novembre 14, 2009
Sur l’incompréhension que nous pourrions avoir de la bonté de Dieu
Bonjour,
Un article du 30 octobre proposé par www.la-croix.com pourrait être motif à nous interroger sur notre tentative de compréhension de Dieu et donc de Son Amour.
Je vous invite préalablement à découvrir cet article.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2399511&rubId=4078
La mort peut-elle ébranler notre Foi ?
Hors l’aspect dogmatique selon lequel la mort est née du péché (Romain V, 12) dont la traduction occasionnera une querelle latine ou byzantine :
- ..et ainsi la mort est passée en tous les hommes en ce que tous ont péché
…et la mort est passée en tous les hommes parce que tous ont péché
Cette différence entre la vision latine et la traduction grecque, amène Jean MEYENDORFF dans sa brillante et incontournable « Initiation à la théologie Byzantine » à préciser Cette lecture du verset : « …qu’ainsi la mort, à cause de laquelle tous ont péché, a passé dans tous les hommes », ainsi citant Cyrille d’Alexandrie le Père MEYENDORFF ajoute : « après le péché d’Adam, l’humanité est « tombé malade de corruption. » »
Il ne serait pas inintéressant de faire un rapprochement entre Romain V, 12 et I Corinthiens XV, 22 : « De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ. Mais chacun à son rang. »
L’interpellation que provoque la mort, ne saurait toucher la Foi qui comprend, parmi ses bases, le principe de la Communion des saints. La Communion des saints nous amène à comprendre – et en dehors de cette dernière aussi -, que l’homme n’existe pas individuellement au plan théologique et ecclésiologique, dans le monde de la création. Isoler un être dans le champ de la création reviendrait à considérer que chaque homme est l’unique créé, alors qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul… Cette sortie de la solitude (Genèse II, 18) anéantie par la création d’Eve, ne se résume pas à trouver une compagne à Adam, mais permettre (Genèse I, 28) une extension, fructification qui constitue un projet divin antérieur à la chute Adamique… Cette extension n’est-elle pas le lieu originel de la Communion au sens où il reviendra à l’Ecclésia, par la communion des saints, de réparer et restaurer le projet initial ?
Si donc le Chrétien de par sa Foi, adhère à l’Ecclésia, il sait à titre personnel qu’il appartient à la communauté de l’Eglise priante, souffrante et militante, ouvrier de la première ou de la onzième heure, n’a-t-il pas accepté la situation que le Maître lui donnait ?
Pour se révolter il échet d’avoir la connaissance. Mais si nous savions ce qu’est le dessein divin, nous révolterions-nous ?
Tenter d’expliquer le mystère des lieux visibles et invisible à notre perception n’est pas de propos ; ne suffirait-il pas de s’en remettre à l4Amour de Dieu en nous souvenant de ce que rapporte Jean XIV, 1-5 : autorisez-moi à vous inviter à retrouver et méditer ces versets.
Jean-Pierre BONNEROT
octobre 19, 2009
Miracle eucharistique Pologne 2008
Miracle eucharistique Pologne 2008
(et réflexion proposée sur ce phénomène)
Le 12 octobre 2008, un prêtre qui donnait la communion à l'église Saint-Antoine de Sokolka en Pologne (diocèse de Bialystok) a laissé tomber à terre une hostie consacrée. Elle a été aussitôt mise dans une custode qui a été placée dans le tabernacle. Après la messe la custode a été apportée à la sacristie et mise en sécurité. Le 19 octobre, la custode a été ouverte, et l'hostie paraissait rouge comme de sang.
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> Le 7 janvier, un fragment de l'hostie a été prélevé et examiné, indépendamment, par deux professeurs de la Faculté de médecine de Bialystok. Tous deux ont conclu dans une déclaration commune que « selon notre opinion, l'échantillon qui nous a été envoyé pour examen ressemble à un tissu de myocarde, du moins, de tous les tissus organiques, c'est ce à quoi il ressemble le plus ».
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> La commission qui avait été nommée par la curie métropolitaine de Bialystok pour s'occuper de l'affaire affirme après enquête qu'il s'agit bien de l'hostie originelle et qu'aucune tierce personne n'a pu interférer.
> Le dossier a été transmis à la nonciature de Varsovie.
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> La Société rationaliste de Pologne a demandé à un procureur de lancer une enquête, soulignant que ce tissu cardiaque pouvait appartenir à une personne récemment décédée et qu'il était nécessaire d'établir son identité afin d'écarter la thèse d'un meurtre...
> sources:
> http://www.polskieradio.pl/thenews/national/artykul117747_religious_miracle_in_eastern_poland.html
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> http://breviarium.blogspot.com/2009/10/eucharist-miracle-in-sokolka-curia.html
Bonjour,
Les manifestations attribuées à Dieu dans le cadre des pensées religieuses, des religions et pour le Christianisme des Eglises, - pour l’historien des idées -, relèvent toujours d’une dépendance à une « Culture » propre, à des dépendances liées à la pratique spirituelle et/ou la théologie manifestées par le lieu du miracle.
Si, – et avant d’entrer dans le vif de notre réflexion proposé comme objet de débat -, on constatera qu’historiquement les stigmates dans l’Eglise Latine seront reconnues ou constatées pour la première fois en faveur de François d’Assise, le principe des stigmates existeraient aussi dans l’Islam mais ne concerneront pas les mêmes lieux du corps chez certains mystiques musulmans, par ailleurs, dans la tradition de l’Eglise d’Orient, il est de mémoire plus souvent fait référence à l’apparition d’icônes, lorsque dans l’Hindouisme et à la même époque en 1995, dans tous les temples consacrés à Ganesh, les statues de cette divinité, au même moment, boivent le lait présenté en offrande.
Il est ainsi certain qu’il échet de comprendre un miracle ou une manifestation spirituelle, comme l’expression d’un signe pour le croyant, sa nature divine ou non étant un autre point relatif au phénomène, les prodiges ne venant pas obligatoirement de Dieu.
Relativement aux miracles eucharistiques, l’examen de ces derniers a permis de les classer en trois grandes catégories :
- les hosties sanglantes qui témoignent généralement d’une profanation
- les hosties changées en chair ou en sang qui témoignent généralement d’un doute soit de la part du célébrant soit d’une utilité à prouver la réalité de la Présence
- les hosties demeurées intactes suite à un incendie par exemple ou d’un événement extérieur à la présence de fidèles, sans que leur substance apparente ne change.
Cette classification sera bien entendu soumise à des cas exceptionnels modifiant la présente analyse, sans infirmer par cette observation l’analyse des historiens relatant ce phénomène.
Sur la phénoménologie mystique, pourquoi ne pas engager un débat ?
JPB
octobre 04, 2009
Un Mauvais procès fait à l’Eglise
Un Mauvais procès fait à l’Eglise : la question de la reconnaissance des enfants fils de prêtres.
I
Marc Bradfer interpelle l'Eglise sur la reconnaissance des enfants de prêtres.
En 2004, Jean Paul II l'a béni place Saint-Pierre. Mais depuis, le Vatican n'a pas bronché. À Toulouse, Marc Bradfer vient d'écrire au pape Benoît XVI pour lui demander la reconnaissance par l'Église des enfants de prêtres.
Son histoire singulière, Marc Bradfer l'a contée dans un livre, « Fils de prêtre », paru chez Elytis. Son père, Albert Bradfer, est décédé en 1970. Marc est alors âgé de dix ans. Cinq plus tard, il apprend de la bouche de l'un de ses frères que leur père était prêtre. Marc mettra des années à percer le silence qui entoure le tabou familial.
Âgé de 50 ans, devenu récemment brancardier au Centre anticancéreux Claudius Régaud de Toulouse, Marc Bradfer continue d'écrire des livres et ne cesse d'interpeller le Vatican sur le sujet : « J'attends une parole de reconnaissance, une parole de bienveillance de la part de Benoît XVI ».
Cet été, le quotidien italien La Stampa avait affirmé que la question des enfants de prêtres allait être étudiée par le Vatican. Information démentie fermement le lendemain par le porte-parole du pape. Est-ce-à-dire que le chapitre est clos ? Peut-être pas. En Allemagne, où les enfants de prêtres seraient au nombre de 3000, une association secoue le cocotier. L'Allemagne, c'est le pays d'origine du cardinal Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. « La crainte du pape est que cette association puisse élever le problème au niveau politique », explique Christian Terras, rédacteur de la revue Golias. Le Bundestag, le parlement allemand, aurait été saisi, ainsi que la Cour constitutionnelle du pays. « Benoît XVI est gêné que son église d'origine soit à la pointe de ce combat », ajoute Christian Terras.
La science, avec les tests ADN, ajoute à l'embarras de l'Église. Aux États-Unis, les procès contre les prêtres pédophiles ont ruiné la réputation et le tiroir-caisse des diocèses, dont une quarantaine serait en faillite. Les enfants de prêtres pourraient intenter des procès en reconnaissance de paternité, avec des tests ADN pour preuve, et demander des dommages et intérêts à l'Église.
Selon Christian Terras, 40 à 50 % des prêtres en fonction en Europe ne respecteraient pas la règle du célibat. En Amérique latine, le pourcentage serait de 60 %. En Afrique, ce serait 80 %. Ces chiffres sont difficiles à vérifier. Et les confessions publiques des prêtres, rares. L'Église a toutefois de plus en plus de mal à masquer une réalité. Mais Benoît XVI, qui consacre cette année jubilaire au sacerdoce, n'en laisse rien paraître. Au contraire. Au mois d'avril dernier, le Vatican a accordé de nouveaux pouvoirs disciplinaires à la Congrégation pour le clergé afin de faciliter la réduction à l'état laïc de prêtres vivant avec une femme. Auparavant, la procédure était plus longue.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Telle est la marche de l'Eglise sur le sujet.
Sa lettre à Benoît XVI
Voici des extraits de la lettre de Marc Bradfer à Benoît XVI :
« Très Saint-Père,
Ce mercredi 6 octobre 2004, sur l'esplanade de Saint-Pierre, je me trouvais face au Saint-Père Jean-Paul II, une main posée sur la main de l'homme vénérable.
Je recevais sa bénédiction en tant que « fils de prêtre », présenté ainsi par Monseigneur Fortunato Baldelli, nonce apostolique à Paris - votre ambassadeur - qui organisa et accompagna la réalisation de mon vœu.
Cette rencontre singulière, je l'avais souhaitée peut-être depuis le jour, trente ans auparavant, où la vérité déconcertante éclaira d'un jour nouveau l'origine de ma famille.
J'ai souffert longtemps, héritier de la douleur morale de mes parents… Que le silence des pères qui n'ont pas reconnu ces enfants, que les silences d'un clergé qui feint d'ignorer ou de sous-estimer, par le mépris ou la réprobation, des vies marquées par la faute, que tous ces silences à l'œuvre dans l'Église trouvent enfin le courage de la parole et la dignité de la vérité que ces fils et filles méritent depuis leur naissance… Il y a un temps pour occulter et il y a un temps pour reconnaître ».
II
ETRE OU NE PAS ETRE ?
J’avoue être surpris par une telle supplique.
La question des prêtres pédophiles, évoquée dans la présentation de la lettre critiquée est un autre sujet et d’une gravité suffisante en ce qui la concerne pour permettre selon les dispositions de la théologie morale et du droit canon – n’en déplaise à Rome peut-être -, la levée du secret de la confession qui n’est pas contrairement à ce que l’on croit un secret absolu, cela fera l’objet d’un essai proposé sur le site.
Le Demandeur dans la supplique souffre-t-il d’exister et aurait-il préféré ne pas venir au monde ? Le paradis terrestre n’est plus notre lieu actuel de vie depuis la chute adamique, et chacun à un degré divers comme Job, connaît des insatisfactions qui le conduisent à s’interroger peut-être sur l’Amour de Dieu.
« Hériter de la douleur morale de [ses] parents », a-t-il réfléchi à la question posée par les disciples quant aux rasions pour lesquelles un homme était né aveugle ? Et NSJ+C leur répond « c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » (Jean, IX, 4)
Notre dignité est méritée (pour reprendre les termes choisis en cette lettre) par notre Vocation, en l’occurrence selon ce qui est attendu de nous, il convient que selon ce que nous avons reçu, nous restituions les talents accordés sans les enfouir en terre, c’est-à-dire sans nous révolter.
L’homme ne peut pas être juge de Dieu en ce que la sagesse humaine ne peut approcher la Sagesse de Dieu sauf très partiellement et encore par la voie d’une spiritualité qui serait associée à la pratique constante de ce que nous enseignent les Evangiles.
Dans l’inconnaissance, il échet de ne pas se révolter.
JPB
DROIT CANONIQUE ET CHARITE - BENOIT XVI ET LES EVEQUES DE LA FSSPX
DROIT CANONIQUE ET CHARITE - BENOIT XVI ET LES EVEQUES DE LA FSSPX
Comment se pose aujourd’hui la question de l’Unité face au possible rejet de l’Amour ?
Lettre de Sa Sainteté Benoît XVI aux Évêques de l'Église Catholique au sujet de la levée de l'excommunication des 4 évêques consacrés par l'Archevêque Lefebvre
Auquel texte sont ajoutées quelques réflexions sur les conditions de l’Unité
I
Le 12 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le Vatican publie ce matin la Lettre de Sa Sainteté le pape Benoît XVI aux Évêques de l'Église Catholique en ce qui concerne la levée de l'excommunication des 4 évêques consacrés par l'Archevêque Lefebvre.
Chers Confrères dans le ministère épiscopal !
La levée de l’excommunication des quatre Évêques, consacrés en 1988 par Mgr Lefebvre sans mandat du Saint-Siège, a suscité, pour de multiples raisons, au sein et en dehors de l’Église catholique une discussion d’une véhémence telle qu’on n’en avait plus connue depuis très longtemps. Cet événement, survenu à l’improviste et difficile à situer positivement dans les questions et dans les tâches de l’Église d’aujourd’hui, a laissé perplexes de nombreux Évêques. Même si beaucoup d’Évêques et de fidèles étaient disposés, à priori, à considérer positivement la disposition du Pape à la réconciliation, néanmoins la question de l’opportunité d’un tel geste face aux vraies urgences d’une vie de foi à notre époque s’y opposait. Inversement, certains groupes accusaient ouvertement le Pape de vouloir revenir en arrière, au temps d’avant le Concile : d’où le déchaînement d’un flot de protestations, dont l’amertume révélait des blessures remontant au-delà de l’instant présent. C’est pourquoi je suis amené, chers Confrères, à vous fournir quelques éclaircissements, qui doivent aider à comprendre les intentions qui m’ont guidé moi-même ainsi que les organes compétents du Saint-Siège à faire ce pas. J’espère contribuer ainsi à la paix dans l’Église.
Le fait que le cas Williamson se soit superposé à la levée de l’excommunication a été pour moi un incident fâcheux imprévisible. Le geste discret de miséricorde envers quatre Évêques, ordonnés validement mais non légitimement, est apparu tout à coup comme totalement différent : comme le démenti de la réconciliation entre chrétiens et juifs, et donc comme la révocation de ce que le Concile avait clarifié en cette matière pour le cheminement de l’Église. Une invitation à la réconciliation avec un groupe ecclésial impliqué dans un processus de séparation se transforma ainsi en son contraire : un apparent retour en arrière par rapport à tous les pas de réconciliation entre chrétiens et juifs faits à partir du Concile – pas dont le partage et la promotion avaient été dès le début un objectif de mon travail théologique personnel. Que cette superposition de deux processus opposés soit advenue et qu’elle ait troublé un moment la paix entre chrétiens et juifs ainsi que la paix à l’intérieur de l’Église, est une chose que je ne peux que déplorer profondément. Il m’a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet aurait permis d’avoir rapidement connaissance du problème. J’en tire la leçon qu’à l’avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations. J’ai été peiné du fait que même des catholiques, qui au fond auraient pu mieux savoir ce qu’il en était, aient pensé devoir m’offenser avec une hostilité prête à se manifester. C’est justement pour cela que je remercie d’autant plus les amis juifs qui ont aidé à dissiper rapidement le malentendu et à rétablir l’atmosphère d’amitié et de confiance, qui – comme du temps du Pape Jean-Paul II – comme aussi durant toute la période de mon pontificat a existé et, grâce à Dieu, continue à exister.
Une autre erreur, qui m’attriste sincèrement, réside dans le fait que la portée et les limites de la mesure du 21 janvier 2009 n’ont pas été commentées de façon suffisamment claire au moment de sa publication. L’excommunication touche des personnes, non des institutions. Une ordination épiscopale sans le mandat pontifical signifie le danger d’un schisme, parce qu’elle remet en question l’unité du collège épiscopal avec le Pape. C’est pourquoi l’Église doit réagir par la punition la plus dure, l’excommunication, dans le but d’appeler les personnes punies de cette façon au repentir et au retour à l’unité. Vingt ans après les ordinations, cet objectif n’a malheureusement pas encore été atteint. La levée de l’excommunication vise le même but auquel sert la punition : inviter encore une fois les quatre Évêques au retour. Ce geste était possible une fois que les intéressés avaient exprimé leur reconnaissance de principe du Pape et de son autorité de Pasteur, bien qu’avec des réserves en matière d’obéissance à son autorité doctrinale et à celle du Concile. Je reviens par là à la distinction entre personne et institution. La levée de l’excommunication était une mesure dans le domaine de la discipline ecclésiastique : les personnes étaient libérées du poids de conscience que constitue la punition ecclésiastique la plus grave. Il faut distinguer ce niveau disciplinaire du domaine doctrinal. Le fait que la Fraternité Saint-Pie X n’ait pas de position canonique dans l’Église, ne se base pas en fin de comptes sur des raisons disciplinaires mais doctrinales. Tant que la Fraternité n’a pas une position canonique dans l’Église, ses ministres non plus n’exercent pas de ministères légitimes dans l’Église. Il faut ensuite distinguer entre le niveau disciplinaire, qui concerne les personnes en tant que telles, et le niveau doctrinal où sont en question le ministère et l’institution. Pour le préciser encore une fois : tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n’a aucun statut canonique dans l’Église, et ses ministres – même s’ils ont été libérés de la punition ecclésiastique – n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église.
À la lumière de cette situation, j’ai l’intention de rattacher à l’avenir la Commission pontificale " Ecclesia Dei " – institution compétente, depuis 1988, pour les communautés et les personnes qui, provenant de la Fraternité Saint-Pie X ou de regroupements semblables, veulent revenir à la pleine communion avec le Pape – à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il devient clair ainsi que les problèmes qui doivent être traités à présent sont de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l’acceptation du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des Papes. Les organismes collégiaux avec lesquels la Congrégation étudie les questions qui se présentent (spécialement la réunion habituelle des Cardinaux le mercredi et l’Assemblé plénière annuelle ou biennale) garantissent l’engagement des Préfets des diverses Congrégations romaines et des représentants de l’Épiscopat mondial dans les décisions à prendre. On ne peut geler l’autorité magistérielle de l’Église à l’année 1962 – ceci doit être bien clair pour la Fraternité. Cependant, à certains de ceux qui se proclament comme de grands défenseurs du Concile, il doit aussi être rappelé que Vatican II renferme l’entière histoire doctrinale de l’Église. Celui qui veut obéir au Concile, doit accepter la foi professée au cours des siècles et il ne peut couper les racines dont l’arbre vit.
J’espère, chers Confrères, qu’ainsi a été éclaircie la signification positive ainsi que les limites de la mesure du 21 janvier 2009. Cependant demeure à présent la question : cette mesure était-elle nécessaire ? Constituait-elle vraiment une priorité ? N’y a-t-il pas des choses beaucoup plus importantes ? Il y a certainement des choses plus importantes et plus urgentes. Je pense avoir souligné les priorités de mon Pontificat dans les discours que j’ai prononcés à son début. Ce que j’ai dit alors demeure de façon inaltérée ma ligne directive. La première priorité pour le Successeur de Pierre a été fixée sans équivoque par le Seigneur au Cénacle : « Toi… affermis tes frères » (Lc 22, 32). Pierre lui-même a formulé de façon nouvelle cette priorité dans sa première Lettre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (I P 3, 15). À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité. En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein.
Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible : c’est la priorité suprême et fondamentale de l’Église et du Successeur de Pierre aujourd’hui. D’où découle, comme conséquence logique, que nous devons avoir à cœur l’unité des croyants. En effet, leur discorde, leur opposition interne met en doute la crédibilité de ce qu’ils disent de Dieu. C’est pourquoi l’effort en vue du témoignage commun de foi des chrétiens – par l’œcuménisme – est inclus dans la priorité suprême. À cela s’ajoute la nécessité que tous ceux qui croient en Dieu recherchent ensemble la paix, tentent de se rapprocher les uns des autres, pour aller ensemble, même si leurs images de Dieu sont diverses, vers la source de la Lumière – c’est là le dialogue interreligieux. Qui annonce Dieu comme Amour "jusqu’au bout" doit donner le témoignage de l’amour : se consacrer avec amour à ceux qui souffrent, repousser la haine et l’inimitié – c’est la dimension sociale de la foi chrétienne, dont j’ai parlé dans l’encyclique Deus Caritas est.
Si donc l’engagement ardu pour la foi, pour l’espérance et pour l’amour dans le monde constitue en ce moment (et, dans des formes diverses, toujours) la vraie priorité pour l’Église, alors les réconciliations petites et grandes en font aussi partie. Que l’humble geste d’une main tendue soit à l’origine d’un grand tapage, devenant ainsi le contraire d’une réconciliation, est un fait dont nous devons prendre acte. Mais maintenant je demande : Était-il et est-il vraiment erroné d’aller dans ce cas aussi à la rencontre du frère qui "a quelque chose contre toi" (cf. Mt 5, 23 s.) et de chercher la réconciliation ? La société civile aussi ne doit-elle pas tenter de prévenir les radicalisations et de réintégrer – autant que possible – leurs éventuels adhérents dans les grandes forces qui façonnent la vie sociale, pour en éviter la ségrégation avec toutes ses conséquences ? Le fait de s’engager à réduire les durcissements et les rétrécissements, pour donner ainsi une place à ce qu’il y a de positif et de récupérable pour l’ensemble, peut-il être totalement erroné ? Moi-même j’ai vu, dans les années qui ont suivi 1988, que, grâce au retour de communautés auparavant séparées de Rome, leur climat interne a changé ; que le retour dans la grande et vaste Église commune a fait dépasser des positions unilatérales et a atténué des durcissements de sorte qu’ensuite en ont émergé des forces positives pour l’ensemble. Une communauté dans laquelle se trouvent 491 prêtres, 215 séminaristes, 6 séminaires, 88 écoles, 2 instituts universitaires, 117 frères, 164 sœurs et des milliers de fidèles peut-elle nous laisser totalement indifférents ? Devons-nous impassiblement les laisser aller à la dérive loin de l’Église ? Je pense par exemple aux 491 prêtres. Nous ne pouvons pas connaître l’enchevêtrement de leurs motivations. Je pense toutefois qu’ils ne se seraient pas décidés pour le sacerdoce si, à côté de différents éléments déformés et malades, il n’y avait pas eu l’amour pour le Christ et la volonté de L’annoncer et avec lui le Dieu vivant. Pouvons-nous simplement les exclure, comme représentants d’un groupe marginal radical, de la recherche de la réconciliation et de l’unité ? Qu’en sera-t-il ensuite ?
Certainement, depuis longtemps, et puis à nouveau en cette occasion concrète, nous avons entendu de la part de représentants de cette communauté beaucoup de choses discordantes – suffisance et présomption, fixation sur des unilatéralismes etc. Par amour de la vérité je dois ajouter que j’ai reçu aussi une série de témoignages émouvants de gratitude, dans lesquels était perceptible une ouverture des cœurs. Mais la grande Église ne devrait-elle pas se permettre d’être aussi généreuse, consciente de la grande envergure qu’elle possède ; consciente de la promesse qui lui a été faite ? Ne devrions-nous pas, comme de bons éducateurs, être aussi capables de ne pas prêter attention à différentes choses qui ne sont pas bonnes et nous préoccuper de sortir des étroitesses ? Et ne devrions-nous pas admettre que dans le milieu ecclésial aussi sont ressorties quelques discordances ? Parfois on a l’impression que notre société a besoin d’un groupe au moins, auquel ne réserver aucune tolérance ; contre lequel pouvoir tranquillement se lancer avec haine. Et si quelqu’un ose s’en rapprocher – dans le cas présent le Pape – il perd lui aussi le droit à la tolérance et peut lui aussi être traité avec haine sans crainte ni réserve.
Chers Confrères, durant les jours où il m’est venu à l’esprit d’écrire cette lettre, par hasard, au Séminaire romain, j’ai dû interpréter et commenter le passage de Ga 5, 13-15. J’ai noté avec surprise la rapidité avec laquelle ces phrases nous parlent du moment présent : "Que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres !" (cfr. Benoît XVI au grand Séminaire de Rome, magistrale Lectio divina sur la liberté). J’ai toujours été porté à considérer cette phrase comme une des exagérations rhétoriques qui parfois se trouvent chez saint Paul. Sous certains aspects, il peut en être ainsi. Mais malheureusement ce "mordre et dévorer" existe aussi aujourd’hui dans l’Église comme expression d’une liberté mal interprétée. Est-ce une surprise que nous aussi nous ne soyons pas meilleurs que les Galates ? Que tout au moins nous soyons menacés par les mêmes tentations ? Que nous devions toujours apprendre de nouveau le juste usage de la liberté ? Et que toujours de nouveau nous devions apprendre la priorité suprême : l’amour ? Le jour où j’en ai parlé au grand Séminaire, à Rome, on célébrait la fête de la Vierge de la Confiance. De fait : Marie nous enseigne la confiance. Elle nous conduit à son Fils, auquel nous pouvons tous nous fier. Il nous guidera – même en des temps agités. Je voudrais ainsi remercier de tout cœur tous ces nombreux Évêques, qui en cette période m’ont donné des signes émouvants de confiance et d’affection et surtout m’ont assuré de leur prière. Ce remerciement vaut aussi pour tous les fidèles qui ces jours-ci m’ont donné un témoignage de leur fidélité immuable envers le Successeur de saint Pierre. Que le Seigneur nous protège tous et nous conduise sur le chemin de la paix ! C’est un souhait qui jaillit spontanément du cœur en ce début du Carême, qui est un temps liturgique particulièrement favorable à la purification intérieure et qui nous invite tous à regarder avec une espérance renouvelée vers l’objectif lumineux de Pâques.
Avec une particulière Bénédiction Apostolique, je me redis Vôtre dans le Seigneur
BENEDICTUS PP. XVI
Du Vatican, le 10 mars 2009
II
Sans revenir sur la question de la Primauté, telle que présentée l’Archimandrite du Trône Œcuménique, le Père Makarios Griniezakis, s’il est certain que c’est à Pierre que NSJ+C confia les clefs de l’Eglise, c'est-à-dire à tous ceux qui ont la foi de Pierre, de la sorte si pour l’Orient chrétien il échet de comprendre Matthieu XVI, 18 comme ayant une valeur sotériologique et non institutionnelle, Pierre est appelé à affermir ses frères (Luc XXII, 32), comme gardien de la Foi.
Il n’échet pas d’admettre dans la conception Latine de l’Eglise, l’existence d’Eglises locales autonomes fussent-elles unies entre elles, mais de considérer que l’Eglise constituée du peuple des croyants autour de leurs évêques est une et unie au siège de Rome.
La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X ne saurait prétendre se rattacher à une autre Eglise que celle dont elle est issue, l’Eglise Romaine, à moins de contrevenir aux principes canoniques en quittant le Siège de Pierre et devenir schismatique.
Ainsi Cyprien de Carthage interpelle-t-il le chrétien en son traité sur l’Unité de l’Eglise (§ 4) en rappelant que « quiconque ne se tient pas à cette unité de Pierre, croit-il se tenir dans la foi ? »
De son coté ladite Fraternité rejette la communion avec celui qui représente dans l’Eglise Latine, corps duquel elle est issue, l’unité. Là encore Cyprien dans le même traité ne manque pas de nous mettre en garde (§ 13) : « Quelle paix promettent-ils donc, ces ennemis des frères ? Quels sacrifices prétendent-ils célébrer ces rivaux des évêques ? Ou bien croient-ils le Christ avec eux quand ils réunissent en dehors de l’Eglise ? »
Il revient à l’évêque de Rome de rechercher l’Unité et quérir la brebis perdue. Encore faut-il que ce qui a quitté le troupeau accepte naturellement et sans condition aucune, de rejoindre ce dernier.
Dans la mesure où naturellement l’enfant prodigue ne revient pas dans la maison de son père, qu’est-il possible de faire sinon d’attendre ? Tendre une main ? Mais quel serait ce signe sinon de rappeler que la porte de la bergerie est ouverte. Lors de son retour, l’enfant prodigue se sent indigne, mais il ne l’est pas obligatoirement, car l’humilité née de son expérience fait qu’il acquiert une toute autre dignité : quelle humilité trouvons-nous dans ladite Fraternité ? Beaucoup d’orgueil ce qui s’oppose à l’Amour.
Sans l’Amour peut-il y avoir Unité et Communion ?
JPB
août 29, 2009
« La théurgie est une action de Dieu
« La théurgie est une action de Dieu, une effusion sur l'homme de sa grâce miséricordieuse et salutaire. En tant que telle elle dépend de la volonté de Dieu, et non pas des hommes. Elle est substantiellement liée à l'incarnation divine, elle en est la continuation permanente dans le temps. Le Christ a posé le fondement absolu et inébranlable de la théurgie chrétienne, et il a conféré à l'Eglise un pouvoir théurgique par la grâce de succession, communiquée aux apôtres. « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui descendra sur vous » (Act.I,8). C'est ce qui s'est produit à la Pentecôte, fondement absolu de la théurgie chrétienne. Celle-ci est opérée au moyen de la liturgie, dont les sacrements, culminés par l'Eucharistie, constituent le centre même. D'ailleurs la liturgie entière doit être considérée comme un sacrement au sens large car la grâce divine y ruisselle de toute part [...]
Un pouvoir théurgique est donné par Dieu à l'homme, mais celui-ci ne peut d'aucune manière se l'approprier par sa volonté, par un rapt ou par quelque tentative de création personnelle. Ainsi, comme but d'un effort humain la théurgie est impossible, ce n'est qu'un malentendu ou une révolte contre Dieu. Bien que la grâce des sacrements agisse sans contraindre la liberté de l'homme, elle le féconde et le nourrit religieusement par des moyens mystérieux et insaisissables, en même temps qu'elle régénère le monde. Elle imprègne l'homme du Corps et du Sang du Christ, elle l'emplit de la substance spirituelle des sacrements et des rites ecclésiaux, de leur énergie théurgique.
La théurgie chrétienne est le fondement invisible, mais réel de tout mouvement spirituel dans le monde sur la voie de son accomplissement. Sans son action sanctifiante et vivifiante, l'humanité aurait été incapable d'approcher les tâches créatrices qui s'imposent légitimement à elle le long de cette voie. Rien ne peut remplacer son énergie ne lui être comparable, ni encore la rendre inutile, en formant un nouveau sacrement cosmique et humain. Un tel dessein relèverait d'une « messe noire » anti-christique [...] Il y a dans le sacrement, comme fait théurgique, une action et une présence réelle de Dieu. Cela en constitue le facteur «transcendant» et indéniablement miraculeux qui, en même temps se conjugue avec l'élément cosmique et l'essence de l'homme. C'est justement cette rencontre et cette union entre ce qui est humain et cosmique qui fait la «pointe» mystérieuse et merveilleuse de la théanthropie que le sacrement actualise. Quand le prêtre, invoque l'Esprit Saint sur les saints dons offerts, alors un miracle indicible intervient : le Ciel s'instaure sur l'autel, le Christ y descend, les puissances du Ciel frémissent...Cela aucune production de l'activité humaine ne pourra jamais l'accomplir. Aussi rien ne peut-il le remplacer. L'on comprend que l'incroyance et la religion humanolâtre se soient dressés contre ce fondement théurgique absolu, que les disputes et les différends au sujet de l'Eucharistie aient acquis une importance primordiale. Le protestantisme a mis en avant un immanentisme moral de différentes nuances, une sorte d'impressionnisme mystique : selon son état intérieur ou son humeur, ou bien le communiant goûte simplement du pain, ou bien il reçoit la grâce. Il est naturel que la lutte du protestantisme contre l'Eglise se soit concentrée sur la question de la transformation des espèces eucharistiques.
Ainsi la puissance théurgique qui se manifeste dans les sacrements est donnée, et non pas captée. L'homme la reçoit, il ne la produit pas. Aussi le prêtre n'est-il que le ministre du sacrement et non pas son auteur. Cela ne suppose pas que son essence humaine devienne passive ou paralysée : pour recevoir dignement l'acte théurgique, la sobriété spirituelle, l'ardeur de la prière, la concentration de toutes les forces spirituelles sont nécessaires [...] Dès lors le sacerdoce, vivant organe de la théurgie, exige de celui qui en est investi la fidélité, la rigueur du ministère. En effet dans l'action théurgique, se tenant devant l'Autel, le prêtre se sépare en lui-même de l'humanité pour s'élever au-dessus d'elle ; aussi garde-t-il toujours en lui cette marque extra-mondiale, « monacale », de consécration sacrificielle. Car le sacrificateur et la victime sont jusqu'à un certain point indivisibles et identiques. Celui qui apporte le sacrifice est aussi, en un certain sens, celui qui est apporté, quant à son propre être. Le Chef du sacrifice chrétien, le Hiérarque suprême, est en même temps l'Agneau. Et c'est en son nom que le prêtre qui opère le sacrifice non-sanglant s'exclame : « Ce qui est à Toi, le tenant de Toi, nous Te l'offrons en tout et pour tous ».
Dans son ministère sacramentel, l'essence humaine passe par le feu dévorant du glaive du chérubin qui garde le saint autel, et le sacrificateur est séparé du peuple par ce rideau de flammes, tel Moïse au Sinaï. [...]
Se tenir dignement devant le sanctuaire, même pas directement devant l'autel exige aussi des laïcs une prière intense et un renoncement sacrificiel (dans une moindre mesure, pourtant que chez le prêtre). La prière elle-même exige toujours de remettre à Dieu l'élément humain ; de ce fait elle est un acte créateur. Celui-ci consiste en effet à tendre toutes les forces de son être spirituel pour le projeter vers Dieu. : transcende te ipsum ! [...]
La théurgie des sacrements est étroitement liée au rite et au culte en général. Il n'y a pas non plus place pour une activité personnelle en tant que telle. C'est la puissance de l'opération sacramentelle qui y règne (...) Nous n'en savons pas moins que la création liturgique a suivi un développement dans l'histoire, et qu'une inspiration individuelle s'est coulée dans son cours sur individuelle, ayant été reçu par l'acte d'une sanction ecclésiale. Nous connaissons le nom de certains hymnographes, isographes et architectes qui y ont apporté leurs dons, mais ceux-ci n'ont reçu leur valeur hiératique qu'après avoir été fondus par l'ensemble de la prière dans l'ensemble massif de la liturgie (il y a là une certaine analogie avec l'art populaire, à la fois personnel et collectif, où les individualité créatrices ne se dissolvent pas, mais semblent entrer organiquement dans un ensemble anonyme). Bien que le rite de la liturgie possède la plus grande stabilité hiératique, il y a là encore un mouvement continu qui se manifeste parfois que par des nuances et des demi-teintes. Le développement liturgique est l'indice le plus exact de ce qui se passe dans la profondeur mystique de la vie, encore qu'un observateur extérieur qui ne chercherait que des «signes» serait incapable d'en percevoir la pulsation spirituelle, intime et pleine d'émotion. Cela fait que l'on parle d'une immobilité de la vie ecclésiale et l'on lance des appels bien programmés, mais religieusement stériles, à une nouvelle «création liturgique». »
Serge Boulgakov, La lumière sans déclin, l'Age d'Homme, p.240
août 05, 2009
l'Evêque au service du Peuple de Dieu
Voulez-vous exercer toute votre vie le ministère sacerdotal, en collaborant avec l'Evêque au service du Peuple de Dieu, sous la conduite de l’Esprit-Saint ? »
(Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum,
editio typica altera (Typis Polyglottis Vaticanis 1990))
Chers Confrères dans le Sacerdoce,
Les yeux et le coeur encore pleins de l’expérience spirituelle de l'ouverture de l'Année Sacerdotale, lors des Vêpres de la Solennité du Sacré-Coeur de Jésus, présidées dans la Basilique de Saint Pierre le 19 juin dernier par le Saint-Père Benoît XVI, c’est avec grand plaisir que je m'adresse à vous tous en ce « temps saint », que nous offre la Divine Providence.
Pendant toute l'année Sacerdotale, en parcourant les textes de la Liturgie d'ordination, vers le milieu de chaque mois, j'aurai la joie de proposer une brève réflexion jaillie du coeur et de l'amour pour le Sacerdoce catholique, qui j'espère pourra constituer une aide modeste pour notre méditation commune, et devenir une « compagnie chrétienne et sacerdotale» en cette Année : avec le Successeur de Pierre, nous voudrions tous que ce soit une année de profond « renouvellement spirituel ».
L'Eglise, dans sa sagesse maternelle, a toujours enseigné que le ministère naît de la rencontre de deux libertés : celle de Dieu et celle de l’homme. Si d'un côté nous devons toujours nous rappeler que « nul ne s'arroge à soi-même cette charge, [puisque] on y est appelé par Dieu » (Catéchisme Eglise Cath. 1578), de l'autre, évidemment, c’est toujours un « moi humain créé », avec sa propre histoire et son identité, avec ses qualités et même ses limites, qui répond à l'appel divin.
La traduction liturgique et sacramentelle de ce dialogue asymétrique et nécessaire entre la liberté divine qui appelle et la liberté humaine qui répond, se trouve dans les questions que chacun d'entre nous a entendu de la part de l'Evêque, au cours du Rite de son ordination, avant l'imposition des mains. Nous parcourrons de nouveau ensemble, dans les mois qui nous attendent, ce « dialogue d'amour et de liberté ».
Il nous a été demandé : « Voulez-vous exercer toute votre vie le ministère sacerdotal, en collaborant avec l'Evêque au service du Peuple de Dieu, sous la conduite de l’Esprit-Saint ? ». Nous avons répondu : « Oui, je le veux ».
Cette réponse, libre et consciente, se fonde donc sur un acte explicite de la volonté (« Voulez-vous exercer » - « je le veux ») qui, nous le savons bien, a besoin d'être continuellement éclairée par le jugement de la raison et soutenue par la liberté, pour ne pas devenir un volontarisme stérile, ou pire encore, pour ne pas changer au cours du temps, en devenant infidèle. L'acte de la volonté est stable par nature, puisque c'est un acte humain, dans lequel se manifestent les qualités fondamentales dont le Créateur nous a rendus participants.
Ensuite, l'engagement que nous avons assumé concerne « toute la vie », et il n’existe donc pas en fonction des enthousiasmes et des gratifications plus ou moins évidents, et encore moins des sentiments. Le sentiment a bien un rôle déterminant dans la connaissance de la vérité : à condition d’être placé à sa « juste place », comme une lentille, non seulement il n'entrave pas la connaissance, mais il la favorise. Toutefois il n’est qu’un facteur de la connaissance, et ne peut être celui déterminant.
Notre volonté a accepté d'exercer « le ministère sacerdotal », et non pas d’autres « professions » ! Avant tout, nous sommes appelés à être toujours prêtres, comme nous le rappellent les Saints, en chaque circonstance, en exerçant, avec notre être lui- même, ce ministère auquel nous avons été appelés. On ne fait pas le prêtre, on est prêtre !
Chers confrères, en cette Année Sacerdotale, renouvelons l'émotion de nous réveiller le matin en nous rappelant qui nous sommes, qui le Seigneur a voulu que nous soyons dans l'Eglise : pour Lui, pour Son peuple, pour notre salut éternel même !
Chacun d'entre nous est le membre d'un « organisme », appelé à collaborer pour indiquer, à différent titre, la Tête de ce Corps. Et ce, toujours « en collaborant avec l'Evêque », en obéissance au bien qu'Il désigne, et « sous la conduite de l’Esprit-Saint», c'est-à-dire dans la respiration d'une prière constante. Seul celui qui prie peut écouter la voix de l'Esprit. Comme l’a rappelé le Saint-Père dans l'Audience Générale du 1er Juillet dernier : « Celui qui prie n'a pas peur ; celui qui prie n'est jamais seul ; celui qui prie se sauve ! ».
Que la Bienheureuse Vierge Marie, Femme du « tout » et du « pour toujours », nous assiste et nous protège ! Bonne continuation de l'Année Sacerdotale !
X Mauro Piacenza
Archev. tit de Vittoriana
Secrétaire
Du Vatican, le 15 Juillet 2009
LA SAINTETE EST TOUJOURS ACTUELLE
LA SAINTETE EST TOUJOURS ACTUELLE
Chers Frères dans le Sacerdoce,
En ce 150ème anniversaire de la naissance au Ciel de saint Jean Baptiste Marie Vianney (4 août 1859 – 2009), j’ai la joie de m’adresser à chacun de vous pour vous renouveler mes meilleurs vœux en cette Année Sacerdotale.
Le Curé d’Ars se détache devant nous comme une magnifique figure de sainteté sacerdotale, vécue non dans les actions extraordinaires, mais dans la fidélité quotidienne de l’exercice du ministère ; devenu modèle et « phare » pour la France dans la première moitié du 19ème siècle, et pour l’Église tout entière, de tout lieu et de tout temps, il est, pour chacun de nous, source de consolation et d’espérance, également dans les « fatigues » que peut connaître notre sacerdoce.
Sa consécration complète nous encourage dans notre propre don joyeux au Christ et à nos frères, afin que le ministère soit toujours un reflet lumineux de la consécration d’où dérive le mandat apostolique lui-même et, en lui, toute fécondité pastorale !
Que son amour pour le Christ, plein d’humanité et de sincère affection, soit pour nous un encouragement à nous « passionner » toujours davantage pour « notre Jésus » : que ce soit Lui, le regard que nous cherchons chaque matin, la consolation qui nous accompagne chaque soir, le souvenir et le compagnon de chaque pause de la journée. Vivre, à l’exemple de saint Jean-Marie Vianney, en passionné du Christ, signifie réussir à tenir toujours ardent l’élan missionnaire en devenant, progressivement mais réellement, des images vivantes du Bon Pasteur et de celui qui proclame au monde : « Voici l’Agneau de Dieu ».
Que la véritable « extase » spirituelle du Curé d’Ars pendant la célébration de la Sainte Messe, invite chacun de nous à prendre toujours plus conscience du grand don qui a été confié à nos personnes : don qui nous fait chanter avec saint Ambroise : « … Et nous qui sommes élevés à une dignité telle que nous consacrons le corps et le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons tout espérer de Ta Miséricorde ! ».
Son engagement héroïque au confessionnal, nourri d’un véritable esprit expiatoire et alimenté par la conscience d’être appelé à participer à la « substitution vicaire » de l’unique Grand Prêtre, nous incite à redécouvrir la beauté et la nécessité, également pour nous Prêtres, de la célébration du Sacrement de la Réconciliation. Nous le savons bien, celui-ci est le lieu d’une véritable contemplation des merveilles que Dieu opère dans les âmes que, délicatement, Il attire, conduit et convertit ; se priver d’un tel « spectacle merveilleux » est une privation irréparable et injuste, non seulement pour les fidèles, mais aussi pour notre propre ministère qui se nourrit de l’émerveillement suscité par chaque miracle de la liberté humaine qui dit « oui ! » à Dieu.
Enfin, que l’amour filial et plein de délicates attentions du saint Curé d’Ars pour la Bienheureuse Vierge Marie, à laquelle il n’a pas hésité à se consacrer, lui-même et toute sa paroisse, nous encourage, en cette Année Sacerdotale et toujours, à laisser résonner dans nos cœurs de pères, avec une fidélité pour ainsi dire obstinée, le « me voici » de Marie : son « pour tout » et « pour toujours », qui constituent l’unique vraie mesure de notre existence sacerdotale.
Bonne fête de saint Jean-Marie Vianney.
✠ Mauro Piacenza
Archev. titulaire de Vittoriana
Secrétaire
Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver
Jésus a dit : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver » (Jn 12,47).
Chers Prêtres,
L'actuelle culture occidentale dominante, toujours plus diffuse dans le monde entier à travers les media globalisés et la mobilité humaine, jusque dans les pays d'autres cultures, présente de nouveaux défis qui ne sont pas de peu d’importance pour l'évangélisation. Il s’agit d'une culture profondément marquée par un relativisme qui refuse toute affirmation d'une vérité absolue et transcendante, qui ruine par conséquent jusqu’aux fondements de la morale, et qui se ferme à la religion. On perd ainsi la passion pour la vérité, reléguée au rang de « passion inutile ». Alors que Jésus-Christ se présente comme la Vérité, le Logos universel, la Raison qui éclaire et explique tout ce qui existe. Le relativisme s’accompagne ensuite d'un subjectivisme individualiste, qui place son propre ego au centre de tout. À la fin, on arrive au nihilisme, pour lequel rien ni personne ne vaut la peine d’engager sa vie entière, et par conséquent la vie n'a pas de sens véritable. Toutefois, il faut reconnaître que l'actuelle culture dominante, postmoderne, porte avec elle un grand et vrai progrès scientifique et technologique, qui fascine l'être humain, et d'abord les jeunes. L'usage de ce progrès, malheureusement, n'a pas toujours comme objectif principal le bien de l'homme et de tous les hommes. Il lui manque un humanisme intégral, qui pourrait lui donner son vrai sens et son but. Nous pourrions parler encore d'autres aspects de cette culture : le consumérisme, le libertinage, la culture du spectacle et du corps. On ne peut pas ne pas remarquer que tout cela produit un laïcisme qui ne veut pas de religion, qui fait tout pour l'affaiblir ou, au moins, la reléguer dans la vie privée des personnes.
Cette culture produit une déchristianisation, elle n’est que trop visible, dans la majorité des pays chrétiens, en particulier en Occident. Le nombre des vocations sacerdotales a baissé. Le nombre de prêtres aussi a diminué, tant par manque de vocations que par l'influence du milieu culturel dans lequel ils vivent. Tout cela pourrait favoriser la tentation d'un pessimisme décourageant, qui condamne le monde actuel et nous pousserait à nous retirer sur la défensive, dans les tranchées de la résistance.
Jésus-Christ, par contre, affirme : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver » (Jn 12,47). Nous ne pouvons ni nous décourager, ni avoir peur de la société actuelle, ni simplement la condamner. Il faut la sauver ! Chaque culture humaine, même l'actuelle, peut être évangélisée. Dans chaque culture il y a des « semina Verbi », en guise d’ouvertures à l'Evangile. Sûrement aussi dans notre culture actuelle. Sans doute, même les prétendus « postchrétiens » pourraient être touchés et se rouvrir, s'ils étaient portés à une vraie rencontre personnelle et communautaire avec la personne de Jésus Christ vivant. Dans une telle rencontre, chaque personne humaine de bonne volonté peut être rejointe par Lui. Il aime tout le monde et frappe à la porte de tous, parce qu'il veut les sauver tous, sans exception. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie, pour tous. Il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes.
Très chers Prêtres, nous autres pasteurs, nous sommes appelés aujourd'hui, avec urgence, à la mission : tant celle « ad gentes », que celle dans les régions des pays chrétiens, où de si nombreux baptisés ont pris leur distance en ne participant plus à nos communautés, ou ont même perdu la foi. Nous ne pouvons ni avoir peur ni rester tranquillement chez nous. Le Seigneur a dit à ses disciples : « Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? » (Mt 8,26). « Que votre cœur ne se trouble pas. Ayez foi en Dieu et ayez foi aussi en moi » (Jn 14,1). « On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le lampadaire pour qu’elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5,15). « Allez, donc, dans le monde entier et prêchez l'Evangile à toute créature » (Mc 16,15). « Voilà, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20).
Nous ne lancerons pas la semence de la Parole de Dieu seulement par la fenêtre de notre maison paroissiale, mais nous sortirons dans le champ ouvert de notre société, en commençant par les pauvres, en rejoignant même tous les niveaux et toutes les institutions de la société. Nous irons visiter les familles, toutes les personnes, en commençant par les baptisés qui se sont éloignés. Notre peuple veut sentir la proximité de son Eglise. Nous le ferons, en allant vers la société actuelle, avec joie et enthousiasme, certains que le Seigneur est présent avec nous dans la mission, et sûrs qu'Il frappera aux portes des coeurs auxquels Nous l'annoncerons.
Cardinal Cláudio Hummes
Archevêque Émérite de São Paulo
Préfet de la Congrégation pour le Clergé
août 04, 2009
CELLE QUI JOUAIT LA DEMENCE
XXXIV - CELLE QUI JOUAIT LA DEMENCE
[1] En ce monastère fut une autre vierge qui jouait la folie et le démon. Et on la détesta au point de ne pas même manger avec elle, elle ayant préféré cela. Errant donc à travers la cuisine, elle faisait toute sorte de service et elle était certes, comme on dit, l'éponge du monastère, accomplissant en fait ce qui est écrit : « Si quelqu'un juge à propos d'être sage parmi nous en cette vie, qu'il devienne insensé pour devenir sage » (I Cor. 3, 8). Elle, après s'être attaché des haillons sur la tête — car toutes les autres sont tondues et ont des cuculles, — elle était ainsi en faisant le service. [2] Aucune des quatre cents ne la vit en train de manger pendant les années de sa vie. Elle ne s'assit pas à table, elle ne reçut pas un fragment de pain, mais épongeant les miettes des tables et relavant les marmites, elle s'en contentait. Elle n'outragea jamais personne, elle ne murmura point, elle ne parla ni peu ni beaucoup, bien qu'elle fût frappée à coups de poing, outragée, chargée d'imprécations et exécrée.
[3] Cela étant, un ange se présenta au saint Pitéroum,
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anachorète établi en Porphyrite, homme qui avait fait ses preuves, et il lui dit : « Pourquoi as-tu une grande opinion de toi-même. En tant que religieux et établi dans ce lieu? Veux-tu voir une femme plus religieuse que toi? Va dans le monastère des femmes tabennésiotes, et là, tu en trouveras une ayant un bandeau sur la tête : elle est meilleure que toi. [4] Car tout en combattant contre une foule qui est si grande, elle n'a jamais éloigne de Dieu son cœur. Tandis que toi, établi ici, tu t'égares par la pensée à travers les villes. » Et celui qui n'était jamais sorti s'en alla jusqu'à ce monastère, et il demande aux maîtres de pénétrer dans le monastère des femmes. Eux furent pleins de confiance pour l'introduire, en tant que célèbre et avancé dans la vieillesse. [5] Et étant entré il réclama de les voir toutes. Celle-là ne paraissait pas présente. Enfin il leur dit : « Amenez-les moi toutes, car il en manque encore une autre. » Elles lui disent : « Nous avons à l'intérieur, dans la cuisine, une salé (= idiote) » : car on appelle ainsi les psychopathes. Il leur dit : « Amenez-moi
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aussi celle-là : laissez que je la voie. » On s'en alla lui parler. Elle n'obéit pas, peut-être pressentant la chose, ou même en ayant eu la révélation. On la traîne de force et on lui dit : « Le saint Pitéroum veut te voir. » Car il était en renom. [6] Elle étant donc venue, il considéra les haillons qui étaient sur son front, et étant tombé à ses pieds, il lui dit : « Bénis-moi. » Pareillement, elle aussi tomba à ses pieds en disant : « Toi. maître, bénis-moi. » Toutes furent hors d'elles et elles lui disent à lui : « Abbé, ne sois pas affecté de l'outrage : c'est une salé (idiote). » Pitéroum leur dit à toutes : « C'est vous qui êtes des salé (idiotes). En effet elle est notre amma (mère) à moi et à vous »; car on appelle ainsi celles qui mènent la vie spirituelle. « Et je demande dans mes prières d'être trouvé digne d'elle au jour du jugement. » [7] Ayant entendu cela, elles tombèrent à ses pieds à lui, toutes confessant des choses différentes, l'une comme ayant versé sur elle la lavure de l'écuelle, une autre comme l'ayant broyée de coups de poing, une autre comme lui ayant sinapisé le nez. Et en un mot toutes énoncèrent des outrages différents. Après avoir donc prié pour elles, il s'en alla. Quant à celle-là, peu de jours après, n'ayant pas enduré l'estime et l'honneur de ses sœurs, et accablée par les excuses, elle sortit du monastère; et où elle s'en alla, ou bien où elle s'est plongée, ou bien comment elle a fini ses jours, personne ne l'a su.
PALLADIUS : HISTOIRE LAUSIAQUE (VIES D'ASCÈTES ET DE PÈRES DU DÉSERT) Extrait, chapitre 34.
TEXTES ET DOCUMENTS pour l'étude historique du christianisme publiés sous la direction de
HlPPOLYTE HEMMER ET PAUL LEJAY Texte grec, introduction et traduction française par A. LUCOT AUMÔNIER DES CHARTREUX A DIJON PARIS LIBRAIRIE ALPHONSE PICARD ET FILS 82, rue Bonaparte, 1912
Saint André de Constantinople
Saint André de Constantinople
Notre St Père André était un esclave d'origine scythe, qui vivait à Constantinople, au service d'un dignitaire de la Garde impériale (protospathaire). Il apprit rapidement les lettres sacrées et profanes, et faisait l'admiration de son entourage pour son savoir. Une nuit, alors qu'il se tenait en prière, il vit avec effroi une armée d'Ethiopiens prête à affronter une troupe d'hommes blancs. Invité à engager un combat singulier contre le champion des barbares, André l'étendit à terre et en récompense il reçut d'un Ange trois couronnes, alors que le Christ, apparaissant sous l'aspect d'un jeune homme, lui disait : « Mène, nu, ce bon combat, et fais-toi fou pour Moi, afin d'être digne du Royaume des cieux! » Dès le lever du jour, obéissant à cet ordre divin, André entama sa carrière de fou pour le Christ en coupant sa tunique avec un glaive et poussant des cris qui effrayèrent toute la maisonnée. Son maître, le croyant possédé, le fit enchaîner et garder à l'église Ste Anastasie Pharmacolytria. Il y passait ses jours à contrefaire la folie par toutes sortes d'excentricités, et priait toute la nuit, confirmé dans cette voie par l'apparition de Ste Anastasie. Une nuit, il fut assailli par une troupe de démons; mais dès qu'il appela St Jean le Théologien à son aide, le St apparut dans un coup de tonnerre, dispersa les démons au moyen de la chaîne qui entravait André, et lui promit son assistance dans la suite de ses combats.
Lors d'une autre vision noctume, il fut invité à servir un roi dans son palais, et reçut de la neige à manger, qui se transforma en un parfum céleste. Puis on lui offrit des fruits amers - symboles de la voie étroite qu'il devrait suivre -, et après cela une nourriture exquise lui fut donnée, qui lui procura une divine extase. Libéré après quatre mois de détention dans l'église, André commença à se comporter en public à l'imitation de St Syméon le Fou. Mais, alors que Syméon usait de la folie, sous forme d'ironie ou de dérision, pour condamner les pécheurs et les vaines valeurs de ce monde, St André, par ses facéties, s'offrait plutôt au mépris et aux mauvais traitements, à l'imitation du Christ, pour manifester la "folie de la Croix" Appliquant à la lettre les paroles de l'Apôtre qui a dit : « Nous sommes fous à cause du Christ » il s'offrait volontairement à la dérision et aux coups, et se faisait "la balayure du monde, l'universel rebut" pour acquérir le Royaume des cieux et y entraîner les autres.
Entrant un jour dans une maison de tolérance, protégé par la grâce, il resta impassible face aux provocations des prostituées qui finalement le dépouillèrent de ses vêtements et le chassèrent revêtu seulement d'un paillasson, qui devint son costume habituel. Il errait dans les rues, sans logis, et distribuait aux pauvres les aumônes qu'il recevait. Jamais il ne demandait de nourriture, se contentant d'un demi pain sec par jour, et il restait même des semaines entières sans manger. Pour étancher sa soif, il lapait les flaques d'eau boueuse, et devant ce spectacle les passants indignés le rouaient de coups et l'injuriaient. La nuit, il allait s'étendre avec les chiens errants. Un soir d'hiver, comme il essayait de se blottir contre l'un d'eux pour se réchauffer, l'animal s'éloigna avec dédain. S'offrir à la plus complète déréliction était pour le bienheureux une source de délices; mais la prière ne quittait jamais ses lèvres, et l'on pouvait distinguer en tout temps une sorte de bouillonnement dans sa bouche, comme les Apôtres le jour de la Pentecôte. Lorsqu'il priait la nuit, il était souvent élevé de terre et son esprit se trouvait ravi en d'ineffables extases. Lors de cette même nuit d'hiver, où les chiens mêmes l'avaient rejeté, il fut transporté par Dieu en extase, délivré de la lourdeur de la chair, revêtu d'une tunique lumineuse, et couronné comme un roi. Il se trouva au centre d'un jardin merveilleux, rempli de plantes surnaturelles et d'oiseaux dorés, au centre duquel s'étendait largement une grande vigne aux grappes d'une taille extraordinaire. De là un ange le conduisit au-dessus du firmament, dans un lieu d'une beauté indescriptible, où il vit la Croix entourée de quatre voiles. Un autre ange le mena ensuite dans un lieu plus élevé, où il vit deux croix semblables à la précédente; puis il fut conduit au troisième ciel - que seul St Paul avait été jugé digne de voir avant lui -, et il y contempla trois Croix, éclatantes comme l'éclair, entourées d'une armée céleste qui louait Dieu. Il passa alors au-delà d'un voile de lin et de porphyre, et parvint à un lieu encore plus resplendissant, où se tenait une assemblée innombrable de jeunes gens plus lumineux que le soleil. Un Ange leva le demier voile et André put contempler le Trône de Dieu, suspendu en l'air, sans assise, d'où sortait une flamme blanche. Le Christ s'y tenait assis, et Il restreignit un peu Sa gloire pour laisser André jouir, pendant un instant seulement, de la splendeur de Sa divino-humanité, puis Il devint invisible. Une voix plus douce que le miel prononça alors à trois reprises trois Noms divins mystérieux, et aussitôt le St fut ramené dans le jardin, où il rencontra un homme lumineux, tenant une croix, qui le bénit en disant : « Bienheureux êtes-vous les fous, car vous possédez une grande sagesse. Que la Crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec toi ». Puis il le renvoya, avec pour mission de renverser le Prince de ce monde, en assumant volontairement la dérision et la persécution des hommes.
Reprenant ses facéties avec une audace redoublée, André fit la connaissance d'Epiphane, un jeune noble de dix-huit ans, chaste et doux, qui devint son protecteur et son fils spirituel, et auquel André prophétisa qu'il deviendrait Patriarche de Constantinople . Ayant été hébergé dans la demeure d'Epiphane, le St y blâma, sous forme de paraboles, les péchés des serviteurs de diverses nationalités, dans leur propre langue. Il avait refusé le lit qu'Epiphane lui proposait et passait ses nuits dehors, sur le fumier. Mais il ne tarda pas à reprendre sa vie errante dans les rues, en s'offrant aux jeux cruels des garnements et aux coups des passants. Lorsqu'il s'adressait aux hommes, il les appelait toujours : "Fous", ou "Insensés", mais il se condamnait aussi constamment lui-même avec la plus grande humilité.
Lors d'une nouvelle vision du Malin et de ses troupes de démons, qui lui reprochait d'amener au repentir les hommes qu'il tenait en sa possession, en leur révélant leurs péchés par ses actes prophétiques, André entra dans une violente altercation avec le Prince des ténèbres; mais celui-ci n'avait aucun pouvoir contre l'homme de Dieu, car il s'était dépouillé de tout attachement terrestre. Une nuit, le démon le fit tomber dans une fosse, mais dès que le St invoqua Sts Pierre et Paul, les deux Apôtres apparurent, le tirèrent du bourbier, et une croix lumineuse vint l'éclairer pendant le reste de son chemin.
Au cours d'une grande peste, qui s'était abattue sur la capitale, malgré les moqueries des badauds, le St passait dans les rues et sur les places en pleurant et intercédant pour la ville, et demandant à Dieu le pardon des péchés du peuple. Comme il se tenait en prière, il fut transporté à Anaplos en Thrace, où il vit St Daniel le Stylite qui l'invita à unir leurs prières pour le salut de la cité. Un feu descendit alors du ciel et chassa le démon qui avait provoqué cette épidémie.
St André ne se lassait pas de reprendre les pécheurs, soit par des avertissements, soit par des prophéties sur leur châtiment à venir, lesquelles ne manquaient jamais de se réaliser sous peu. Passant un jour devant les marchandises de luxe étalées au marché, il s'écria : « Paille et ordure! » Une autre fois, sur la proposition malicieuse de vagabonds farceurs, il se mit à manger avidement les belles fîgues fraîches exposées dans l'échoppe d'un maraîcher, pendant que celui-ci faisait la sieste. Lorsque le marchand se réveilla, surprenant le St, il saisit un bâton et le roua de coups. André se laissa frapper sans résistance, et révéla ensuite que s'il avait été frappé à cause de sa gourmandise, combien plus les pécheurs qui ne se repentent pas seront-ils châtiés par Dieu éternellement. Ayant reçu le don de clairvoyance, il dénonçait la piété hypocrite de ceux qui se tenaient à l'église en entretenant des pensées mondaines ou chantaient par vaine gloire et ostentation; et il discernait les démons de l'indifférence, du bâillement et de l'acédie, qui suggéraient à leurs victimes de quitter l'église avant la fin de l'office. A l'issu du Carême, il distinguait l'état spirituel de chacun : voyant les hommes vertueux couronnés de lin fin et les pécheurs avec des bestioles immondes suspendues à leurs vêtements. Mais son soin allait tout particulièrement à l'éducation spirituelle d'Epiphane, la seule personne avec laquelle il parlait de manière sensée. Il l'instruisait avec science dans la lutte contre les démons, et le laissait parfois être tenté par eux, pour acquérir la patience et devenir, sous le feu des épreuves, un digne pain du Christ. Il l'enseignait aussi sur les mystères de la création, sur le monde spirituel, et surtout, il lui révéla, avec de nombreux détails inconnus de l'Ecriture, ce qui allait arriver à la fin des temps, lorsqu'à l'issue de terribles épreuves, invasions et catastrophes naturelles, l'empereur des Romains ira remettre sa couronne sur la Croix à Jérusalem, avant que celle-ci soit emportée au ciel par un Ange. Ainsi s'achèvera le temps de l'Empire chrétien, instauré par St Constantin. Peu après, Constantinople - que les Byzantins de ce temps considéraient souvent comme devant être éternelle -, sera engloutie dans les flots, comme Babylone (Apoc. 18, 2 1), et la royauté juive sera restaurée à Jérusalem. Tous croiront à l'Antéchrist, qui y règnera comme seul souverain sur terre et persécutera les Chrétiens. Le Christ apparaîtra ensuite pour mener le grand combat contre l'Antéchrist, et lorsqu Il l'aura vaincu, Il l'amènera, lui et ses démons, devant le Tribunal de Dieu, pendant qu'une trompette retentira, annonçant la résurrection des morts. Après le Jugement, quatre Anges se tiendront aux quatre extrémités de la terre et ils l'enrouleront sur l'ordre du Seigneur. L'univers entier sera alors renouvelé, des "cieux nouveaux et une terre nouvelle" apparaîtront, pour être conformes aux corps incorruptibles des hommes ressuscités. Tout sera alors incorruptible et éternel, et un parfum indicible remplira l'univers illuminé par une lumière sans soir.
Un jour quAndré et Epiphane s'étaient rendus à l'église des Blachernes, pour la vigile qui y avait lieu chaque semaine, ils virent la Très-Ste Mère de Dieu s'avancer des Portes Stes, escortée par un grande foule de Sts, parmi lesquels St Jean Baptiste et St Jean le Théologien, et recouvrir le peuple de son voile.
Une autre fois, comme St André lisait à son disciple un texte de St Basile, un parfum céleste se répandit autour d'eux. A la question d'Epiphane, le St répondit que cette bonne odeur est prise par les Anges du Trône de Dieu, pour qu'ils encensent et honorent les hommes à trois occasions : quand ils prient, quand ils lisent les Livres Sts et quand ils souffrent avec patience par amour de Dieu.
Quelque temps après ses révélations sur la fin des temps, St André annonça à Epiphane sa mort prochaine; mais il lui interdit de faire honorer sa mémoire ou de garder ses Reliques, car il avait fait voeu devant Dieu de ne jamais être glorifié sur la terre. Il lui renouvela sa prédiction quant à son élection au Patriarcat, et lui promit de toujours l'assister invisiblement, à condition qu'il montre sa sollicitude envers les pauvres, les veuves, les orphelins et tous ceux qui sont dans l'épreuve. Puis il se rendit à l'Hippodrome, sous le portique où avaient coutume de se tenir les prostituées, et y pria toute la nuit pour le monde entier. Une fois sa prière achevée, le bienheureux s'étendit à terre et, regardant en souriant les Sts qui étaient apparus en grand nombre pour l'assister, il remit son âme à Dieu, à l'issue de soixante-six années de combats ascétiques cachés sous le voile de la folie. Une pauvre femme, qui habitait à proximité, attirée par une forte odeur d'encens qui avait rempli l'atmosphère, accourut et découvrit son corps; mais lorsque la foule, avertie par elle, se précipita vers la dépouille du St, celle-ci avait disparue, emportée par Dieu dans un lieu inconnu. Cette nuit-là, Epiphane vit l'âme de son père spirituel, sept fois plus lumineuse que le soleil, enlevée au ciel en présence d'une myriade d'Anges.
Sources : http://invites.maison-russie.fr/icone/saints_fetes/index.html
Saint Nicolas de Pskov
Saint Nicolas de Pskov
Les "Fols en Christ" se distinguaient par une rare absence de peur.
Saint Nicolas de Pskov vécut la vie de fol-en-Christ durant plus de trente ans. Il parcourait les rues de Pskov en prétendant être malade mental, réprimandant les gens pour leurs péchés cachés et prophétisant ce qui leur arriverait. Longtemps avant sa mort, il acquit la grâce du Saint Esprit et reçut les dons des miracles et de la prophétie. Le peuple de Pskov de son époque le vénéraient comme saint, l'appelant aussi Mikula le saint.
En février 1570, après une campagne dévastatrice contre Novgorod, le Tsar Ivan le Terrible dirigea son armée sur Pskov, suspectant les habitants de trahison. La Chronique de Pskov nous raconte : "le Tsar vint... avec grande fureur, comme un lion rugissant, pour déchirer les innocents et répandre quantité de sang."
Le premier Samedi du Grand Carême, toute la cité priait pour être délivrée de la vengeance du Tsar. Entendant le son des cloches appelant pour les Matines à Pskov, le coeur du Tsar s'adoucit en lisant l'inscription qui se trouvait sur une icône du 15ième siècle, l'icône miraculeuse Liubyatov / Tendresse de la Mère de Dieu , dans le monastère Saint-Nicolas (l'armée du Tsar était à Liubatov). "Soyez tendres de coeur," dit-il à ses soldats. "Emoussez vos sabres sur les pierres, et qu'il soit mis un terme au massacre."
Tous les habitants de Pskov sortirent dans les rues, et chaque famille s'agenouilla à la porte de sa maison, portant du pain et du sel pour acceuillir le Tsar. Dans une des rues, saint Nicolas courrut vers le Tsar chevauchant un bâton, comme s'il était à cheval, et lui cria : "Ivanushko, Ivanushko, mange notre pain et notre sel, mais pas le sang Chrétien."
Le Tsar ordonna de capturer le saint fou, mais il avait déjà disparu.
Bien qu'il aie interdit à ses hommes de tuer, Ivan avait toujours l'intention de piller la ville. Le Tsar assista à un Moleben dans la cathédrale de la Trinité, et il vénéra les reliques du saint prince Vsevolod-Gabriel (11 Février), et exprima le voeu de recevoir la bénédiction du saint fou Nicolas. Le saint instruisit le Tsar "par nombre de terribles paroles," pour qu'il arrête de tuer et qu'il ne pille pas les saintes églises de Dieu. Mais Ivan ne prêta pas attention à lui et ordonna d'enlever les cloches de la cathédrale de la Trinité. Alors, comme le saint l'avait prophétisé, le meilleur cheval du Tsar tomba mort.
Le saint invita le Tsar à visiter sa cellule sous le clocher. Lorsque le Tsar arriva dans la cellule du saint, celui-ci lui dit : "Grouille-toi, entre et bois de notre eau, il n'y a pas de raison que tu la fuie." Puis le saint offrit au Tsar un morceau de viande crue.
"Je suis Chrétien et je ne mange pas de viande durant le Carême", lui dit Ivan "Mais tu bois du sang humain," lui répondit le saint.
Effrayé par l'accomplissement de la prophétie du saint et voyant tout son mal démasque, Ivan le Terrible ordonna d'arrêter le pillage et fuit la ville. L'Oprichniki, ayant été témoin, en écrivait : "Le puissant tyran.. partit battu et honteux, comme pourchassé par un ennemi. C'est ainsi qu'un mendiant insignifiant terrifia et mit en fuite le Tsar avec sa multitude de milliers de soldats."
Saint Nicolas mourut le 28 février 1576 et fut enterré dans la cathédrale de la Trinité de la ville qu'il avait sauvée. De tels honneurs ne furent accordés qu'aux princes de Pskov, et plus tard, aux évêques.
La vénération locale du saint commença 5 ans après sa mort. En 1581, durant le siège de Pskov par les soldats du roi de Pologne Etienne Bathory, la Mère de Dieu apparut au forgeron Dorotheos, ensemble avec quantité d'autres saints de Pskov, priant pour la ville. Parmi eux se trouvait saint Nicolas.
Source : http://invites.maison-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/nicolas_pskov.html
s
juillet 31, 2009
Pénitents rouges de Nice
CONFRÉRIE de la TRÈS SAINTE TRINITÉ
Pénitents rouges de Nice
CÉRÉMONIAIRE de VÊTURE
de NOUVEAUX FRÈRES et SOEURS
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PRÉPARATION
Le maître autel est disposé pour la célébration du Saint Sacrifice, en outre, dans le choeur sont disposés un grand chandelier portant un cierge et, à côté, des cierges plus petits destinés à être remis aux postulants.
Sur la Sainte Table sont disposés les vêtements qui seront remis aux nouveaux frères, soit : sacs avec capuchons, cordons et croix.
Devant l'autel de la Vierge, un porte-cierges destiné à recevoir les cierges des postulants.
PROCESSION D’ENTRÉE
Au chant choisi par la chorale, la procession entre dans l'ordre suivant : les consoeurs dans l’ordre croissant d’ancienneté, la Croix - portée par le Préfet de sacristie - les frères vêtus, les sous prieurs avec leur bâton, les anciens prieurs, le Prieur en exercice avec son bâton, les postulants, les servants de messe, le célébrant
Les frères se groupent à leur place habituelle, les postulants sont au premier rang, dans la nef.
Le célébrant commence la Messe selon L'office du jour. Tous les frères répondent d'une seule voix ; les grandes prières, Gloria, Credo, sont récitées ou chantées selon ce que le Recteur aura avisé.
Après lecture de l'Évangile du jour, suivie de la prédication du célébrant ou d'un autre prêtre appelé pour la circonstance, le «Maître de Tableau, s'avance au milieu du choeur et, tourné vers les postulants, leur adresse la monition d'usage, dans laquelle il rappelle brièvement l'historique de la Confrérie, son but, les obligations des frères.
MONITION POUR UNE VÊTURE
Messieurs,
En 1578 fut érigée à NICE la Confrérie du Saint Nom de Jésus, issue du rayonnement et de la prédication de Saint Bernardin de Sienne.
Déjà, les frères de l'époque avaient adopté pour vêtement le sac rouge.
Après les troubles de la Révolution de 1789, qui rasèrent cet édifice et proscrivirent toutes les associations pieuses, les confréries niçoises du Saint Nom de Jésus, du Saint Esprit et du Saint Suaire, fusionnèrent en 1807 sous le vocable de la Très Sainte Trinité et, en 1819, elles s'agrégeaient à l'Archiconfrérie Romaine de la “Très Sainte Trinité, des Pèlerins et Convalescents” fondée en 1548 par Saint Philippe NERI.
En 1824, la munificence du roi CARLO FELICE, permit de relever les ruines de cette chapelle du Saint Suaire, qui servait aussi au Sénat voisin, et rendit l'édifice à ses propriétaires légitimes, les Pénitents Rouges, dont la générosité assura la restauration.
Outre les fondateurs déjà évoqués, les Pénitents Rouges donnèrent à l'Église de nombreux Saints : Paul de la Croix, Vincent PALLOTTI, Jean Baptiste ROSSI, Léonard de PORT MAURICE.
Quant à Saint Philippe NERI, comment ne pas mentionner, qu'ayant aussi fondé la Congrégation de l'Oratoire, il eut pour disciples PALESTRINA, «Prince de la musique» polyphonique sacrée et le Cardinal BARONIUS, «maître avocat de l'Église» dans l'oeuvre monumentale de ses «annales ecclésiastiques».
«Philippe la cloche», c'est ainsi que l'appelait Saint Ignace de Loyola, contrarié de ne pouvoir le convaincre d'entrer dans sa «Compagnie de Jésus». «De même, disait-il, qu'une cloche de paroisse appelle tout le monde à l'Église et demeure dans sa tour, ainsi, cet homme apostolique fait entrer les autres en religion et demeure dans le siècle».
Messieurs, c'est une belle définition qui nous sied à ravir !
Vigies de la chrétienté et messagers de la Bonne Nouvelle; Adorateurs du Verbe incarné dans le pain eucharistique et, forts de cette Foi, secouristes de la plus cruelle des indigences : l'ignorance religieuse.
Aussi bien, étant dans le siècle, nous ne vous imposons pas de règle de vie autre que celle requise de tout fidèle. Nous vous demandons seulement, dans la mesure de vos moyens, l'exactitude aux offices et activités de la Confrérie et l'accomplissement des charges qu'elle pourra vous confier.
Néanmoins, notre règle commune prévoit la récitation trois fois par jour du Pater, Ave et Gloria. La première fois en action de grâces pour le Saint Baptême que nous avons reçu; la seconde fois pour l'exaltation de notre mère la Sainte Église catholique; la troisième fois pour que le Saint Esprit renouvelle la face de la terre. En outre, tous les vendredis, vous aurez une pieuse pensée pour le repos de l'âme de nos frères défunts et en tous temps, ayez une grande dévotion à l'égard de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ.
Cette Confrérie sera pour vous un moyen de salut si vous y demeurez dans la communion de notre mère la Sainte Église catholique, sous l'autorité du Souverain Pontife. Ce dernier, en gage de la bienveillance divine, vous accorde, ce jour, à l'occasion de cette prise d'habit et aux conditions ordinaires, l'Indulgence Plénière de tous vos péchés.
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LE PRIEUR ... «Ainsi donc, Messieurs, Madame, que ceux qui désirent s'engager dans la Confrérie de la Très Sainte Trinité, sous le sac des Pénitents rouges, s'avancent à l'appel de leur nom»
Le «Maître de Tableau» fait l'appel en mentionnant les prénoms et le nom de chacun des postulants.
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A l'appel de son nom, chacun s’avance devant la Sainte Table, face aux habits qui lui sont destinés.
LE PRIEUR ... «Monsieur, Madame vous avez entendu la monition qui vous était adressée; vous connaissez les statuts et les obligations qui seront les vôtres dans cette Confrérie et vous savez que nous sommes prêts à vous y recevoir en raison de l’année probatoire que vous venez d’effectuer et de la confiance que nous portons aux frères qui vous présentent ici. Ainsi donc, désirez-vous entrer à part entière dans cette Confrérie, y observer ses constitutions et disciplines, les lois de la prière et son action en toutes choses, et ce, dans l'obéissance au magistère de l'Église? « .
LES POSTULANTS ... (ensemble) «Nous le désirons».
LE PRIEUR ... «Ensemble prions l'Esprit Saint»
Les postulants se mettent à genoux et le célébrant entonne le «VENI CREATOR», tandis que le Prieur regagne sa place. Au couplet «Accende lumen sensibus», le Préfet de sacristie allume le grand chandelier, prévu à cet effet, dans le choeur.
Veni, Creator, Spiritus.
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quae tu creasti pectora.
Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei.
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.
Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae.
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.
Accende lumen sensibus ***
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.
Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus ;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.
Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium ;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.
Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula.
Amen.
A l'issue de ce chant, le célébrant s'avance et procède à la bénédiction des sacs.
LE CÉLÉBRANT ... «Ad jutorium nostrum in nomine Domini»
TOUS ... «Qui fecit Coelum & terram»
LE CÉLÉBRANT ... «Dominus vobiscum»
TOUS ... «Et cum spiritu tuo»
LE CÉLÉBRANT ... «Oremus: Seigneur Jésus qui avez revêtu notre corps mortel, nous vous supplions de répandre sur nous l'abondance de votre miséricorde et de bénir ce vêtement nouveau dont nos pères ont fait choix, en place de l'habit séculier, pour symboliser l'humilité et la vaillance. Faites que ceux qui veulent vous servir dans ce sanctuaire en revêtant cet habit, s'attachent en même temps à vivre au dehors, dans la Sainteté véritable pour être, au milieu du monde, les témoins de la foi catholique, O Vous Dieu qui vivez et régnez dans les siècles des siècles» .
LE CÉLÉBRANT ... «Montrez nous Seigneur, votre miséricorde»
TOUS ... «Et donnez nous votre salut».
LE CÉLÉBRANT ... «Sauvez, Seigneur, vos serviteurs».
TOUS ... « Seigneur, nous espérons en Vous ».
LE CÉLÉBRANT ... «Soyez, Seigneur, notre défense».
TOUS ... «Face à vos ennemis».
LE CÉLÉBRANT ... «Faites de vos serviteurs des êtres remplis de «sainteté».
TOUS ... «Qu'ils soient la défense de la Jérusalem céleste».
LE CÉLÉBRANT ... ''Que le Seigneur sanctifie l'entrée de ces frères dans cette Confrérie et l'heure de leur mort».
TOUS ... «Qu'ils soient vos serviteurs maintenant et toujours».
LE CÉLÉBRANT ... «Prions, très chers Frères, pour que Notre Seigneur Jésus Christ donne à ses serviteurs qui, avec zèle, ont abandonné les vanités du siècle par amour pour Lui, les lumières de l'Esprit Saint, afin que, dans l'observance des préceptes divins et avec l'aide de la Confrérie qui les accueille, ils obtiennent la Vie Éternelle. O Vous Seigneur qui vivez et régnez avec le Père, dans l'unité du Saint Esprit, dans tous les siècles des siècles».
TOUS ... «Amen».
LE CÉLÉBRANT ... «Et que le Seigneur vous revête de l'Homme Nouveau qui a été refait selon Dieu dans la justice et la Sainteté véritable».
Tandis que le célébrant regagne sa place, le Prieur s'avance, à son tour, au milieu du choeur et s'adresse, à nouveau aux postulants.
LE PRIEUR ... «Frères que demandez-vous ?».
LES POSTULANTS
«La miséricorde de Dieu et la paix de cette Confrérie»
LE PRIEUR ... «Prions afin que vous observiez les préceptes divins avec l'aide de tous les Saints et que vous soyez pleinement consolés».
Les «Litanies des Saints» sont chantées.
Kyrie,eleison.
Kyrie, eleison.
Christe, eleison.
Christe, eleison.
Kyrie, eleison.
Kyrie, eleison.
Pater de coelis, Deus, miserere nobis.
Fili Redemptor mundi, Deus, miserere nobis.
Spiritus Sancte, Deus, miserere nobis.
Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis.
Sancta Maria, ora pro nobis.
Sancta Dei Genitrix, " "
Sancte Michaël, " "
Omnes sancti Angeli et Archangeli, orate pro nobis.
Omnes sancti beatorum Sprituum ordines, "
Sancte Joseph, ora pro nobis.
Sancte Joannes Baptista, " "
Sancti Petre et Paule, orate pro nobis.
Sancte Andrea, ora pro nobis.
Sancte Joannes, "
Sancta Maria Magdalena, "
Sancte Stephane, "
Sancte Ignati Antiochene, "
Sancte Laurenti, "
Sanctae Perpetua et Felicitas, orate pro nobis.
Sancta Agnes, ora pro nobis.
Sancte Gregori, "
Sancte Augustine, "
Sancte Athanasi, "
Sancte Basili, "
Sancte Martine, "
Sancte Benedicte, "
Sancti Francisce et Dominice, orate pro nobis.
Sancte Francisce-Xavier, ora pro nobis.
Sancte Joannes-Maria Vianney, "
Sancta Catharina senensis, "
Sancta Teresia de Avila, "
Sancte Joannes de Matha, "
Sancte Felice de Valois, "
Sancte Philippe Neri, " (Pénitent Rouge)
Sancte Paule Crucis, " "
Sancte Vincente Pallotti, " "
Sancte Leonardo Porto Maurizio, " "
Sancte Joannes-Baptista Rossi, " "
Sancte Bernardine senensis, "
Sancte Francisce de Paolo, "
Omnes sancti et sanctae Dei, orate pro nobis.
Propitius esto, parce nobis Domine.
Propitius esto, exaudi nos Domine.
Ab omni malo, libera nos Domine.
Ab omni peccato, "
A morte perpetua "
Per Incarnationem tuam, "
Per mortem et Resurrectionem tuam, "
Per effusionem Spiritus Sancti, "
Peccatores, Te rogamus, audi nos.
Ut Ecclesiam tuam sanctam regere et conservare digneris, Te rogamus…
Ut Domnum apostolicum et omnes ecclesiasticos ordines in sancta religione conservare digneris, "
Ut cunctis populis pacem et veram concordiam donare digneris, Te rogamus…
Ut nosmetipsos in tuo sancto servitio confortare et conservare digneris, Te rogamus…
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
parce nobis Domine.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
exaudi nos, Domine.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Christe, audi nos.
Christe, audi nos.
Christe, exaudi nos.
Christe, exaudi nos.
Lorsqu'elles sont terminées, les postulants se relèvent et derrière chacun d'eux prend place le frère parrain, qui l'aidera à se vêtir.
LE PRIEUR ... «Souvenez vous, frères, de l'humilité de Notre Seigneur Jésus Christ quand, par dérision, au moment de sa Passion, il fut vêtu d'une tunique rouge. Soyez humbles et patients dans les tribulations de la vie terrestre»
Chaque frère parrain passe le sac au postulant dont il a la charge, à la suite de quoi, le Préfet de sacristie remet, à chaque nouveau frère, un cierge allumé au grand chandelier du choeur.
LE PRIEUR ... «Souvenez vous encore de la patience et de la soumission de Notre Seigneur Jésus Christ quand, chez Pilate, il fut lié à une colonne pour être flagellé; aussi recevez ce cordon en signe de soumission à Dieu, à ses Commandements et aux obligations de cette Confrérie».
Chaque frère parrain ceint du cordon le postulant dont il a la charge.
LE PRIEUR ... «Souvenez vous aussi de la Passion que le Christ a souffert pour nos péchés, afin que, préservés des peines de l'enfer, nous puissions jouir de la contemplation éternelle; aussi pour être dignes d'un tel amour, qu'Il vous accorde le don de la contrition et de la parfaite pénitence requis pour la rémission des péchés».
Chaque frère parrain coiffe, du capuchon, la tête du postulant dont il a la charge.
Les frères parrains se retirent à leur place.
LE PRIEUR met la Croix pectorale à chaque postulant, en disant :
«Que le Seigneur vous revête de l'homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté véritable».
LES POSTULANTS (ensemble)
«Le Seigneur est notre secours ; qu'Il nous accorde d'être fidèles, sel et lumière pour les jours qu'il lui plaira de nous accorder jusqu'à notre trépas».
A l'autel, le célébrant entonne «LE CREDO» puis vient s'asseoir au milieu du choeur, I'Évangile sur les genoux. Durant le chant, le Prieur prend place à droite du célébrant et chacun des nouveaux frères vient, à son tour, baiser l'Évangile que tient le célébrant, en remettant son cierge allumé au Prieur, que ce dernier confie au Préfet de sacristie lequel va le déposer sur le porte cierges installé à l'autel de la Vierge. Puis chacun regagne sa place dans le choeur et la messe se poursuit.
...
...
A la fin de la messe, la procession se reforme comme au début, les nouveaux prenant place avec les autres frères, et tous viennent se grouper au pied de l'autel de la Vierge, en chantant le «MAGNIFICAT».
Là, le célébrant dirige les prières suivantes : trois «AVE» en l'honneur de la virginité de Marie, avant, pendant et après l'enfantement de Jésus, le «SALVE REGINA» et les prières d'exorcisme prévues par le pape LÉON XIII.
Puis la procession se reforme et sort au chant choisi par la chorale.
Source : Avec l’aimable autorisation de la Confrérie des Pénitents Rouges de Nice
CONFRERIE DES PENITENTS BLANCS DU PUY EN VELAY
CONFRERIE DES PENITENTS BLANCS DU PUY EN VELAY
Cérémonie de Réception des Confrères
La cérémonie commence par le signe de la Croix.
Le Recteur:
Monsieur le Directeur, ayant fait depuis (un certain temps)… la demande d’être reçu parmi les membres de la Confrérie des Pénitents Blancs du Puy en Velay, M. M. (il dit les noms des Postulants) demandent aujourd’hui à être revêtus de l’habit de cette Confrérie.
Le Prêtre:
Monsieur le Recteur, l’honneur de la Sainte Eglise, le souci du salut des âmes, non moins que la prospérité de la Confrérie, me font un devoir de vous poser préalablement cette question:
"Savez-vous s’ils en sont dignes?"
Le Recteur:
Autant qu’il est permis humainement d’en juger, je sais qu’ils sont honnêtes et vertueux chrétiens, et au nom de tous les conseillers de la Confrérie, je leur rends ce témoignage.
Le Prêtre:
Nous rendons grâces à Dieu.
Chant: VENI CREATOR (4 strophes)
Le Prêtre:
Chers Frères qui souhaitez être admis dans la Confrérie des Pénitents Blancs du Puy, que demandez-vous?
Les Postulants:
La miséricorde de Dieu et le soutien de la Confrérie pour notre vie chrétienne.
Le Prêtre:
Promettez-vous en retour de travailler à entretenir dans la Confrérie la ferveur de la dévotion, l’esprit de paix dans la charité et promettez-vous aussi d’être les témoins du Christ par l’exemple de votre vie et la fidélité aux règlements de cette Association Spirituelle?
Les Postulants:
Oui, nous le promettons avec la grâce de Dieu et le soutien fraternel des membres de la Confrérie.
Le Prêtre:
Soyez donc admis dans la Confrérie des Pénitents du Puy et devenez participants de tous les biens et faveurs spirituels, qui lui sont concédés par la Sainte Eglise.
Le Prêtre:
PRIONS, Dieu éternel et Tout-puissant, nous te prions en faveur de tes serviteurs ici présents. Accorde leur ta grâce pour les fortifier dans l’accomplissement de tes commandements, pour les soutenir face aux embûches et tentations de ce monde. Affermis leur foi, ouvre leur cœur à une plus grande charité et fortifie leur espérance dans l’attente de ton Royaume. Nous te le demandons par J. C. ton Fils, Notre Seigneur et notre Dieu, qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. AMEN.
Chant: VENI CREATOR (3 strophes)
Bénédiction et remise des vêtements.
Le Prêtre:
Notre secours est dans le nom du Seigneur.
Tous:
Qui a fait le Ciel et la terre.
Le Prêtre:
Le Seigneur soit avec vous.
Tous:
Et avec votre Esprit.
Le Prêtre:
PRIONS: Dieu, Tout-puissant auteur de tous biens et source de toute bénédiction, nous t’en supplions, daigne par nos mains bénir + ces vêtements et accorde à ceux qui les porteront de pouvoir se présenter agréables à tes yeux, purifiés de toutes fautes et ornés des vertus d’une authentique vie chrétienne, par le Christ N. S. AMEN
Le Prêtre: (en donnant l’aube)
Que le Seigneur vous revête de l’homme nouveau, recréé dans la justice et la sainteté.
Le Prêtre: (en donnant le cordon)
Que le Seigneur vous accorde un jugement droit et la prudence dans la lutte contre le mal et que la Vierge Marie soit votre modèle de pureté et de fidélité.
Le Prêtre: (en donnant le Capuce)
Que le Seigneur vous couvre comme d’un casque protecteur pour conserver à son service les vertus qu’il vous a données.
Le Prêtre:
Prions mes frères, le Dieu tout-puissant, pour ses serviteurs ici présents, qui lui renouvellent solennellement aujourd’hui l’hommage de leur foi reçue au baptême et la promesse de leur dévouement au service de leurs frères et de l’Eglise, en revêtant les insignes de cette Confrérie. Qu’il leur donne son Esprit-Saint, lumière pour leur vie, soutien dans les bonnes œuvres, réconfort dans les épreuves. Que sa grâce les assiste pour qu’ils méritent d’entendre un jour l’invitation du Christ: "Viens bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître".
ORAISON
Seigneur, écoute nos humbles prières en faveur de tes serviteurs dont tu connais la foi et le dévouement. Ils promettent de tout cœur de te servir toujours Mieux. Garde-les sous ta constante protection, afin que leur fidélité à marcher dans la voie de tes commandements, leur mérite, ainsi qu’à nous-mêmes, la joie de participer à ton éternel bonheur.
Par Jésus-Christ, Notre-Seigneur, qui vit avec toi et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. AMEN
Le Prêtre:
Vierge Marie, N.D. du Puy, en te saluant, nous te confions ces nouvelles recrues et toute la Confrérie des Pénitents Blancs du Puy en Velay.
CHANT FINAL
(en l’honneur de la Vierge Marie).
Pendant le chant, les nouveaux pénitents vont serrer la main de tous les confrères et consœurs présents, afin de témoigner des liens d’amitié et de fraternité qui unissent les membres de la confrérie
Source : Avec l’aimable autorisation de la Confrérie des Pénitents Blancs du Puy en Velay.
mars 24, 2009
Epikie et droit canonique : Viol et Excommunication
Epikie et droit canonique : Viol et Excommunication
La presse revient largement sur l’avortement de cette brésilienne de 9 ans, enceinte de jumeaux après avoir été violée par son beau-père. Sa mère, qui a pris la décision de la faire avorter, ainsi que les médecins qui ont pratiqué l’avortement, ont été excommuniés par l’archevêque de Recife et Olinda, Dom José Cardoso Sobrinho.
Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le cardinal Giovanni Battista Re a déclaré qu’il s’agissait "d’un cas triste, mais le vrai problème, c’est que les jumeaux conçus étaient des personnes innocentes qui ne pouvaient être éliminés".
Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican, a justifié l'excommunication de la mère d'une Brésilienne de 9 ans ayant avorté après avoir été violée par son beau-père, car les jumeaux qu'elle portait "avaient le droit de vivre", apprend-on ce lundi 9 mars.L'archevêque de Recife dans le nord-est du Brésil a excommunié jeudi la mère de l'enfant, qui a avorté de jumeaux alors qu'elle était enceinte de quinze semaines.L'excommunication a été étendue à toute l'équipe médicale qui a pratiqué l'opération, mais pas au beau-père de l'enfant car "le viol est moins grave que l'avortement" a expliqué Giovanni Battista Re.
En cette circonstance, l’Eglise de Rome déclare appliquer les dispositions du Code de Droit canonique.
Or l’examen de cette affaire oblige à rappeler les faits :
-l’enfant violé a 9 ans
- la maman de l’enfant et l’équipe médicale sont excommuniés
- l’auteur du viol n’st soumis à aucune peine canonique.
1° - La peine au regard du Droit canonique
Ceci étant rappelé, le canon 1223 expose : « N’est punissable d’aucune peine la personne qui, lorsqu’elle a violé une loi ou un précepte : 1 n’avait pas encore seize ans accomplis ; 2 ignorait, sans faute de sa part, qu’elle violait une loi ou un précepte ; quant à l’inadvertance et l’erreur, elles sont équiparées à l’ignorance ; 3 a agi sous la contrainte d’une violence physique ou à la suite d’une circonstance fortuite qu’elle n’a pas pu prévoir, ou bien, si elle l’a prévue, à laquelle elle n’a pas pu s’opposer ; 4 a agi forcée par une crainte grave, même si elle ne l’était que relativement, ou bien poussée par la nécessité, ou pour éviter un grave inconvénient, à moins cependant que l’acte ne soit intrinsèquement mauvais ou qu’il ne porte préjudice aux âmes ; 5 a agi en état de légitime défense contre un agresseur qui l’attaquait injustement, elle-même ou une autre personne, tout en gardant la modération requise ; 6 était privée de l’usage de la raison, restant sauves les dispositions des can. 1324, § 1, n. 2, et 1325 ; 7 a cru que se présentait une des circonstances prévues aux nn. 4 ou 5. »
Le N° 4 de cet article peut-il justifier (en ce qu’il y aurait préjudice aux âmes) la non application de l’une au moins des exceptions permises par l’énoncé du canon cité ?
Ce N° 4 permet-il à l’auteur de la sanction et à ses défenseurs dans la décision de se donner bonne conscience ?
Ce point sera discuté plus loin.
Reprenant la lecture du Code au nom duquel l’excommunication fut prononcée, l’article 1324 expose : « § 1. L’auteur d’une violation n’est pas exempt de peine, mais la peine prévue par la loi ou le précepte doit être tempérée, ou encore une pénitence doit lui être substituée, si le délit a été accompli : 1 par qui n’aurait qu’un usage imparfait de la raison ; 2 par qui était privé de l’usage de la raison par ébriété ou tout autre trouble mental analogue qui serait coupable ; 3 par qui a agi sous le feu d’une passion violente qui n’aurait cependant pas devancé et empêché toute délibération de l’esprit et tout consentement de la volonté, et à condition que cette passion n’ait pas été excitée ou nourrie volontairement ; 4 par le mineur après seize ans accomplis ; 5 par qui a agi forcé par une crainte grave, même si elle ne l’est que relativement, ou bien poussé par le besoin ou pour éviter un grave inconvénient, si le délit est intrinsèquement mauvais ou s’il porte préjudice aux âmes ; 6 par qui, agissant en état de légitime défense contre un agresseur qui attaquait injustement lui-même ou un autre, n’a pas gardé la modération requise ; 7 contre l’auteur d’une grave et injuste provocation ; 8 par qui, par une erreur dont il est coupable, a cru que se présentait une des circonstances dont il s’agit au can. 1323, nn. 4 et 5 ; 9 par qui, sans faute, ignorait qu’une peine était attachée à la loi ou au précepte ; 10 par qui a agi sans pleine imputabilité, pourvu que celle-ci demeure grave.
§ 2. Le juge peut faire de même s’il existe quelque autre circonstance atténuant la gravité du délit.
§ 3. Dans les circonstances dont il s’agit au § 1, le coupable n’est pas frappé par une peine latae sententiae. »
Vu les dispositions de l’article 1324 en son N° 8, renvoyant à l’article précédent en son N° 4,
Vu les dispositions de l’article 1324 en son N° 5, renvoyant implicitement à l’article précédent en son N° 4,
Il ne convenait pas de procéder à la peine la plus grave puisque la peine (à supposer qu’elle soit admise) doit être modérée, selon les dispositions de l’article 1324 § 1.
2° - La peine au regard du principe d’Epikie.
Je reprends la claire et simple définition donnée par K. RAHNER et H. VORGRIMLER en leur « Petit dictionnaire de théologie catholique » : « On désigne ainsi un principe de théologie morale dans l’interprétation et l’application des lois humaines. D’après ce principe, une telle loi (fut-elle ecclésiastique) n’oblige pas quand la saine raison fait supposer qu’ici, dans le cas concret, dans les circonstances données, le législateur n’aurait pas voulu obliger, comme par exemple dans le cas où l’observation de la loi donnerait lieu, dans telle conjecture, à des difficultés disproportionnées par rapport au but de la loi. »
Dans la situation présente, les évêques qui prirent la décision critiquée ou s’y associèrent, soumirent-ils leur réflexion au principe d’équité ou Epikie ? Gardiens de la Foi et de la Liturgie, ils sont aussi les administrateurs des lois internes de l’Eglise.
mars 23, 2009
Ce que le Pape a réellement dit à propos du sida
CE QUE LE PAPE A RELLEMENT DIT A PROPOS DU SIDA
Ce qu'on a uniquement retenu
ETAPE 1 : LISEZ CETTE PHRASE
I " (...) on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème. "
ETAPE 2 : LI SEZ CE TEXTE
Ce que le Pape a dit
Benoît XVI : Je pense que l'entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant'Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades... Je dirais que l'on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S'il n'y a pas l'âme, si les Africains ne s'aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l'un envers l'autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l'homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d'épreuve avec les malades. Il me semble que c'est la réponse juste, l'Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.
Source : salle de presse du Saint-Siège (traduction La Croix)
ETAPE 3REPONDEZ A 2 QUESTIONS
1. Recevez-vous les propos du pape exactement de la même manière après la 1ère étapeet après la 2ème étape?
2. Qu'arrive-t-il lorsqu'on isole un morceau de phrase d'un propos global ?
ETAPE 4(QUESTION FINALE)
Sachant que :
- L'Eglise catholique connaît la réalité du Sida sur le terrain (25% des structures s'occupant des sidéenssont catholiques).
- Le pape est un homme de très haut niveau intellectuel et spirituel qui connaît très bien à la fois la pâtehumaine et la question du Sida.
Finalement, les propos du pape ne méritent-ils pas qu'on leur accorde un minimum de considération et de réflexion ?
Document rédigé par Guillaume de Prémare
LE PAPE ET L’EGLSIE NE SONT PAS ISOLES !
Des africains s’expriment !
Blaise COMPORE
Président du Burkina Faso
Président du comité national de lutte contre le sida
L'Eglise n'est pas isolée
« LEglise n'a pas le monopole de l'abstinence ! En tant que chef de l'Etat, j'ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne «C'est ma vie». L'objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l'abstinence. »
La position de l'Eglise est reconnue en Afrique
« Les Français aiment la polémique, c'est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l'Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n'ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l'imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l'ambition d'affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c'est passer à côté du problème du sida. »
L'action de l'Eglise est reconnue en Afrique
« Beaucoup de gens ignorent le travail de l'Eglise en Afrique. En France, l'intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l'Eglise est d'abord synonyme d'écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n'est pas théorique, il est pratique. L'Eglise apporte sa contribution. Si l'abstinence est un moyen de prévention, nous n'allons pas nous en priver ! »
Résister aux organismes internationaux
« Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. [...] Les Européens n'éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n'avons pas le temps. »
Décalage entre les médias et la réalité
« Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. »
Source : Famille Chrétienne - 12/02/2005
Mgr Théodore-Adrien SARR
Archevêque de Dakar
L'Eglise contribue à la prévention du Sida
« Je demande aux Occidentaux de ne pas nous imposer leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l'abstinence et la fidélité sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur promotion, nous contribuons à la prévention contre le sida. »
Source : Famille Chrétienne
Mgr SLATTERY
Evêque en Afrique du Sud
Encourager la fidélité dans le mariage
« L'Ouganda a été le premier pays à combattre résolument l'épidémie du SIDA au début des années 90. La position forte et claire du président Museveni a constitué l'élément décisif qui a ralenti la diffusion du SIDA, faisant passer le taux de personnes affectées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens et non le préservatif, encourageant l'abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage, comme des valeurs culturelles. »
Source : Famille Chrétienne
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