Le
sédévacantisme est une hérésie !
Sans prendre position sur cette question avant d’avoir
proposé une analyse du texte espoposé, qu’il nous soit permis de réaffirmer que
l’actuel Pape de Rome Benoît XVI nous semble exempt de toute critique et le
considérons comme l’un des plus grands Papes de Rome depuis fort longtemps.
JPB
Certains, illusionnés
par l’erreur sédévacantiste, semblent choqués de découvrir que les Papes
peuvent faillir dans leur doctrine. Et pourtant tel est bien le cas. Faut-il le
déplorer ? évidemment, et cela est fort triste lorsque l’Eglise traverse
de telles périodes, ce qui est bien le cas depuis Vatican II. Mais convient-il
pour autant de s’ériger en juge, de dire que l’Eglise n’est plus l’Eglise, de
ne plus reconnaître les Pontifes ?
Il
est clair que non ! car au prétexte que les Papes soutiennent des thèses
modernistes, en
s’érigeant en parfait luthérien, sans autorité aucune, en juge et exécuteur
d’une sentence de déposition, le fidèle risque de détruire l’Eglise et de
l’anéantir en brisant son unité par une attaque violente dirigée contre la
chaire de Pierre. On comprend ainsi immédiatement le caractère satanique d’une
telle attitude.
I. La possibilité de
l’erreur chez le Pape
En effet, en dehors de son enseignement ex cathedra et en dehors de son
enseignement ordinaire, quand il cesse de répéter ce que la tradition unanime
tient pour révélé, et donc quand il parle comme théologien privé, un Pape peut
tomber dans l’hérésie. Or l’affirmation claire que le Pape peut verser dans
l’hérésie est corroborée par Innocent III, Innocent IV,
Grégoire IX, Adrien VI, Paul IV, etc.
« Le Pontife, peut errer, même dans les choses qui touchent
la foi… »
Adrien VI (+1523)
Citons Adrien VI :
« Je
dis que si l’on entend par l’Église Romaine sa tête, c’est-à-dire le Pontife,
il est certain qu’elle peut errer, même dans les choses qui touchent la foi, en
affirmant l’hérésie par sa détermination ou par quelque décret. En effet, plusieurs pontifes romains furent
hérétiques... » (Quodiblet., XI, 22, cf. Bossuet,
Oeuvres Complètes, t. XII., p. 2)
Ainsi,
le doute n’est plus possible : les papes peuvent tomber dans l’hérésie,
sauf dans leur Magistère solennel qui est, lui seul, intrinsèquement
infaillible. Le Concile du Vatican en 1870 s’est empressé de délimiter
rigoureusement l’aire de cette infaillibilité. Il a dressé la liste exhaustive
des conditions précises, déterminantes, de l’enseignement “ ex
cathedra ” :
« Le
Pontife romain, lorsqu’il parle ex
cathedra, c’est-à-dire
lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens,
il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la
foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance
divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette
infaillibilité. » Pastor
Aeternus, 1870.
Le
Concile qui a donc proclamé l’infaillibilité a aussi fortement proclamé qu’en
dehors de ces conditions le Pape demeurait capable d’erreur et ne pouvait donc
être suivi aveuglément. Cette possibilité – sans laquelle il serait comme Dieu
– est depuis toujours connue et professée par l’Église. Un canon du Décret de Gratien en fait mention explicite. Or, si le
Décret est une compilation de formules canoniques datée de 1119, ce canon
remonte à une beaucoup plus haute antiquité ; il sera sans cesse confirmé
par un usage constant dans la suite des temps.
« Le droit divin place le Pontife romain au-dessus de toute
l’Église. »
Un
élément important de ce décret :
« Que nul mortel n’ait
l’audace de faire remontrance au pape pour ses fautes ; car il ne peut
être jugé par personne celui qui doit juger tous les hommes. »
Et pourquoi ne peut-il être
jugé ? Parce que l’évêque de Rome est le successeur de Pierre de droit
divin !
« Le droit divin de
la primauté apostolique place le Pontife romain au-dessus de toute
l’Église. »
Pastor Aeternus, 1870.
II. La solution de
Bellarmin est inapplicable
Bellarmin propose il est vrai une solution radicale, mais
inapplicable :
« Un Pape manifestement
hérétique a
cessé de lui-même d’être
le Pape et la Tête, de la même façon qu’il a cessé d’être Chrétien et membre du
Corps de l’Eglise ; et
pour cette raison il peut être jugé et puni par l’Eglise. C’est la sentence de tous
les anciens Pères….» (Saint Robert Bellarmin, De Romano
Pontifice 2,30)
Il
faut remarquer qu’il propose cette solution sans réelle conviction parce qu’il
considère pareil cas comme irréel et pratiquement impossible. « Un
pape hérétique est déposé ». La raison en est simple. L’hérésie
étant une mort spirituelle, un abandon de l’Église, tout pape qui tombe dans
l’hérésie se trouve spirituellement mort et retranché ipso facto de l’Église.
Il est, de ce fait même, déposé ; il a cessé de son propre chef d’occuper
le Siège Apostolique. Cette solution, excellente en théorie, ignore
délibérément l’aspect concret de la question. Admettre l’idée d’une déposition
du pape automatiquement provoquée par son erreur manifeste aurait deux conséquences
pastorales, l’une fâcheuse, l’autre burlesque. Fâcheuse : une telle
réaction n’arrivera jamais, fût-ce aux jours de l’Antéchrist. La masse suivra
toujours le Pontife régnant. Ou burlesque : n’importe quel mécontent
pourra déclarer, n’importe quand, pour n’importe quel motif, que le pape est
hérétique et donc qu’il n’est plus pape. Tandis que les masses ne bougeront pas
d’une fidélité de charbonnier, les excentriques contesteront tout pape quel
qu’il soit et, au nom de Bellarmin, le déclareront déposé !
»L’Eglise, ni aucune puissance en ce monde
n’a pas puissance sur la Papauté »
Cajetan propose l’autre branche
du dilemme, suivi par Jean de Saint Thomas et d’autres, où nous nous rangeons
nous-mêmes : « Un pape hérétique doit être déposé ».
Par
ailleurs il rajoute ceci qui est fondamental, à savoir que nul n’a autorité
pour déposé le Pape hérétique, puisque le Pape n’a pas de supérieur sur la
terre :
« Puisqu’il est donc certain qu’un Pape qui
est devenu hérétique incorrigible n’est pas automatiquement destitué et doit
être destitué par l’Eglise et que l’Eglise n’a pas puissance sur la Papauté, et
que l’Eglise a puissance au-dessus de l’union de Pierre avec la Papauté, en
tant qu’elle est son œuvre, il faut dire que, quand Pierre, devenu hérétique
incorrigible est déposé par l’Eglise, il est jugé et déposé par une puissance
supérieure non à la Papauté mais à l’union entre la Papauté et Pierre. » Cardinal Cajetan, De
Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii, c. XX .1511-
Ce qui
veut dire deux choses également importantes : s’il arrive qu’un pape soit
hérétique, il faudrait procéder à sa déposition pour qu’il cesse d’être pape,
mais, et ce rappel est fondamental :
« Il
ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens
propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune
juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. » (R. Naz, Dict. de Droit
Canonique, t. IV, col. 1159)
« Le
Siège suprême n’est jugé par personne. » (Can. 1556)
De ce
fait, comme personne ne peut réaliser ni un jugement du Siège suprême, ni
encore moins réaliser sa déposition, le Pape reste donc dans sa charge, et doit
être reconnu comme Pape. Puisque l’Église n’est pas supérieure au pape, et que
lui-même n’a aucun supérieur en ce monde, n’est jamais déposé :
« De droit divin,
l’Église doit être unie au pape comme le corps à la tête… » (Tit., III, 10).
III.
Le sédévacantisme conduit à l’hérésie !
Mais
aussitôt des questions se posent en abondance sur la manière et les moyens de
cette déposition. Qui déposera le pape ? L’Église, évidemment. Mais
l’Église a-t-elle la compétence requise pour juger le pape qui est en personne
le Chef et le Juge Souverain de tous ? La réponse est négative, car
seul le Christ a autorité sur le Pape.
« Le pape, en tant que pape, est infaillible :
s’il se trompe, il n’est plus pape… »
Sermon - 1498,
Résultat,
l’idéologie sédévacantiste se retrouve dans la situation identique à celle du
moine Savonarole
(1452-1498) qui
fulminait en 1498 contre le Pape Alexandre VI Borgia :
« Le pape, en tant que pape, est
infaillible : s’il se trompe, il n’est plus pape… Vous croyez que Rome
me fait peur : je n’ai aucune peur; nous marcherons contre eux comme contre des
païens… nous ouvrirons la cassette, et il sortira tant d’ordure de la cité de
Rome, que l’infection s’en répandra par toute la chrétienté. L’Église ne me
paraît plus l’Église ! Il viendra un autre Pape à Rome! » (Cf. Savonarole, Sermons,
écrits politiques et pièces du procès, Le Seuil, 1993).
« Si le pape est mauvais
personne ne lui a donné de pouvoir sur les fidèles…
il n’est pas pape . »
Le sédévacantisme rejoint de même Jean
Huss (+1415) qui était
indigné à la seule idée que l’Église de Rome n’était pas toujours un guide
infaillible en matière de foi et s’écriait : « Malheur à moi si je ne
prêche, si je ne pleure, si je n’écris pour dénoncer de semblables
abominations ! » Ces thèses furent condamnées au Concile de Constance
(1414-1418), et en particulier celles-ci : « Si le pape est réprouvé et
mauvais, il est par conséquent, un membre du diable, personne ne lui a donné de
pouvoir sur les fidèles…il n’est pas pape », et : « Si
le pape est mauvais et surtout s’il est réprouvé, comme Judas l’apôtre, il est
du diable… et il n’est pas la tête de la Sainte Église militante, car il ne lui
appartient pas. Le pape n’est pas le successeur vrai et manifeste du
prince des apôtres, Pierre, s’il vit d’une manière contraire à celle de Pierre
; s’il est avide de biens, il est alors vicaire de Judas Iscariote. Un pape ou
un prélat mauvais réprouvé n’est pasteur que d’une manière équivoque ; en
réalité, c’est un voleur et un brigand. Si le pape vit d’une manière contraire
au Christ, même s’il a été promu en vertu d’une élection correcte et légitime
selon les règles humaines communes, cependant il a été promu autrement que par
le Christ, étant donné qu’il n’a accédé à cette charge que par une élection
faite principalement par Dieu. Car Judas Iscariote a été élu correctement et
légitimement à l’apostolat par le Christ Jésus, et cependant « il s’est
introduit dans la bergerie par une autre voie ». Les apôtres et les
prêtres fidèles du Christ ont dirigé fermement l’Eglise pour les choses
nécessaires au salut (…) et
feraient ainsi jusqu’au jour du jugement, en cas de défaillance tout à fait
possible du pape.» (Concile de Constance, 15ème session, 6
juillet 1415 :
décret » Quilibet tyrannus « ).
En
réalité, en s’érigeant en juge, en usant d’un esprit républicain et
démocrate séditieux méprisant le devoir d’obéissance catholique, le
sédévacantisme se fait l’héritier de Jean Huss et de Savonarole, il se fait
protestant, schismatique et concrètement hérétique en s’écartant de la
discipline ecclésiale de l’Eglise.
Conclusion
Le Libellus fidei adressé par Adrien II au VIIIe
Concile de Constantinople (Mansi XVI, col. 126) nous maintient donc sur la
bonne voie. Évoquant à propos d’Honorius le droit des fidèles à résister au
pape prévaricateur, il rappelle qu’il est “ licite ” aux inférieurs
de résister aux directives de leurs supérieurs et de rejeter leurs erreurs,
dans le seul cas d’hérésie. Il ajoute que pourtant aucun patriarche ni aucun
évêque n’aurait, même dans ce cas, le droit de proférer une sentence d’anathème
si ce n’est du consentement préalable du Souverain Pontife Lui-même.
Chacun doit donc résister à l’hérésie et la combattre, même venant d’un pape.
Mais pour juger le pape et prononcer une sentence de condamnation contre lui,
nul n’est qualifié pour le faire si ce n’est le Christ. La remarque de Mgr de
Ségur est utile sur ce point :
« Si
l’esprit de révolte venait à briser quelqu’une des colonnes du temple ; si
l’orgueil et la passion venaient à séparer de l’unité catholique quelque
prêtre, quelque Evêque, que faudrait-il faire ? Demeurer inébranlable dans la
foi de Pierre, dans la foi du Pape infaillible. Là où il est, là est l’Eglise,
et là seulement. » Mgr de Ségur, Le Dogme de l’infaillibilité,
1896.
« Là où est le Pape, là est l’Eglise, et là seulement !
«
Achevons cette analyse par ces
lignes du cardinal Pie, qui montrent que le Pape peut parfois faillir dans ses
jugements :
« Jésus- Christ a promis à ses apôtres, et
par dessus tout au chef des apôtres, d’être avec eux jusqu’à la consommation
des siècles. Toutefois, les successeurs des apôtres
(les évêques) n’ont point hérité de l’infaillibilité, ni surtout de
l’impeccabilité ; et le successeur de Pierre lui-même,
infaillible dans la doctrine, peut se montrer plus ou moins sage, plus
ou moins fort en face des difficultés qui surgissent,
des solutions qui sont proposées, des déterminations qui doivent être prises. » (Mgr Pie, œuvres de Mgr de Poitiers, Tome IV,
p. 270).
Le
problème, terrible s’il en est du sédévacantisme, c’est qu’il oublie que
l’Eglise, divine et humaine, en la personne du Pontife, peut parfois, comme
l’écrit Mgr Pie, se montrer « plus ou moins sage, plus ou
moins forte ». Or
les fidèles séduits par les fumées illusoires d’un discours prônant la vacance
du Saint-Sège, érigent leur
jugement personnel en décision universellement, immédiatement exécutoire, et
finalement, croyant demeurer catholiques, sombrent
dans le schisme et l’hérésie et se font les héritiers de Jean Huss ou
de Savonarole !
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commentaires »
Mgr Fellay déclare à propos de la position de
Rome :
« Si une condamnation du concile intervient un jour,
ce ne sera pas demain. »
Ces
entretiens théologiques entre le Vatican et le mouvement fondé par Mgr
Lefebvre qui a refusé les réformes du concile Vatican II, et a résisté il
y a 40 ans aux réformes modernistes, ont été voulus par le pape Benoît XVI,
afin, selon les propres termes du Souverain Pontife : »De reconstruire
l’unité au sein de l’Eglise catholique ».
« Ceux qui veulent être fidèles au pape déclare Mgr Fellay,
nous considèrent avec respect
et attendent de nous beaucoup pour l’Eglise. »
Cependant,
interrogé sur l’issue possible de ces conversations, le successeur de
Mgr Lefebvre a répondu, laissant apparaître quelques doutes quant à
la capacité d’une entente rapide avec Rome, notamment sur le jugement à
avoir l’égard des conséquences néfastes du concile Vatican II :
« A
Rome, un certain changement est notable à notre égard, bien que cela n’ait pas
encore grand effet. Il me semble que notre travail est apprécié par certains,
alors qu’il est haï par d’autres. Les réactions à notre égard sont très
contrastées. On voit bien qu’il y a deux camps, l’un favorable, l’autre
hostile, ce qui rend les relations assez difficiles, car on se demande toujours
qui aura le dernier mot. Il reste cependant que ceux qui veulent être fidèles
au pape nous considèrent avec respect et attendent de nous beaucoup pour
l’Eglise. Mais de là à voir des effets concrets, il faudra encore
patienter ! Vu la tournure de ces discussions, je ne pense pas qu’elles
déboucheront sur une brusque rupture ou sur une solution subite. Deux
mentalités se rencontrent, ajoute-t-il, mais la volonté d’entrer en discussion
– au niveau théologique – est bien réelle. C’est pourquoi, même si le
développement risque d’être long, les fruits pourraient être quand même
prometteurs. Si une
condamnation du concile intervient un jour ce ne sera pas demain. Il se dessine
assez clairement une volonté de correction de la situation actuelle. Sur l’état
présent de l’Eglise, particulièrement grave, nos appréciations se rejoignent en
de nombreux points, tant sur la doctrine que sur la morale et la discipline.
Cependant la tendance dominante, à Rome, consiste toujours à exonérer le
concile : on ne veut pas remonter jusqu’au concile, on cherche d’autres causes,
mais surtout pas le concile ! »
Dans
ces conversations théologiques, les positions de départ sont en effet très
opposées, Rome demandant aux traditionalistes de reconnaître Vatican II,
tandis que ceux-ci refusent l’oecuménisme, l’ouverture au monde (qui a remplacé
la « royauté sociale du Christ »), la liberté religieuse, ou
encore la collégialité au sein de l’Eglise (au lieu de l’infaillibilité papale).
Si la messe en latin, qui faisait également partie des revendications
lefebvristes, a été autorisée il y a près de trois ans par le pape, néanmoins
la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui compte environ 500
prêtres et revendique quelque 150.000 fidèles dans 50 pays, dont 30.000 en
France, considère, à juste titre, que c’est à
Rome de revenir sur certains points contestables du concile, et non à
elle de faire allégeance aux réformes voulues par Vatican II.
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commentaires »
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Après
l’examen de l’erreur sédévacantiste dénoncée et mise nettement en
lumière dans nos articles 1, 2, 3, 4,
et avant que nous établissions une nouvelle synthèse de ce sujet
qui nous aura donné l’occasion d’éclairer en quoi la position soutenant la
vacance du Saint-Siège est irrecevable, fautive, inexacte, coupable et
schismatique, nous vous proposons, symboliquement, un pèlerinage virtuel
au Vatican afin que chacun puisse mieux approcher ce que
représente, dans son éminente dimension sacrée, la chaire
de l’Apôtre Pierre.
La
visite du Vatican s’apparente à un pèlerinage sur la tombe des Saints Apôtres, Pierre et Paul, certes une visite virtuelle ne saurait
remplacer un véritable déplacement à Rome, mais il n’est pas inutile de savoir
que des indulgences sont accordées aux fidèles qui viennent prier à Saint
Pierre, ceci nous semblant utile d’être rappelé
Ainsi,
en 2008, à l’occasion des deux mille ans de la naissance du saint apôtre Paul, des
indulgences spéciales furent accordées à ceux qui se rendraient à Rome. La Pénitencerie
apostolique, à laquelle le Saint-Père avait confié la tâche de préparer et
rédiger le Décret sur la distribution et l’obtention des Indulgences qui
étaient valables pendant toute la durée de l’Année paulinienne dont voici les
termes :
« A
tous les fidèles chrétiens et à chacun d’eux véritablement repentis, purifiés
comme il se doit par le Sacrement de la Confession et nourris par la Sainte
Communion, qui visiteront pieusement sous forme de pèlerinage la Basilique
papale Saint-Paul sur la via Ostiense et prieront selon les intentions du
Souverain Pontife, est accordée et donnée l’Indulgence plénière de la peine temporelle pour leurs
péchés, une fois obtenu la rémission sacramentelle de ceux-ci et le pardon de
leurs manquements. L’Indulgence plénière pourra être utilisée par les fidèles
chrétiens soit pour eux-mêmes, soit pour les défunts, autant de fois que seront
accomplies les œuvres prescrites; étant toutefois établie la norme selon
laquelle on ne peut obtenir l’Indulgence plénière qu’une fois par jour.
Ensuite, afin que les prières qui sont élevées au cours de ces saintes visites
conduisent et invitent plus intensément les âmes des fidèles à la vénération de
saint Paul, il est établi et disposé ce qui suit: les fidèles, outre à
élever leurs supplications devant l’autel du Très Saint Sacrement, chacun selon
sa piété, devront se rendre à l’autel de la Confession et réciter avec dévotion
le « Notre Père » et le « Credo », en ajoutant de pieuses
invocations en l’honneur de la Bienheureuses Vierge Marie et de saint Paul. Et
cette dévotion doit toujours être étroitement unie à la mémoire du Prince des
Apôtres, saint Pierre. »
Donné à Rome, du siège
de la Pénitencerie apostolique, le 10 mai, année de l’incarnation du Seigneur
2008, veille de la Pentecôte.
Card.
STAFFORD
Grand Pénitencier
S.Exc. Mgr Gianfranco GIROTTI,
o.f.m. conv.
Evêque titulaire de Meta,
régent
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comparable à celle des sédévacantistes !
Comme nous avons cherché à le démontrer dans notre dénonciation de l’erreur
sédévacantiste, si théoriquement un Pape devrait être déposé dans le cas où
il enseignerait l’hérésie, concrètement il ne l’est jamais pour la simple et
bonne raison qu’il n’existe nulle instance ecclésiale possédant l’autorité
nécessaire pour procéder à cette déposition.
En
effet, quelles que soient les fautes personnelles, les prévarications, les
forfaitures, quels que soient les actes schismatiques et les enseignements
hérétiques dont les Pontifes constitués en autorité peuvent se rendre
coupables, nul n’est habilité de son propre mouvement, de par sa décision
personnelle à déclarer déchu de sa charge et dépouillé de ses pouvoirs un
membre quelconque de la hiérarchie catholique. Ceci est juridiquement
impossible, spirituellement impensable, formellement irréalisable.De ce fait si le Pape hérétique
devrait perdre son pontificat sur une déclaration officielle d’hérésie,
néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle
déclaration ne peut être légalement exécutée, car le Pape n’a pas de supérieur
sur la terre qui soit capable de le juger et de le démettre de sa fonction. De
la sorte, même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise, le
Pape ne perd jamais son pontificat.
Le « De Comparatione
Auctoritatis Papæ et Concilii »
(1511) du Cardinal Cajetan, maître Général de l’Ordre des Dominicains, évêque
de Gaète, légat des Papes Jules II et Léon X,
expose, fort nettement et sans contestation aucune, la possibilité de
distinguer dans le Pape, en temps normal comme en cas d’hérésie, entre un
élément formel et un élément matériel, et soutient la possibilité de la
séparation de ces deux éléments lorsque cela est imposé par une situation
anormale ou imprévue :
- « Puisqu’il est donc
certain qu’un Pape qui est devenu hérétique incorrigible n’est pas
automatiquement destitué et doit être destitué par l’Eglise et que l’Eglise n’a
pas puissance sur la Papauté, et que l’Eglise a puissance au-dessus de l’union
de Pierre avec la Papauté, en tant qu’elle est son œuvre, il faut dire que,
quand Pierre, devenu hérétique incorrigible est déposé par l’Eglise, il est
jugé et déposé par une puissance supérieure non à la Papauté mais à l’union
entre la Papauté [MATIERE] et Pierre [FORME]. »
- Cardinal Cajetan, De Comparatione Auctoritatis Papæ
et Concilii, c. XX .1511-
Ce
passage signifie bien, que la déposition du Pape hérétique consiste en réalité,
non pas dans une perte concrète de son Siège, ou en une coupable et
inacceptable non reconnaissance produite par leur jugement privé – jugement
comparable dans son principe au libre examen de Luther ou de Calvin, que s’autoriseraient, pour la perte
définitive de leur âme, les fidèles ou les clercs – mais en la séparation
invisible exécutée en lui par le Christ (la Puissance supérieure), entre la
Papauté et Pierre, c’est-à-dire entre la «
matière » et la « forme » du pontificat, conservant donc
visiblement pour ne point troubler les cœurs et éviter le schisme et le
scandale, le Pape dans sa chaire du point de vue matériel, qui devrait de ce
fait toujours être considéré, respecté et révéré comme tel par tous les membres
de l’Eglise.
Le Siège suprême n’est jugé par personne !
Cette
vérité nous est d’ailleurs confirmée par les termes du Traité de Droit Canonique qui stipule que si :
« le
pouvoir du pape cesserait par suite de démence perpétuelle ou d’hérésie
formelle. [...] Étant
donné que le Siège suprême n’est jugé par personne (can. 1556), il faudrait
conclure que, par le fait même et sans sentence déclaratoire, le pape serait
déchu.» (Naz, Traité de Droit Canonique, t,
I, p.376-377), ceci montrant bien que perdre
une charge sans « sentence déclaratoire » c’est en réalité, pour une institution
comme l’Eglise, ne pas la perdre « matériellement » puisque aucune structure
ecclésiastique connue, ni n’existe et ni n’a la moindre autorité pour
proclamer, décider, affirmer, soutenir et donc, moins encore exécuter une telle
impensable et inapplicable sentence de déchéance !
D’ailleurs
le Dictionnaire de Droit Canonique ne dit pas autre chose :
« Résumons
en guise de conclusion, l’explication que les meilleurs théologiens et
canonistes ont donnée à cette difficulté (Bellarmin, De Romano Pontifice, l.
II, c.30; Bouix, De papa, t. II, Paris, 1869, p. 653; Wernz-Vidal, Jus
Decretalium, l. VI, Jus
poenale ecclesiae catholicae, Prati, 1913, p. 129). Il ne peut être question de
jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le
vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et
immédiat est Dieu seul. Si donc d’anciens textes conciliaires ou doctrinaux
semblent admettre que le pape puisse être déposé, ils sont sujets à distinction
et rectification. Dans l’hypothèse, invraisemblable d’ailleurs, où le
pape tomberait dans l’hérésie publique et formelle, IL NE SERAIT PAS PRIVÉ DE
SA CHARGE PAR UN JUGEMENT DES HOMMES, MAIS PAR SON PROPRE FAIT, PUISQUE
L’ADHÉSION FORMELLE À UNE HÉRÉSIE L’EXCLUERAIT DU SEIN DE L’ÉGLISE. »
(R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159)
Ce
serait donc seulement par un acte non juridique par lequel Jésus-Christ
Lui-même démettrait le Pape de ses fonctions qui pourrait mettre fin à la
charge pontificale. Telle est l’opinion défendue par Cajetan et
Suarez. Mais qui peut se substituer à Jésus-Christ pour se présenter
devant le Souverain Pontife dans le but de le déposer ? Cela n’a aucun
sens.
dans le Pontife, réalise l’union de la forme et de la matière.
Mais
il y a mieux, saint
Robert Bellarmin lui-même,
insiste sur cette distinction de la forme et de la matière dans le Pape,
montrant que cette différence est placée sur l’autorité unique du Christ qui en
commande l’union et en réalise la communion chez le Pontife :
« Il
faut observer que dans le Pontife coexistent trois éléments: Le Pontificat lui-même (le primat
précisément), qui est une certaine forme: la personne qui est le sujet
du Pontificat (ou primat) et l’union de l’un avec
l’autre. De
ces éléments, seul le premier, c’est-à-dire le Pontificat lui-même provient du
Christ; la personne au contraire en tant que telle procède sans doute de ses
causes naturelles, mais en tant qu’élue et désignée au Pontificat elle procède
des électeurs; il leur appartient de désigner la personne: mais l’union
elle-même procède du Christ, par
le moyen (ou en le présupposant) l’acte humain des électeurs… On dit donc en
vérité que les électeurs créent le Pontife et sont la cause qu’un tel soit
Pontife… toutefois ce ne sont pas les électeurs qui donnent l’autorité ni ne
sont cause de l’autorité. De même que dans la génération des hommes l’âme est
infuse seulement par Dieu et cependant, puisque le père qui engendre en
disposant la matière est cause de
l’union de l’âme avec le corps, on dit que c’est un homme qui engendre un autre
homme mais on ne dit pas que l’homme crée l’âme de l’homme. »
Saint Robert Bellarmin, s.j., De Romano Pontefice I. 2, c. 17.
Le jugement privé, chez les sédévacantistes,
est identique à celui de Luther
excommunié par Léon X par de la Bulle » Exsurge Domine
« ,
à cause de son attitude schismatique !
Redisons-le
avec tous les docteurs et théologiens de l’Eglise, la lignée corporelle de
l’Eglise, non seulement de ses membres mais encore et surtout de la hiérarchie,
ne peut jamais tolérer une interruption physique. Si, par une hypothèse
absurde, cette lignée était interrompue même seulement pour un court laps de
temps, l’Eglise ferait défaut et ne pourrait pas être rétablie. Cette
continuité du corps de l’Eglise, qui est essentiellement hiérarchique, est
analogique au feu, qui une fois qu’il a été éteint reste éteint. La raison est
que, les successeurs matériels légitimes faisant défaut, il n’y aurait personne
qui pourrait légitimement recevoir l’autorité du Christ et gouverner l’Eglise
comme son vicaire.
Ceci
nous est expliqué ainsi :
« En
vérité, 1° la succession matérielle est nécessaire. En effet le Christ institua
le ministère apostolique et voulut qu’il fût perpétuel: voici, dit-Il, je suis
avec vous tous les jours, etc… Or, il ne serait pas perpétuel si les ministres
de l’Eglise n’étaient pas dans une série ininterrompue successeurs des Apôtres;
ergo. Et encore: l’Eglise doit être une seule et toujours égale. Le principe de
l’unité de l’Eglise est le ministère institué par le Christ; donc il est
nécessaire que dans l’Eglise il y ait toujours un unique ministère: il est
nécessaire donc que l’Eglise soit dirigée par ce ministère que dès le
commencement le Christ confia aux Apôtres. Et cela ne peut arriver si elle
n’est pas toujours dirigée par ceux qui sont issus des Apôtres en une série
ininterrompue; si en effet elle est dirigée par d’autres qui ne peuvent pas
être mis en relation avec les Apôtres, en substance elle est dirigée par un
ministère qui commence par lui-même, et non par celui qu’institua le Christ.
Dans ce cas l’autorité serait multiple et l’Eglise cesserait d’être une mais
deviendrait multiple, le principe de l’unité se multipliant. C’est pourquoi il
est aussi manifeste, que la série des successeurs ne doit jamais
être interrompue, si en effet à un certain point elle est interrompue, cesse ce
ministère avec lequel l’Eglise doit être gouvernée et cesse le principe de sa
vraie unité, l’Eglise elle-même cesse donc: mais si jamais un jour l’Eglise
cesse, elle ne pourra plus être rétablie. »
(DOMENICO
PALMIERI, S.J. Tractatus
de Romano Pontifice, Prati Giachetti 1891, pp. 286-288).
La série des successeurs de Pierre ne doit jamais être
interrompue !
Ainsi, parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur des principes
sûrs et objectifs, mais
sur le subjectivisme de nature réformée qui fait imaginer dans la tête de
certains que le Pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à
l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la
« Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme
extrêmement grave. De plus, conduisant à la division de l’unité ecclésiale par
le conclavisme, qui fait éclater l’ensemble du Corps mystique en une myriade de
sectes, elle doit
être expressément écartée, combattue avec fermeté et rejetée avec la plus
extrême intransigeance car d’essence luthérienne !
RAPPEL DES CONCLUSIONS DU DEBAT ANTERIEUR :
Publié dans Catholicisme, Christianisme, Culture, Polémique, Religion, Réflexion, papauté, politique | Taggé Benoît XVI, Eglise, Religion, Catholicisme, tradition, Vatican, rome, Culture,Eglise catholique, Histoire, Vatican II, Christianisme, foi | 184 commentaires
»
« Sans la monarchie romaine, il n’y a plus
d’Église. »
- Joseph de Maistre, Du Pape, 1819 -
Nous
nous doutions que les courts articles 1, 2, 3,
de simples précisions minimales et circonstancielles et qui, volontairement, ne
firent pas l’objet d’un long exposé plus conforme au format habituel de notre
site doctrinal : laquestion.com,
susciteraient quelques réactions dans les milieux sédévacantistes en raison de
leur caractère critique appuyé et du nécessaire rappel, pourtant relativement
bref, qu’ils faisaient de quelques vérités canoniques essentielles.
Cela
fut en effet le cas, au-delà même de ce que nous avions soupçonné, provoquant
des débats intenses et intéressants, ainsi que des réactions
diverses, dont une s’est même concrétisée par une « réponse »,
assez prévisible au demeurant de par sa conformité à la
thèse classique du courant dont elle se réclame, dénommée : « Critique
d’un article intitulé Les
sacrements de l’Eglise sont valides ! »
Le sédévacantisme est tombé dans le piège du libre examen
dont se firent les avocats Calvin et Luther !
En
effet, à constater l’émoi visible de ceux qui s’enferment avec entêtement dans
l’option dramatique du schisme, il semble que nos modestes exercices de
clarification aient provoqué un certain trouble dans ce petit monde égaré par
les vapeurs du libre examen qui reproduit, avec une rare conformité en adoptant
hideusement leur identique attitude apostate, le
comportement de Calvin et l’hérésie de Luther.
Nous
ne reprendrons pas ligne par ligne le tissu des lassantes contrevérités
régulièrement assénées par l’idéologie diffusant sataniquement la pensée d’une
vacance du Saint-Siège. Cet exercice a montré depuis bien déjà trop longtemps
sont inutilité, notamment envers les esprits bornés enfermés dans le sinistre
cachot de leurs funestes illusions. Nous nous bornerons simplement à mettre en
lumière, une fois encore, la puissante fausseté de l’unique thèse qui forme le
tout du discours sédévacantiste, à savoir l’hypothétique absence actuelle d’un
pape sur le trône de Pierre et des conséquences terrifiantes qui en
découleraient dont en premier l’invalidité
des sacrements.
I.
Il y a déjà eu des papes hérétiques !
La première
difficulté qui apparaît nettement au regard de l’Histoire, avant que nous nous
penchions sur celle qui consiste à se demander qui a autorité pour décréter que
le Pape « a renoncé à la foi catholique et soutient l’hérésie » ,
c’est qu’il y eut des précédents en la personne de Papes, sans même évoquer la
vie scandaleuse, désordonnée, prévaricatrice, impie, criminelle et corrompue de
certains, motif d’un grand trouble, qui enseignèrent ou soutinrent
notoirement l’hérésie. Aussi humiliant que cela soit pour l’Eglise, il apparaît
manifestement à l’examen que plusieurs Papes se sont fourvoyés dans l’erreur en
matière de foi, s’y sont obstinés jusqu’à condamner les tenants de
l’orthodoxie, parfois avec une certaine solennité :
- Libère est connu pour sa défaillance coupable
de décembre 359, quand il accepte de signer, sous la contrainte de l’Empereur
qui le tient prisonnier à Byzance, un formulaire semi-arien.
– Vigile, en 553,
favorise l’hérésie en refusant de déclarer clairement la doctrine de l’Église
qui affirme deux volontés dans le Christ, l’une divine, l’autre humaine.
- Boniface IV adopte en 612, une attitude non moins
équivoque, et Saint Colomban la lui reprochera dans une Lettre d’une
impressionnante véhémence !
- Honorius est, de tous les papes hérétiques, le
plus célèbre et sans doute le plus gravement coupable qui lui valut l’anathème
du VIe Concile de Constantinople, en 680, confirmé par le pape Léon II et
repris par tous les grands Conciles œcuméniques jusqu’à l’époque moderne.
- Jean XXII,
en Avignon, le jour de la Toussaint 1331, dit que les morts n’entreront dans la
vision béatifique qu’à la résurrection, à la fin du monde !
Nous
constatons ainsi, sans peine, en quoi l’éventualité qu’un Pape professe une
erreur n’est pas chose nouvelle pour l’Eglise. D’ailleurs le Canon 2264 déclare
illicite, mais pas automatiquement invalide, les actes de juridiction posés par
quelqu’un qui a été excommunié: « Un acte de juridiction posé par une
personne excommuniée, que ce soit au for interne ou au for interne, est
illicite; cependant si une sentence condamnatoire a été prononcée, il devient
invalide, sans porter préjudice aux prescriptions du Can. 2261; sinon il est
valide. » Donc le clerc hérétique ne perd pas automatiquement ses
fonctions, mais doit être
déposé en bonne et due forme par l’autorité légitime avant d’affirmer qu’il
n’est plus autoriré à exercer sa charge, autorité qui n’est point
humaine et donc bien délicate à convoquer. Nous pouvons en conclure que l’hérésie, même externe, n’enlève
pas automatiquement la juridiction.
Seul le Christ peut juger le Pape !
De la
sorte, si théoriquement un Pape devrait être déposé s’il enseigne l’hérésie,
concrètement il ne l’est jamais pour la simple et bonne raison qu’il n’existe
nulle instance ecclésiale possédant l’autorité nécessaire pour procéder à cette
déposition. En effet, quelles que soient les fautes personnelles, les
prévarications, les scandales, les crimes, les forfaitures, quels que soient
les actes schismatiques et les enseignements hérétiques dont les Pontifes
constitués en autorité peuvent se rendre coupables, nul n’est habilité de son
propre mouvement, de par sa décision personnelle à déclarer déchu de sa charge
et dépouillé de ses pouvoirs un membre quelconque de la hiérarchie catholique.
Ceci est juridiquement
impossible, spirituellement impensable, formellement irréalisable.
Le Pape n’a pas de supérieur sur la terre !
De ce
fait si le Pape hérétique devrait perdre son pontificat sur une déclaration
officielle d’hérésie, néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle
déclaration ne peut être légalement exécutée, car le Pape n’a pas de supérieur
sur la terre qui soit capable de le juger et de le démettre de sa fonction. De
la sorte, même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise, le
Pape ne perd jamais son pontificat.
ayant des liens étroits
II.
Les dangers du sédévacantisme
Mais
il y a surtout deux dangers gigantesques potentiels dans le sédévacantisme :
- Le
risque de tomber
gravement dans le subjectivisme en s’imaginant compétent, à la place du Christ,
puisque le Pape n’a pas de supérieur sur cette terre, pour juger et déposer
dans son esprit et selon l’effet du libre examen le Souverain Pontife, ce qui est
une pure folie.
-
Le péril absolu de tomber dans l’hérésie majeure et terrifiante du conciliarisme, ou conclavisme – qui
a été condamnée par l’Église (en effet qui peut nous dire, de façon certaine,
qu’une déclaration d’hérésie venant d’un groupe d’évêques n’est pas une
tentative de déposition ?), dont on sait qu’elle fait surgir des prétendus
« Papes », élus par de pseudos évêques, et dont la conséquence
directe est l’éclatement en d’innombrables morceaux disparates et de
groupuscules ennemis, de la sainte unité de l’Eglise, dès lors brisée, morcelée
et infectée irrémédiablement par l’esprit de secte.
La conséquence directe du sédévacantisme
est l’éclatement en d’innombrables morceaux disparates
de la sainte unité de l’Eglise !
De la
sorte, peu importe comment les sédévacantistes essayent de justifier leur
position, il nous faut admettre que leur thèse périlleuse est capable de briser
définitivement l’Eglise, et qu’elle n’est pas basée sur des décisions
juridiques légitimes, mais sur un jugement subjectivif tout droit héritier de
Luther.
Le seul critère objectif requis par la théologie catholique pour la
reconnaissance d’un vrai Pape, est la reconnaissance de l’élu par les cardinaux
réunis en conclave, puis par les évêques et par toute l’Église.
Dans
le cerveau des sédévacantistes, ce critère a disparu et ne peut plus être
objectif, mais doit nécessairement faire appel à une source qui est
fondamentalement personnelle, subjective, même si on essaye de la justifier, à
grand renfort de multiples citations, en la faisant apparaître comme objective.
III. L’absence
de Pape est impossible
Par ailleurs, un autre problème important du sédévacantisme se signale à
l’examen de ses positions, c’est son incapacité à pouvoir expliquer comment
l’Église peut continuer d’exister d’une manière visible, alors qu’elle aurait
été dépouillée de sa tête. Le sédévacantisme est à ce titre prisonnier d’une
erreur formelle indépassable, liée à une interprétation étroite de la bulle de Paul IV, qui
ruine toute sa thèse qui tient d’ailleurs en quelques mots : « Nul
pape ne peut être hérétique, hors le pape soutenant Vatican II professe des
hérésies, donc il n’est pas pape. »
Mais
cette façon d’envisager le problème n’est logique qu’en apparence, car
l’Histoire nous apprend que par le passé des papes ont soutenu des thèses
hérétiques. Que l’Eglise a même reconnu des antipapes lors du grand schisme
d’Occident, et que des conciles soutinrent des opinions condamnables. Le
sédévacantisme est donc le pur produit d’un syllogisme, d’un hiatus
intellectuel, d’une méthode argumentaire schizophrénique.
De
plus, il ne faut jamais l’oublier, le jugement des fidèles constatant que les
Papes soutiennent l’erreur, pour être éventuellement juste, ne peut cependant
avoir force d’autorité canonique pour destituer ou déposer des Papes qui
professent l’hérésie. Tout le problème est là. Les sédévacantistes excédent par
leur attitude leur capacité légale en tant que membres de l’Eglise et
finalement, en s’écartant de la Rome conciliaire par leur jugement subjectif
personnel, se font Protestants en croyant demeurer catholiques. Il faut donc,
d’obligation certaine, pour éviter cette situation schismatique, rejeter
l’hérésie mais reconnaître le Pape quel qu’il soit, tant qu’il n’est pas
déposé, non dans ce qu’il enseigne évidemment, mais dans ce qu’il représente
comme successeur légitime, même très indigne, de Pierre.
Ainsi
donc, bien que le constat des sédévacantistes soit juste lorsqu’ils pointent du
doigt les dégâts occasionnés par Vatican II, leur logique est cependant faussée
et leur solution inexacte, car sortir de l’Eglise et s’en écarter en
établissant des hiérarchies parallèles, en ne reconnaissant plus le Pape comme
légitime successeur de Pierre, est une erreur absolue doublée d’une faute
gravissime, car c’est abandonner l’épouse mystique du Christ aux brigands.
« Ceux qui affirment qu’il n’y a pas de Pape
simplifient trop les problèmes. La réalité est plus complexe. »
- Mgr Lefebvre, 1979 -
Mgr
Lefebvre le déclarait positivement :
« (…) ceux qui
affirment qu’il n’y a pas de Pape simplifient trop les problèmes. La réalité
est plus complexe. Si
l’on se penche sur la question de savoir si un pape peut être hérétique on
s’aperçoit que le problème n’est pas aussi simple qu’on le croirait… » (La Nouvelle Messe et
le Pape, 8 novembre 1979).
La remarque de Mgr Lefebvre,
montrant en quoi il est très délicat d’affirmer de façon péremptoire qu’un Pape
est ou n’est pas hérétique, se double également pour nous d’une certitude
fondée en raison naturelle et en conviction surnaturelle, certitude que nous
recevons du célèbre auteur Du
Pape, le comte Joseph
de Maistre, qui fit tant pour défendre l’institution de la
Papauté :
« Sans la monarchie romaine, il n’y a plus d’Église. »
Voilà
notre conviction profonde, et la raison de notre position légitimiste en
matière d’autorité ecclésiale, qui rejoint celle de Joseph de Maistre : la monarchie romaine fonde,
fait et établit l’Eglise, et nul ne peut de sa propre volonté, du haut d’un
imaginaire tribunal surgi de son jugement subjectif de simple laïc, voire de prêtre,
d’évêque ou même de cardinal, décider
de son propre chef de ne plus reconnaître le Souverain Pontife. Rien
ne dépasse en valeur, la nécessité, par économie de suppléance vitale, la
préservation absolue de l’institution Pontificale, d’autant en temps de crise
extrême telle que nous la connaissons aujourd’hui, car une cessation de la
visibilité de la charge pétrinienne conduirait à un mal plus grand encore
facteur d’une destruction certaine pour l’Eglise.
Or,
une interrogation suit immédiatement ce que nous venons d’affirmer : cette
monarchie, à la faveur du dernier concile, a-t-elle disparue, a-t-elle été
abrogée, détruite, modifié ?
La réponse est NON !
Par miracle Vatican II n’a pas touché à la Papauté.
Par miracle Vatican II n’a pas touché à la Papauté !
Dès
lors, si la fonction est intacte, si rien, par l’effet d’un grâce toute
spéciale, n’a été modifié, perverti, transformé des éléments de la charge
Pontificale, oeuvrons et prions pour que d’elle surgisse, à la faveur de la
Divine Providence, un bon Pape qui, en convoquant un Vatican III de Tradition
restaurera la foi de l’Eglise.
Conclusion
Nous
le voyons, l’affirmation hâtive de la thèse sédévacantiste ne permet pas de
résoudre une interrogation majeure et centrale, celle de savoir comment
l’Église peut-elle continuer d’exister sans un pape à sa tête ? Si l’on suit la
conviction des partisans de la vacance du Saint-Siège l’Eglise n’existerait
plus. Mais dès lors qu’il y a l’Eglise, et Eglise il y a, il y bien un Pape qui
la gouverne.
« les Portes de l’Hadès ne prévaudront jamais contre l’Eglise. »
(Matthieu XVI, 18)
Il n’y
a donc au fond qu’une seule question à poser aux sédévacantistes, qui est
celle-ci :
Pensez-vous
que le Christ soit un menteur, un fabulateur ou un ignorant lorsqu’il déclare :
« les Portes de l’Hadès ne prévaudront jamais contre l’Eglise. » (Mt XVI, 18) ?
Si tel
n’est pas le cas, pourquoi donc faites-vous cependant de lui un menteur, un
fabulateur et un ignorant, en méprisant la Sainte Ecriture, en proclamant, à
l’exemple des différentes sectes Protestantes qui se sont séparées de l’Eglise,
que les forces de l’Enfer ont triomphé de l’épouse du Christ depuis Vatican II
en considérant qu’il n’y plus de successeur sur le trône de l’apôtre Pierre à
Rome et que son siège est vacant ?
On le
constate ainsi avec effroi, l’implicite de tous les textes sédévacantistes,
c’est tout simplement que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous aurait menti dans
l’Evangile en déclarant, évoquant l’Eglise : « Et portae inferi non
paraevalebunt adversus eam ».
Ainsi,
au fallacieux prétexte de défendre la Tradition, le sédévacantisme soutient la
négation de la parole de Notre-Seigneur dans l’Evangile, collabore à la
destruction de la Chaire de l’Apôtre Pierre, et nie l’assurance de l’assistance
permanente de Jésus-Christ lui-même auprès de son Epouse mystique :
« Voici que Je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la consommation des temps. »
Le sédévacantisme est donc un
péché mortel !
LIRE NOTRE TEXTE
(fichier pdf téléchargeable de 33 pages) :
Publié dans Antichristianisme, Catholicisme, Christianisme, Culture, Polémique, Religion, Réflexion, Théologie, doctrine, politique, sédévacantisme | Taggé Benoît XVI, Eglise, Religion,Catholicisme, tradition, Messe, rome, Culture, Morale, Eglise catholique, Histoire, Vatican II, Christianisme, liturgie, foi, sédévacantisme | 217
commentaires »
Jean XXIII demanda solennellement au
Concile Vatican II
de renoncer à l’exercice de son pouvoir !
Les sédévacantistes,
aveuglés par une conception puissamment erronée de l’infaillibilité, rejettent
les Papes depuis Vatican II au prétexte que ce Concile aurait professé des
hérésies. Or, le problème pour les délirants
thuriféraires de la vacance du Saint Siège, c’est que si le Concile Vatican II
avait la possibilité de délivrer un enseignement infaillible qui se serait
imposé à l’ensemble des fidèles, pour autant il ne l’a point fait !
En
effet, une chose est d’avoir la capacité d’exercer un pouvoir, et une autre est
de s’en servir ! La démonstration juridique de la capacité du Concile à
être infaillible, sur laquelle se figent rigidement les sédévacantistes, ne
suffit pas pour décerner la note infaillible à ses Actes ; elle doit être
complétée par une décision explicite.
Aucun dogme ne fut proclamé lors de Vatican II !
Il
faut que les Pères usent délibérément de leur sacro-saint pouvoir selon toutes
les conditions de son exercice légitime pour qu’un article de foi soit
entériné, puisque l’assistance divine n’est pas – comme des millions de fidèles
l’ont mal comprise et l’interprètent les sédévacantistes abusés et ignorants –
universelle, constante, irrésistible ni inconditionnelle, dans le Concile comme
dans le Souverain Pontife. C’est pourquoi, en se penchant sur Vatican et d’en
faire la critique, il importe d’abord de préciser si ces autorités humaines et
faillibles ont voulu ou non, ou dans quelle mesure, engager dans leurs
enseignements et leurs décisions l’Autorité infaillible de Dieu.
Or,
force est de constater que le
Concile a
renoncé à l’exercice de son pouvoir ! C’est Jean XXIII qui l’a voulu
ainsi. Cette surprenante décision, sans doute obscurément préparée et inspirée
au Souverain Pontife, a été imposée à l’assemblée conciliaire, le 11 octobre
1962, dans son discours d’ouverture. Les Pères y apprirent qu’ils ne devraient pas y
faire œuvre dogmatique, définir des vérités divines ni dénoncer les erreurs de
ce temps, et surtout ne condamner personne. Or, ce sont précisément les
caractéristiques nécessaires pour qu’il y ait acte infaillible du magistère
extraordinaire. Cette décision de Jean XXIII a été confirmée par son
successeur, le Pape Paul VI, dans son discours d’ouverture de la seconde
session.
Paul VI rappela le but uniquement pastoral de Vatican II.
Paul VI fit plus, il ordonna d’annexer à Lumen Gentium une déclaration dont il avait déjà
ordonné la lecture dans l’aula conciliaire par Mgr Felici,
secrétaire du Concile. Elle est claire comme de l’eau de roche, elle se trouve
dans toutes les éditions des Actes du Concile : On a demandé quelle
qualification théologique doit être attribuée à la doctrine qui est exposée
dans ce schéma. La Commission doctrinale a répondu qu’on s’en rapporte aux
règles générales connues de tous, et renvoie à sa déclaration du 6 mars :
« Compte tenu de la coutume conciliaire et du but pastoral du
présent Concile, ce
saint Synode ne définit comme devant être tenus par l’Église que les seuls
éléments relatifs à la foi et aux mœurs qu’il aura déclarés ouvertement tels. « Or, aucun acte du
Concile Vatican II n’a été déclaré ouvertement infaillible, comme
chacun peut le vérifier facilement. Ainsi, pour la première fois dans
l’histoire de l’Église, le Magistère suprême en instance conciliaire
solennelle, s’est mis dans l’incapacité d’exercer son autorité infaillible en
ne subordonnant pas tous ses desseins, en ne tendant pas de toutes ses forces à
la recherche et à la proclamation de la seule Vérité divine !
Le Concile n’a pas entendu exercer son « pouvoir
déclaratif ».
Selon les volontés du Concile : il n’a pas entendu exercer son
« pouvoir déclaratif » qui consiste, selon Mgr Journet, à
« découvrir, manifester les décisions immédiatement divines », ni par
conséquent son « pouvoir canonique » qui consiste à « établir,
instituer, promulguer des décisions immédiatement ecclésiastiques ».En
conséquence, le Concile n’a pas réuni les conditions de travail humain, de
soumission rigoureuse au dépôt de la foi, de précision et de clarté qui seules
autorisent l’assurance d’une garantie infaillible de Dieu.
À la
question : théologiquement, les Actes du Concile sont-ils
infaillibles ? il faut donc répondre : NON, parce que, contrairement à son droit,
et semble-t-il à son devoir, le
Concile en tant que tel n’a pas voulu et donc n’a pas pu exercer son pouvoir de
juridiction sous la forme « solennelle et extraordinaire » propre à
cette Instance suprême. Ses actes ne sont donc pas garantis par l’assistance
infaillible absolue du Saint-Esprit.
Que
les évêques soient aujourd’hui d’accord avec un enseignement, liturgique,
moral, pastoral nouveau n’est donc pas suffisant pour donner à celui-ci un
caractère infaillible. Puisqu’il est nouveau, il lui faut une définition du
magistère extraordinaire, ce que le Concile était certes habilité à faire, mais, nous
l’avons vu, qu’il a soigneusement refusé de faire par l’autorité des Papes Jean XXIII
et Paul VI. Les Actes du Concile Vatican II, et tous les actes du
magistère authentique qui s’ensuivent, ne sont donc pas infaillibles.S’ils
ne sont pas infaillibles, c’est qu’ils sont faillibles…
De
la sorte, que Cum ex
Apostolatus Officio de Paul IV le 15 février 1559, ou Quo Primum tempore publiée le 14 juillet 1570 par saint Pie V, pas plus
que Pastor aeternus, deuxième des constitutions
dogmatiques de Vatican I, proclamée solennellement par Pie IX le 18 juillet 1870, soutenant qu’il
est impossible qu’un pape enseigne l’erreur car l’Esprit-Saint ne peut pas se
tromper, ni nous tromper en inspirant à un pape d’enseigner et de pratiquer des
apostasies, ne nous autorisent à follement déclarer que les Papes depuis
Vatican II sont déposés puisqu’aucune décision du Concile ne touche à
des points de dogmatique.
Aucune décision du Concile ne touche à des points de dogmatique !
Et
si aucune proclamation relative à une question directement liée au dogme ne fut
proclamée par les Papes pendant et après Vatican II, si aucun dogme nouveau n’a
été promulgué, fort heureusement puisque le Concile se limita à une position
uniquement pastorale, l’accusation de l’hérésie supposée des Papes tombe
absolument et l’idée d’une vacance du Saint Siège soutenue par les milieux
sédévacantistes apparaît alors pour ce quelle est : une très
grossière absurdité et un puissant mensonge directement inspiré par Satan
afin de détruire l’Eglise !
Source
Publié dans Catholicisme, Christianisme, Culture, Polémique, Religion, Réflexion, Théologie, doctrine | Taggé Moeurs, Religion, Catholicisme, tradition, Morale, Eglise catholique,Histoire, Vatican II, Christianisme, liturgie, foi, sédévacantisme | 139
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« Les ordinations faites selon le rite anglican
ont été et sont absolument nulles et sans valeur. »
Léon XIII
Lors de son récent voyage en Angleterre, Benoît XVI, à l’occasion de son
discours aux Anglicans en l’abbaye de Westminster, a eu l’excellente idée
de revêtir une étole ayant appartenu à Léon XIII, pape qui, dans sa bulle apostolique Apostolicae
Curae réaffirma la nullité absolue des ordinations
anglicanes. Cette bulle fut promulguée le 18
septembre 1896. Le texte affirme : « Les
ordinations faites selon le rite anglican ont été et sont absolument nulles et
sans valeur. »
En
dédiant cette lettre au bien-être du peuple anglais, Léon XIII rappelait qu’un
nouveau rite de succession hiérarchique, illégitime et invalide, fut
établi par Édouard VI d’Angleterre.
Un débat avait récemment été lancé pour déterminer si ces ordinations étaient
vraiment la suite de celles établies par le sacrement du Christ. Les écrivains
catholiques et anglicans faisaient valoir leur point de vue quant à la validité
des ordinations. Après de longues discussions, l’affaire des ordinations
anglicanes a été soumise à la curie
romaine pour
qu’elle puisse à nouveau se prononcer sur la question. Plusieurs études ont
ainsi été réalisées pour tenter de convaincre le pape de se pencher d’un côté
ou de l’autre. Le port de l’étole de Léon XIII semble être une réponse directe
allant dans le sens de l’invalidité des ordinations anglicanes.
ne correspond pas à la définition de ce qu’est un prêtre.
Léon
XIII indique que le conseil des cardinaux a pris sa décision en consultant les
lettres de Jules III,
qui avait envoyé Reginald
Pole pour servir à titre de
légat en Angleterre. Dans une lettre signée le 8 mars 1554, Jules III indique
que ceux qui avaient été légitimement et justement promus pouvaient conserver
l’ordre ecclésiastique catholique.
Benoît XVI portant l’étole de Léon XIII
lors de son voyage en Angleterre !
À l’époque, il était clair que le clergé était divisé en deux classes, ceux
commandés par Henri VIII et ceux d’obédience catholique. Le20 juin 1555, Paul IV avait publié la bulle Praeclara Charissimi obligeant les prêtres d’être ordonnés
par des évêques et les évêques d’être nommés par le pape. Léon XIII cite doncJules III et Paul IV pour montrer que les ordinations
anglicanes sont illicites au sens de la tradition de l’Église. De plus, il
mentionne le cas d’un calviniste français et celui de John Clement Gordon, dont les ordinations
édouardiennes avait précédemment été jugées invalides en 1684 et 1704.
Gordon,
qui voulait être ordonné dans l’Église catholique, avait dû refaire son
cheminement, car l’ordination et la confirmation anglicane qu’il avait reçus
n’étaient pas jugés valides. De l’avis de Clément
XI, son cas pouvait et devait être appliqué à l’ensemble des membres de
l’Église anglicane. Léon XIII affirme aussi que le serment d’ordination historiquement prononcé par les
anglicans ne correspond pas à la définition de ce qu’est un prêtre. Ainsi, les
anglicans ont longtemps omis d’affirmer que le pouvoir sacerdotal est le
pouvoir de « consacrer et d’offrir le Vrai Corps et le Sang du
Seigneur ». Les anglicans ont préféré reléguer la célébration
eucharistique sur le plan commémoratif, en se situant ainsi délibérément à
distance de la doctrine traditionnelle de l’Église catholique.
Les évêques anglicans ont une ordination invalide !
Vu que
l’ordinal anglican de consécration épiscopale est de la même forme que celui
des prêtres, les évêques
anglicans ont une ordination tout aussi invalide. Dans la coutume
liturgique, l’épiscopat n’est pas distinct du sacrement de l’ordre, mais est
plutôt l’accomplissement suprême du ministère sacré. Léon XIII fait aussi appel
à l’histoire pour montrer que l’anglicanisme a été pendant très longtemps
influencé par le calvinisme et que les circonstances historiques
ayant mené à l’élaboration de l’ordinal anglican étaient particulièrement défavorables
à l’Église. L’encyclique se conclut par un appel à l’étude dévouée des
Écritures, à la charité chrétienne, à la recherche de la vérité, à l’amour du
Vrai Pasteur et à la réunion joyeuse de tous les prêtres dans l’Église.
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condamna fermement le libéralisme théologique
et politique.
Le libéralisme, dont souffre et meurt notre société occidentale, qui a
frappé l’Eglise lors du concile
Vatican II et qui reste un germe de corruption chez les modernistes,
manifeste un optimisme humaniste fallacieux puisque la société n’évolue
pas vers la réalisation du Royaume céleste, qui serait une éthique de la
perfection humaine, mais est en prise avec des forces négatives qui tendent à
un asservissement toujours plus important de l’esprit de l’homme. Comme le dira
fort justement le cardinal Billot, « le
principe du libéralisme est absurde, contre nature et chimérique » .
Selon Don Félix Sarda y Salvany,
Sur
le plan purement théorique, le présupposé du libéralisme est d’une plate
indigence erronée. Pourquoi ? Tout simplement, comme l’expliqua Joseph
de Maistre, par ce qu’en raison de sa croyance en la prétendue bonté de la
«Loi naturelle» qui serait « inscrite au cœur de l’homme » et des choses, il
évacue le fait que l’homme n’est pas libre, mais au contraire prisonnier d’un
déterminisme ontologique qui trouve sa source dans le « péché des
origines » qui place chaque créature sous la dépendance directe de
l’esclavage de passions incontrôlées, esclavage que nous recevons tous en
naissant en tant qu’enfants d’Adam.
L’homme n’est pas libre, mais au contraire prisonnier
et asservi depuis le péché originel !
De la
sorte le libéralisme souffre d’un vice rédhibitoire : l’optimisme idéaliste.
Dès lors, sous prétexte d’une croyance absurde dans les possibilités de l’auto
équilibre des forces contradictoire, et en proclamant l’autonomie absolue de
l’homme sur le plan moral, social, économique et spirituel, le libéralisme est,
positivement, une idéologie mortifère, impie, négatrice des conséquences de la
Chute, et donc oublieux du caractère abîmé du monde dans lequel nous nous
trouvons, et donc du caractère foncièrement surnaturel de la Révélation qui
excède toutes les données mondaines.
Pie IX dans la sedia gestatoria lors de l’ouverture de Vatican
I.
Ainsi
à terme, et logiquement, le libéralisme conduit à une double négation, l’une
pratique, par un excès d’optimisme, des nécessaires lois régulatrices qui
doivent régler, arbitrer et maintenir les activités humaines qui sans cela
deviennent rapidement folles ; l’autre, théorique, car en mettant l’humanité
divinisée au niveau providentiel de Dieu, elle installe la dialectique du
devenir en tant qu’idole effective remplaçant le Créateur. Ceci explique qu’en
tant que doctrine constituée, le libéralisme ait été radicalement censuré et
condamné par l’Eglise, qui l’a qualifié sous les termes de « rationalisme » et
de « naturalisme » – la condamnation la plus explicite de cette hérésie,
figurant dans la Constitution
« De Fide » du Concile de Vatican I, en
1870.
Lire :
HÉRÉSIE
SPIRITUELLE ET ERREUR TRAGIQUE !
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En
écho à notre article précédent : Le
retour des catholiques intégristes !, il nous semble intéressant de mettre en
ligne deux extraits d’une communication d’Henri Tincq ancien
journaliste au Monde et au Monde des religions, prononcée Le mardi 14
avril 2009 lors de la deuxième séance du séminaire « Des dieux dans la Cité ? Religion,
spiritualité et politique au XXIe siècle », dirigé par Jean-François Colosimo,
intitulée « Catholicisme : le retour des intégristes ? », dans laquelle il expose assez
clairement sa haine profonde de la Tradition catholique.
Pour Henri Tincq la filiation entre la pensée de Maurras
et de Mgr Lefebvre est évidente.
Prétendant
étudier la
pensée intégriste, Henri Tincq s’interroge in fine sur les gestes de Benoît
XVI en direction des intégristes, qu’il critique très sévèrement, et pour
lequel il a des mots extrêmement durs. Pour Henri Tincq, «la frontière est de plus en plus poreuse
entre les provocations intégristes» et un «néo-intransigeantisme (qui) souffle dans
l’Église catholique». Un repli identitaire que le journaliste
n’attribue pas au pape lui-même, mais à de prétendus « groupes influents qui agissent en
son nom, qui n’ont jamais fait le deuil de l’Église autoritaire et repliée de
jadis ». Cette Eglise, évidemment, Henri Tincq et
ses amis modernistes la rejettent, la détestent et auraient souhaité, à la
faveur de Vatican II, sa disparition définitive. Or ce n’est pas le
cas, loin de là même puisque la Tradition semble se développer de façon
surprenante, d’où leur colère furieuse contre son retour visible et
marquant, retour soutenu et encouragé précisément par Benoît XVI.
Les gestes de Benoît XVI à l’égard des traditionalistes,
provoquent la colère des modernistes !
Benoît XVI, écrit d’ailleurs Tincq, «se
trompe en pensant que ces concessions vont conduire à terme les intégristes à
se repentir, à se prononcer en faveur du Concile. (…) Ils n’ont jamais cessé de
prôner le retour à une Église “intransigeantiste”, anti-œcuménique et anti-
moderne. » l’intégrisme catholique est «une histoire franco-française», dont
les racines idéologiques puisent aux grandes déchirures de l’histoire nationale
depuis la Révolution. Henri
Tincq soutient avec une visible complaisance, que le lien intrinsèque
entre intégrisme
catholique d’aujourd’hui et Action française d’hier, explique
le refus du dialogue interreligieux et les profonds désaccords
avec le concile Vatican II. Pour Tincq, les
catholiques intégristes se
sentent orphelins de l’Action française et de Vichy, et se caractérisent
naturellement par leur aversion des institutions républicaines, leurs
références doctrinales sont le Syllabus de Pie IX et le Pascendi de Pie X.
L’un et l’autre condamnent le « modernisme »,
« rendez-vous de toutes les hérésies »,et la liberté de
conscience, de pensée, de presse, comme les droits à la raison et la science
: ils représentent
les soldats intransigeants de la Tradition !
Pour
Henri Tincq aucun doute, la filiation entre la pensée de Maurras et de Mgr Lefebvre est
évidente : les
lefebvristes «ont rejoué
après le Concile, sur une autre base, la partie qui avait été perdue par leurs
aïeux ou par leurs maîtres, dans leur jeunesse, dans un cycle non brisé de
violence ecclésiale». Le
lefebvrisme ? «Un “‘Mai 68”
de droite, avec les mêmes ressorts, la même brèche, la même théorie d’un
complot universel, la même hostile défiance, malgré tout envers l’autorité.»
Source
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« Ces catholiques héritiers de cette
Église de la Contre-Réforme,
de la contre-révolution, du contre-modernisme…
les voilà de retour !
Henri Tincq, avec une pointe perceptible de
regret, écrit dans son livre « Le
retour des intégristes » : « On les croyait vaincus, anéantis,
renvoyés aux poubelles de l’histoire, ces catholiques intégristes, héritiers de
cette Église de la Contre-Réforme, de la contre-révolution, du
contre-modernisme qui, jusqu’aux années 1950, avait écrasé de son arrogance la
scène politique et religieuse de l‘Europe. Or, les voilà de retour », et
il a raison, la Tradition catholique est effectivement de retour afin, avec
l’aide de Dieu, de réédifier la chrétienté !
L’Eglise
doit se comprendre comme une critique de l’idéologie moderne et de la pensée
des Lumières, et par voie de conséquence du libéralisme en tous ses aspects.
L’Eglise oppose sa conception de l’homme et de la société à celle du monde
moderne. Elle ne vise pas simplement à apporter son concours à l’analyse de la
critique du monde moderne, mais elle sert un objectif spirituel pour chercher à
organiser le monde en référence à sa vérité. Ce dessein est traversé l’ensemble
du magistère doctrinal de l’Eglise.
L’Eglise
oppose sa conception de l’homme
et de la société à celle du monde moderne.
L’Eglise traditionnelle n’a pas renoncé à opposer son système de pensée aux
valeurs modernes impies, qui sont en opposition directe avec l’enseignement de
l’Evangile. La traduction théologique et politique de ce débat porte
inévitablement sur la question de la laïcité, et par voie de conséquence sur la
place de l’Eglise dans la sphère temporelle. L’institution religieuse n’oublie
pas qu’elle a joué un rôle politique important de la fin de l’Empire romain
jusqu’au XVIIIème siècle, période à partir de laquelle elle est progressivement
expulsée des affaires temporelles. C’est cette réalité politique dont la
Révolution a fait table rase, qui doit de nouveau s’imposer, et que l’Eglise
doit retrouver pour que surgisse de l’Histoire, à la faveur de la Divine
Providence, une nouvelle chrétienté !
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Les rites de l’Eglise catholique, ne peuvent être
ni illicites ou encore moins invalides !
Il
n’est pas rare d’entendre dire que Vatican
II, par sa réforme liturgique, a falsifié tous les sacrements, soit en
eux-mêmes soit dans les cérémonies qui les entourent. On les a
tellement modifiés répètent
les sédévacantistes, que la plupart d’entre eux sont devenus
inefficaces et invalides. Ainsi, beaucoup s’interrogent parmi les fidèles
attachés à la Tradition : est-ce que les sacrements, les ordinations de
l’Eglise post-conciliaire sont valides ? Plus grave encore, quelques
uns soutiennent l’idée selon laquelle Benoît XVI ne serait pas Pape parce
que non validement consacré évêque.
Or,
déclarer tout de go invalide un sacrement conféré par l’Église catholique,
selon le rite nouveau décrété par l’Autorité romaine, est
absolument inconcevable : cela revient à convoquer le Juge suprême au
tribunal privé de notre conscience ! N’oublions pas qu’en matière liturgique le
Magistère romain a tout pouvoir légal pour abroger un ancien rituel et le
remplacer par un autre, l’usage constant de l’Église le démontre depuis des
siècles.
Déclarer invalide un sacrement conféré dans l’Église catholique,
selon le rite nouveau décrété par l’Autorité romaine,
est inconcevable :
cela revient à convoquer le Juge suprême
au tribunal privé de notre conscience !
Certes l’Eglise, sous l’emprise du modernisme, fut audacieuse en changeant
la manière de conférer les sacrements. Mais pour qu’un sacrement soit
valide, il faut la matière, la forme et l’intention. Cela, le pape même ne peut
le changer. Précisons d’abord, sur le plan historique, que depuis le simple
rite de l’imposition des mains accompli par les Apôtres (cf. l’ordination
d’Étienne dans Ac 6, 6) jusqu’à la veille du Concile, la piété multiséculaire
de l’Église avait ajouté, depuis le dixième siècle, dans le Pontifical romain,
bon nombre de rites secondaires allégoriques, visant à exalter, expliquer
visuellement aux fidèles peu cultivés la dignité que conférait l’ordination
sacerdotale.
Ces
rites jouaient le même rôle que les vitraux dans les cathédrales, enseignant en
images aux fidèles les Mystères de la foi, éclairant par là leur piété. Mais
tout compte fait, une cathédrale sans vitraux… demeure cathédrale tout autant !
Or ces rites secondaires foisonnaient à tel point qu’en 1439, dans son décret
aux Arméniens, le pape Eugène IV fut obligé de préciser que la matière du
sacrement était une chose, et l’imposition des mains la forme nécessaire à
l’ordination.
Or dans la constitution apostolique Sacramentum Ordinis de 1947, Pie XII contredit formellement
le Décret aux Arméniens d’Eugène IV en
établissant que la matière et la forme de l’ordination sont l’imposition des
mains et la prière consécratoire. Cela n’a donc pas une importance si
considérable. Il s’ensuit que la modification par le nouveau Pontifical
romain de 1968 du texte qui a été abrégée en vue de faire ressortir le rite
essentiel du sacrement qui est l’imposition des mains, est légitime, même si
elle supprime une part importante de la
cérémonie.
La matière et la forme de l’ordination sont
l’imposition des mains
et la prière consécratoire.
L’Autorité
souveraine de l’Église a pu dans les siècles et peut encore aujourd’hui changer
le geste ou les paroles sacramentels, sans altérer la validité et l’essentiel
du sacrement qui est ailleurs. La doctrine constante de l’Eglise est que le
prêtre est revêtu d’un caractère sacré indélébile : Tu es sacerdos in æternum. Il
a beau faire, devant les anges, devant Dieu, dans l’éternité, il restera prêtre
ou évêque. Rappelons trois vérités incontestables
:
-
1° Le développement des rites est normal et traditionnel.
-
2° Le Souverain Pontife a tout pouvoir, de par les promesses de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, de réformer les rites sacramentels sans que la validité en
souffre.
-
3° Juger soi-même de l’invalidité des rites à l’encontre de l’Autorité et de
l’usage de « l’Église qui était, est et sera toujours l’infaillible interprète
et fidèle législatrice des volontés de Notre-Seigneur », revient à renier la
foi en la Sainte Église catholique, article de notre Credo.
Les prêtres ordonnés selon le nouvel Ordo de Paul VI,
sont effectivement prêtres.
Les
sacro-saints rites ont été changés, il est vrai, et on peut le regretter
énormément, mais n’imaginons
pas que désormais des milliers de faux prêtres et de faux évêques, voire un
faux pape, sont en circulation depuis qu’il y a eu des ordinations selon le
nouveau rite ! Une
accusation aussi démente mène droit au sédévacantisme que nous
avons fermement dénoncé dans ses dangers et funestes conséquences,
et conduit à la conclusion que l’Église romaine n’existe plus aujourd’hui,
affirmations absolument inacceptables, folles et terrifiantes, car cela
signifierait que Satan est vainqueur et a triomphé du Christ
!
« Si un laïc était élu Pape, le charisme de
l’infaillibilité lui est
accordé
dès l’instant de son acceptation, même avant son ordination. »
Pie XII
Certes, la Réforme liturgique dans son ensemble, la réforme des rites du
sacrement de l’ordre incluse, est moralement inacceptable et s’éloigne de façon
impressionnante de la foi catholique telle qu’elle a été définie par le Concile
de Trente. Mais, on l’oublie trop rapidement, ce qui fait un Pape c’est son
élection par le conclave, ceci avant même sa consécration, telle est la source
de sa légitimité, fut-il laïc. C’est ce que dira Pie XII dans un discours prononcé en français
au IIème Congrès mondial de l’apostolat des laïcs, congrès qui eut lieu à Rome
le 5 octobre 1957 :
« Si
un laïc était élu Pape, il ne pourrait accepter l’élection qu’à condition
d’être apte à recevoir
l’ordination et disposé à se faire ordonner
; mais le pouvoir d’enseigner et de gouverner
ainsi que le
charisme de l’infaillibilité lui
seraient accordés dès l’instant
de son acceptation, même avant son
ordination. »
(Discours,
Documentation catholique, n° 1264, p. 1415).
On le
voit, un laïc, élu à la papauté, peut avoir le pouvoir de juridiction et
de magistère, avec le charisme de l’infaillibilité, et donc être vraiment Pape
formellement, immédiatement, étant encore laïc et avant d’avoir reçu la
consécration épiscopale (et même l’ordination sacerdotale), contrairement aux
prétentions des nouveaux et originaux “sédévacantistes”. Si un laïc peut être
un Pape à part entière disposant de l’infaillibilité du seul fait de son
élection par le conclave, comment considérer que les Papes depuis Vatican II,
tous prêtres et évêques élus selon le mode traditionnel, ne le soient pas. Ceci
n’a strictement aucun sens !
Par
conséquent, si le rite de la Messe et celui des sacrements, y compris celui de
l’ordination épiscopale, qui ont été promulgués après Vatican II par un Pape
légitime, et c’est bien le cas pour tous ceux qui se sont succédés sur la
chaire de Pierre depuis 1962, ces
rites sont, bien que douteux et hautement contestables sur le plan liturgique –
ceci est certain – des rites de l’Eglise catholique, ils ne peuvent être ni
illicites ou encore moins invalides. Les prêtres selon le nouvel Ordo sont donc
effectivement prêtres, les évêques entièrement évêques et les sacrements qu’ils
célèbrent, les ordinations qu’ils effectuent, parfaitement valides
et authentiques.
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Le sédévacantisme est un poison spirituel très dangereux !
Le pape n’a pas de supérieur sur la terre capable de le
juger,
Seul Jésus-Christ peut démettre le pape de ses fonctions.
La thèse sédévacantiste (Le mot « sédévacantisme » est composé de
deux mots latins qui signifient « la Chaire [du Pape] est vacante »),
que l’on
rencontre parfois dans le milieu traditionaliste, est simplement une thèse
erronée, inexacte et fausse, que nous ne devons, ni ne pouvons tolérer dans un
esprit de charité, car le sédévacantisme est un poison spirituel très
dangereux. Il conduit à une attitude qui n’est pas catholique mais
schismatique !
Les
mirages séducteurs du sédévacantisme, éloignent de l’Église et des sacrements.
L’état d’esprit des sédévacantiste est caractérisé par une idée fixe, qui est
presque une obsession : l’éloignement de la hiérarchie suprême de l’Eglise
de la foi catholique intégrale. Apparemment, leur esprit s’est figé sur le
problème du pape hérétique, qui leur apparaît comme étant très sérieux et sans
remède. C’est un cas typique, de par son pessimisme outré, de
« Désolation Spirituelle ».
Or, contrairement à ce qu’imaginent les sédévacantistes plusieurs, docteurs,
théologiens et papes ont enseigné qu’un pape peut professer des hérésies
contre la foi. Le pape Adrien
VI († 1523) dit que :
« Si dans l’Église Romaine, on considère la tête ou le pontife, il est
hors de question qu’un Pape peut errer dans les domaines touchant à la foi. Il
le fait quand il enseigne une hérésie par son jugement propre ou par ses
décrets. En vérité,
beaucoup de Pontifes Romains ont été hérétiques« .Honorius
(625-638), par exemple, a
été condamné en 680 par le 3e Concile de Constantinople à cause de ses lettres
au Patriarche Sergius, lesquelles étaient favorables à l’hérésie
Monothélite. Le dernier en date à avoir été hérétique, fut le
Pape Jean XXII (†1334). » Le Bienheureux
Pape Pie IX (†1878) a reconnu le danger qu’un pape
soit hérétique et « enseigne (…) contrairement à la foi Catholique »,
et il a ordonné: « ne le suivez pas ». Il dit encore: « Si,
dans le futur, un
pape enseigne quoi que ce soit contre la foi Catholique, ne le suivez pas. »
(Lettre à Mgr. Brizen). Par ailleurs un document pontifical officiel admet
qu’un pape peut tomber dans l’hérésie. Il s’agit d’un document du Pape Adrien II, daté de
plus de 200 ans après la mort d’Honorius: « Après sa mort, Honorius a été anathématisé par l’Église d’Orient; mais nous ne
devons pas oublier qu’il était accusé d’hérésie, le seul crime qui
rendait légitime la résistance des inférieurs aux ordres de leurs supérieurs et
le refus de leurs doctrines malicieuses. »
la juridiction ecclésiale peut être
parfaitement maintenue,
après que le clerc soit tombé dans l’hérésie.
Evidemment
l’Écriture Sainte et la Tradition enseignent clairement qu’il y a une profonde
incompatibilité in radice (dans la racine) entre la condition
d’hérétique et la possession d’un titre de juridiction ecclésiastique, parce
qu’un hérétique cesse d’être un membre de l’Église. Cependant une telle
incompatibilité n’est pas absolue, c’est pourquoi les théologiens utilisent
l’expression in radice (à la racine). De la même manière qu’une plante peut
rester verte un certain temps après avoir été déracinée, de même la juridiction
peut être maintenue, quoique de manière précaire après que le clerc soit tombé
dans l’hérésie (cf. Suarez). Les théologiens basent leur argumentation
sur le Droit Canon, Can. 2314: « Tous les apostats de la foi Chrétienne,
et chaque véritable hérétique et schismatique encourent l’excommunication ipso
facto. S’ils ne respectent pas les avertissements, ils seront privés de
leur bénéfice, dignité, office… et, s’ils sont clercs, après les avertissements
nécessaires, ils seront déposés. » Puis, le Can. 2264 déclare illicite,
mais pas automatiquement invalide, les actes de juridiction posés par quelqu’un
qui a été excommunié: « Un acte de juridiction posé par une personne
excommuniée, que ce soit au for interne ou au for interne, est illicite;
cependant si une sentence condamnatoire a été prononcée, il devient invalide,
sans porter préjudice aux prescriptions du Can. 2261; sinon il est
valide. »
De ce fait le pape hérétique perd donc effectivement son pontificat sur une
déclaration officielle d’hérésie. Néanmoins, et c’est là que réside la
difficulté majeure, il
est clair qu’une telle déclaration ne peut être juridique, car le pape n’a pas
de supérieur sur la terre qui soit capable de le juger, de la sorte même s’il tombe
dans une hérésie notoire, le pape ne perd jamais son pontificat.
Ce serait seulement un acte non juridique par lequel Jésus-Christ Lui-même
démettrait le pape de ses fonctions. Telle est l’opinion défendue par Cajetan
et Suarez
Il y a
donc deux dangers gigantesques potentiels dans le sédévacantisme : le risque de
tomber dans l’hérésie du Conciliarisme – qui a été condamnée par l’Église (en
effet qui peut nous dire, de façon certaine, qu’une déclaration d’hérésie
venant d’un groupe d’évêques n’est pas une tentative de déposition?) – et de tomber gravement dans le
subjectivisme en s’imaginant compétent, à la place du Christ, puisque le pape
n’a pas de supérieur sur cette terre, pour juger et déposer le Souverain
Pontife, ce qui est une pure folie.
Peu importe comment ils essayent de justifier leur position, il nous faut
admettre que la thèse sédévacantiste n’est pas basée sur des faits objectifs,
mais plutôt sur du subjectivisme luthérien. Le seul critère objectif
requis par la théologie Catholique pour la reconnaissance d’un vrai pape est la
reconnaissance de l’élu par les cardinaux, les évêques et par toute l’Église.
Dans le cerveau des sédévacantistes, ce critère ne peut plus être objectif,
mais devra nécessairement faire appel à une source qui est fondamentalement
subjective, même si on essayera de se justifier en la faisant apparaître comme
objective. Ainsi, parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur les
principes sûrs et objectifs de la théologie, mais sur le subjectivisme qui fait
imaginer que le pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à
l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la
« Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme
extrêmement grave.
Le subjectivisme, caractéristique du sédévacantisme,
agit dans l’esprit selon le mode de la
« Désolation Spirituelle »,
mal intérieur de l’âme extrêmement grave.
Dans le livre des Exercices Spirituels, St. Ignace de Loyola donne les règles
du Discernement des Esprits. Voici celles qui devraient être appliquées
au cas de Désolation
Spirituelle des
sédévacantistes: contre-attaquer
la tentation par la prière et la pénitence (6e règle); poser un acte de volonté
par lequel on refuse de se laisser enfermer dans une controverse qu’on est pas
qualifié pour résoudre (12e règle). Pour atteindre ce but, il faut
pratiquer une stricte discipline intellectuelle et une mortification de la
volonté propre, autrement dit l’humilité. Dans notre vie de tous les
jours, il y a beaucoup de problèmes que nous sommes incapables de résoudre, car
nous ne sommes pas qualifiés pour. Il nous faut savoir le reconnaître
avec humilité. Plus encore, il est nécessaire de calmer et de dédramatiser le
problème du pape: quand vous allez apparaître devant St. Pierre, ne pensez pas
qu’il vous demandera quelle opinion vous avez eu au sujet de l’un de ses
successeurs. Soyons clair: nous ne prétendons pas vouloir évacuer le problème
réel de l’Église depuis Vatican II, mais simplement donner quelques règles
simples de discipline intellectuelle pour dédramatiser la question
sédévacantiste, qui apparaît clairement comme un cas de Désolation Intellectuelle.
Souvenons-nous toujours que le démon est un menteur. Il se sert du parasite
sédévacantiste pour détourner certaines âmes pieuses des moyens de
sanctification, la messe et les sacrements. Soyez sur vos gardes !
St. Ignace enseigne qu’il faut, en cas de Désolation Spirituelle,
contre-attaquer la tentation par la prière et la pénitence .
Quand nous apparaîtrons devant le Christ, il ne nous demandera pas notre opinion sur
la légitimité des pontificats de Jean XXIII, Paul VI ou Jean-Paul II. Il nous demandera plutôt si nous
avons gardé la foi, et si nous l’avons nourrie en assistant à la messe et en
recevant les sacrements.
Certes
nous résistons aux autorités ecclésiastiques quand elles s’écartent de la
Tradition. Cependant soyons clairs: ce n’est pas par un jugement particulier
que nous choisissons ce que nous voulons suivre dans les enseignements des
Papes Jean XXIII, Paul XVI, Jean-Paul II ou Benoît XVI, mais c’est en vertu du
critère objectif qu’est la Tradition.
Nous professons une communion parfaite avec Pierre
et son successeur légitime, le Pape,
et pour rien au monde nous ne nous séparerons de Pierre,
le Rocher sur lequel Jésus-Christ a fondé son Église !
Nous avons le droit de refuser les
documents officiels qui s’écartent des 2000 ans de Tradition. Citons
quelques théologiens de renom. St.
Thomas d’Aquin enseigne
que, dans des situations extrêmes, il est licite de s’opposer
publiquement à une décision papale, comme St. Paul résista à St. Pierre (Galates II, 14). Maiscomme
Catholiques, nous
sommes tenus de croire que l’Église est Une, Sainte, Catholique et Apostolique et nous désirons
de tout notre cœur mourir dans cette foi, car hors de l’Église il n’y a pas de
salut. Nous
professons aussi une communion parfaite avec Pierre et avec son successeur
légitime, et pour rien au monde nous ne nous séparerons de Pierre, le Rocher
sur lequel Jésus-Christ a fondé son Église. Nous croyons fermement à
l’infaillibilité pontificale telle qu’elle a été définie par le Premier Concile
du Vatican. Nous
reconnaissons que le pouvoir du pape n’est pas absolu, mais qu’il est
délimité par la Sainte Écriture et la Tradition.
Enfin
à Dieu seul nous rendons une obéissance illimitée et inconditionnelle !