janvier 08, 2011

L’INCINERATION DOIT-ELLE ËTRE ACCEPTEE PAR L’EGLISE ?

L’INCINERATION DOIT-ELLE ËTRE ACCEPTEE PAR L’EGLISE ?


Le journal LA CROIX revenait ces derniers jours, dans son édition électronique, sur les textes exposant que l’incinération était admise par l’Eglise, depuis qu’un Décret du Saint Office en date du 8 mai 1963, avait supprimé l’interdiction de funérailles religieuses pour ceux qui demandaient à être incinérés.

Exposé des motifs de l’interdiction et de la permission.

L’Eglise de Rome interdisait alors l’incinération, au motif que cela était de nature à signifier chez le demandeur comme une atteinte à la foi en la résurrection et la vie éternelle !

Ce raisonnement selon lequel une opposition (supposée) à la Foi de l’Eglise, fragiliserait alors le Dogme, est pour le moins incompréhensible.

Plus explicite se trouve être l’explication donnée par le canon 1176 du nouveau Code de droit canonique qui énonce : « l’Église recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d’ensevelir les corps des défunts ; cependant elle n’interdit point l’incinération, à moins que celle-ci n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne. »

Le motif de l'interdiction à l’incinération devient une sanction dans le cadre de cet article, arrêter enfin une complicité à une opposition à la doctrine chrétienne.

Il sera pris acte que si l’Eglise ne sanctionne l’incinération, que dans le cas d’une opposition à la doctrine. Ce point est d’une particulière importance, en ce que l’on peut déduire aisément que le principe de l’incinération, l’Eglise l’admet donc de fait, pour quiconque ne s’oppose pas consciemment au Dogme, en fait ne se trouve pas en rébellion avec elle.

L’incinération n’est pas tolérée, elle est admise, le catéchisme de l’Eglise catholique disant donc :

« l’Église permet l’incinération, si celle-ci ne manifeste pas une mise en cause de la foi dans la résurrection des corps » (n° 2301).

Quant à ce que peut sous- entendre cette permission et cette interdiction selon la position du défunt :

Il est heureux que la cérémonie religieuse liée aux obsèques ne soit pas un sacrement, dès lors les conséquences liturgiques de ces funérailles ne délivrent pas, comme dans un sacrement, des grâces particulières et spéciales, qui limiteraient la Grâce selon le bon vouloir de l’Officialité.

Toutefois, deux questions méritent d’être posées :

I

- l’absence de Foi en la résurrection des corps et la vie éternelle chez le décédé, donne-t-il le droit à l’Eglise de refuser des prières, fusses-elles non liées à un Sacrement ?

II

- L’Eglise dans son Magistère peut-elle accepter l’incinération ?

I

Sur la sanction opérée par l’Eglise, alors qu’il ne s’agit pas de discuter en cette partie de notre réflexion sur le bien fondé ou non de la crémation – quel motif lui accorder ? L’Eglise est-elle juge des reins et des cœurs ? Certes non, seul Dieu sonde les reins et les cœurs «et toutes les Eglises sauront que je suis celui qui scrute les reins et les cœurs” (Apoc. II, 23). L’Eglise ne saurait se substituer ni au Père, ni au Fils, ni à l’Esprit.

Comment peut-elle d’une part juger de la pensée d’un décédé, dès lors que sa réflexion n’est ni dans ce monde ni dans l’autre, figée.

Figer de surcroît la pensée d’un être dans le monde, n’est-ce pas nier précisément sa vie et notamment son « activité pensante » dans l’autre monde ? Nier aussi implicitement le devenir eschatologique de l’être, puisque l’issue de sa vie terrestre est assimilée alors à la fin de la Vie ?

La négation de la résurrection des corps et de la vie éternelle en notre incarnation ne résulte pas, - à l’inverse pas plus en ce qui concerne la croyance en ce dogme – d’un acte de pleine connaissance. De la sorte, l’inconnaissance ou la connaissance incomplète ne saurait permettre un jugement.

Une telle condamnation, prive le décédé des prières de l’Eglise. Cette privation s’oppose à l’enseignement du Sauveur, qui nous demande de prier pour nos ennemis donc aussi pour ceux qui ne partageraient pas la même Foi : “Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, » (Mat. V, 44)

Si l’Eglise refuse ses prières, si l’Eglise condamne, elle manque à son devoir de Charité et à l’application du plus grand Commandement.

II

A Adam, à la suite de sa chute, Dieu énonce : « A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras.” (Gen. III, 19)

Est-il permis à l’ »homme de, délibérément, modifier les Lois de Dieu, lorsqu’il échet bien entendu de dissocier de ce choix ou de cette permission que l’être s’accorde, les cas particuliers que sont des morts accidentelles par le feu ?

Le corps d’Adam est modelé «avec de la poussière prise du sol” (Gen. II, 7)

Nous sommes invités à nous souvenir “avant que ne viennent les jours mauvais”(Eccl. XII, 1)

« que la poussière retourne à la terre comme elle en est venue, et le souffle à Dieu qui l'a donné.” (Eccl. XII, 7)

Il n’appartient pas à l’homme de modifier les Lois de la Création. S’il en était besoin, Jésus+Christ vrai chef de l’Eglise évoque Son ensevelissement :(Mat. XXVI, 12 ; Marc XIV, 8 ; Jean. XII, 7).

La mise au tombeau est la pratique que l’on retrouve dans les Evangiles : “ Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà.” (Jean XI, 17). Il ne s’agit pas d’incinérer un corps mais de le rendre à la terre d’où il est issu.

Relativement aux reste du Baptiste, les disciples “ vinrent prendre son cadavre et le mirent dans un tombeau.” (Marc. VI, 29)

Alors que le corps vient de la terre et revient à la terre, ne convient-il pas de méditer ce passage de l’Evangile : “ Or, comme arrivait le temps où il allait être enlevé du monde, Jésus prit résolument la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui. Ceux-ci s'étant mis en route entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on ne l'accueillit pas, parce qu'il faisait route vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : " Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ? "Mais lui, se retournant, les réprimanda. Et ils firent route vers un autre village.” (Luc IX, 51-57)

En ce passage, se trouve évoquée le fait que Jésus+Christ allait être enlevé du monde, les disciples propose au Sauveur que ceux qui Lui seraient ainsi hostiles en refusant de L’accueillir, soient consumés par le feu. De cette pensée, les disciples furent par le Sauveur, réprimandés !

L’Eglise semble oublier cette réprimande faite à Jacques et Jean, réprimande qui ne porte pas obligatoirement ou seulement sur le fait d’une idée de répression, de vengeance si j’ose dire, mais aussi sur le moyen tel que précisé : le feu !

Dans l’apocalypse de Jean, le feu lui est assimilé à un étang ou se trouvent précipités la Bête et le faux prophète (Apoc. XIX, 20), le diable et leur séducteur (Apoc. XX, 10)

Ensevelissement, mise au tombeau, tels sont les Lois de l’Evangile pour les gisants, le feu est réservé au diable, à la Bête et au faux prophète ; ne serait-il pas judicieux que l’Eglise de Rome réfléchisse sur le bien fondé de sa position au regard de l’incinération ?

janvier 05, 2011

Les Rois Mages représentent devant l’Incarnation, notre pauvreté


Les Rois Mages représentent devant l’Incarnation, notre pauvreté


Matthieu rend compte de la présence de Mages venus d’Orient adorer le Sauveur, ces hommes dépositaires des sciences de leur temps n’ignorent point qu’il s’agit de Jésus, Vrai Homme et Vrai Dieu.

Péladan n’a pas manqué de rappeler: « L'adoration des Mages signifie l'abdication des ésotérismes devant l'incarnation de la Vérité » (1). Les Mages déposent l’or, l’encens la myrrhe aux pieds du Christ Jésus, et Irénée de Lyon en donne pour sens : « la myrrhe signifiait que c'était lui qui, pour notre race humaine mortelle, mourrait et serait enseveli; l'or, qu'il était le Roi dont le règne n'aurait pas de fin Luc 1,33; l'encens, enfin, qu'il était le Dieu qui venait de se faire connaître en Judée Ps 76,2, et de se manifester à ceux quine le cherchaient point Is 65,1; Rom 10,20 (Irénée, Contre les Hérésies Liv.3 ch.9,2. »(2).

Les Mages se détournent de leur ancienne croyance, par ce qu’ils reconnaissent en Jésus l’enfant divin, ils Lui offrent, conformément aux pratiques rituelles de l’ancienne Egypte, l’or qui est la représentation de la chair imputrescible du corps d’éternité des dieux, symbole de la vie éternelle ; la myrrhe, substance servant tout à la fois de base pour l’embaumement, symbole de la victoire sur la mort, qui servait aussi à oindre les statues divines ; l’encens permettant, d’apaiser les dieux mais aussi d’entrer en communication avec le divin, symbole de la transcendance. Rejetant alors toutes leurs anciennes croyances, les Mages s’en retournent par un autre chemin et le sens de cet autre chemin n’est-il pas celui de Notre Seigneur disant : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn XIV, 6). Maxime de Turin, en son Homélie sur l’Epiphanie expose que les Mages « ne vivant plus dans la même religion, ils abordèrent un autre chemin de retour et une autre manière de vivre. Car, avant de voir le Christ, l’étoile avait conduit les mages comme des homes religieux venant pour un hommage ; mais une fois qu’ils eurent vu le Seigneur et cru en Lui, la foi les ramena à leur patrie comme des adeptes du Christ. » (3).

Grégoire le Grand en sa 10° Homélie prononcée le 6 janvier 591, souligne l’importance de cet autre chemin : « 7. Les mages nous donnent encore une leçon très importante en revenant dans leur pays par un autre chemin. En effet, ce qu’ils font sur l’avertissement qu’ils ont reçu nous indique ce que nous devons faire. Notre pays, c’est le paradis, et une fois que nous connaissons Jésus, il nous est interdit d’y retourner par le chemin que nous avons suivi en venant. Car nous nous sommes éloignés de notre pays par l’orgueil, la désobéissance, la poursuite des biens visibles et l’avidité à goûter les nourritures défendues. Mais pour y revenir, il faut les larmes, l’obéissance, le mépris des biens visibles et la maîtrise des appétits de la chair. C’est donc bien par un autre chemin que nous retournons dans notre pays, puisque nous étant éloignés des joies du paradis par les plaisirs, nous y sommes ramenés par les lamentations. » (4)

Grégoire le Grand introduit ce rapport symbolique entre cette autre route prise par les Mages qui se sont dépouillés en offrant tous leurs trésors au Vrai Dieu et Vrai Homme et notre devoir de retrouver le chemin du ciel. : Les Mages abdiquent leurs anciennes croyances en reconnaissant l’Incarnation de Dieu, par la Nouvelle Alliance, il nous revient, à l’instar de ces témoins, de revenir à Dieu.

Le do ut des : « je donne afin que tu donnes » des anciennes croyances est remplacé par le don total, absolu qui est l’acte d’Amour entraînant

La pauvreté conçue comme un engagement – le refus du monde matériel pour le paradis – ce qui n’était pas dans les croyances de l’Egypte ancienne où seul le prêtre initié, le pharaon, étaient les seuls garants de l’ordre universel. Avec l’offrande des Mages à l’enfant Jésus, tout homme devient acteur œuvrant pour le rétablissement du monde d’avant la Chute.

Les trois tentatives de tentation de Jésus au Désert exorcisent nos chutes successives par le refus du Fils de l’Homme à succomber en une actualisation alors éternelle, à ces dernières : ce sera la première défaite de Satan.

- A la manducation de l’Arbre comme expression de la vie humaine voulant être indépendante de la vie Divine, le Christ répond : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” ( Mt. IV,4)

- A l’idée de l’homme pensant pouvoir soumettre la Grâce selon ses désirs, accéder au ciel par la futilité d’une tour, expression d’une voie d’orgueil, le Christ répond : « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.” ( Mt. IV, 7)

- Au constat que la Chute de l’homme entraîna le monde sinon une grande partie de la Création à être provisoirement sous la dépendance de Satan, expression de l’illusion Faustienne, le Christ répond : “Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.” (Mt. IV, 10)

Si la pauvreté matérielle ne permet pas la présence de l’orgueil, la désobéissance, la poursuite des biens visibles et l’avidité à goûter les nourritures défendues, comment répondre à cette interrogation formulée dans la mystique juive : « Or, comme les péchés sont plus graves chez les riches à cause de leur orgueil qui fait défaut aux pauvres, où est [9a] la justice de Dieu qui fait mourir de faim les pauvres et laisse vivre les riches, afin qu’ils continuent à pécher ? » (5)

A la question posée par le Zohar, le Judaïsme répond par la Tsédaka qui est le Devoir de Charité, le Christianisme par la Communion des Saints vivifiée par la Charité.

Comment acquérir le ciel qu’évoque Grégoire le Grand ? A cette question posée par l’homme courant après le Christ pour obtenir une réponse, “Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis moi. Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.” (Mc, X, 21,22)

Il conviendrait de parvenir à cette pauvreté, qui n’est pas obligatoirement matérielle, mais peut relever de l’ordre spirituel : “ Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!” ( Mt. V,3)

Clément d’Alexandrie introduira dans l’Eglise ancienne, la problématique de la richesse et de la pauvreté par son homélie Quel riche peut être sauvé (6), la fortune n'est pas un obstacle au salut si l'on voit dans son possesseur un simple usufruitier (7). De plus, si l'on en fait un sage emploi, elle est un bien pour le pauvre et même pour le riche. Cette Homélie est importante, Eusèbe l’évoque en ces termes : « Quant à Clément, il indique également ce temps et il ajoute un récit très nécessaire à ceux qui aiment entendre des choses belles et profitables, dans son ouvrage intitulé : Quel riche est sauvé Prenez cette histoire et lisez-la donc telle qu'il l'a écrite » (8)

Quelle est cette pauvreté que manifestent les Mages repartant sans aucun bien terrestre, cette pauvreté liée à une richesse devenue partage, don envers le prochain, mais non abandon de ce qui fut reçu (Mt. XXV , 14-31), richesse et pauvreté s’entrecroisent telle la Lumière et la Ténèbre, le jeune homme riche n’avait pas répondu à l’appel de Son Maître, ce que firent les Apôtres tels Pierre et André qui, parce qu’il étaient bien moins riches matériellement, Le suivirent.

Jean-Pierre BONNEROT

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1 J. PELADAN : L'occultisme contemporain, nlle .Ed, in : Œuvres choisies, Les Formes du Secret Ed, 1979, page 69

2 Irénée, Contre les Hérésies Liv.3 ch.9, 2., nombreuses éd.

3 Maxime de Turin : Homélie sur l’Epiphanie (Homélie 21) PL., 57, pp, 256-270, in : Le Mystère de Noël, Coll. Lettres Chrétiennes, Grasset Ed, 1963, page 229.

4 Grégoire le Grand : Homélie 10 Prononcée devant le peuple dans la basilique de saint Pierre, apôtre, le jour de l’Epiphanie ; texte emprunté au site : www.jesusmarie.com

5 Zohar, III, 8b, 9a, trad. Jean de Pauly, Maisonneuve et Larose Ed, tome V, page 24

6 Clément d’Alexandrie : Quel riche peut être sauvé ? PG. 9, pp 603-651, trad. in : Riches et pauvres dans l’Eglise ancienne, Coll. Lettres Chrétiennes, Grasset Ed, 1962, pages 24-55

7 En complément, il sera intéressant, de lire la contribution d’Emile SZLECHTER sur Le prêt dans l’Ancien Testament et dans les codes mésopotamiens d’avant Hammourabi, in Revue d’histoire et e philosophie religieuse, N°1, 1955, pages 16-25

(8) Eusèbe de Césarée : Histoire ecclésiastique, III, 23




EPIPHANIE DU SEIGNEUR

EPIPHANIE DU SEIGNEUR

Citations de

Is 60.1-6 : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/9absn0b1.htm

Eph 3.2-6 : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/9absu0c.htm

Mt 2.1-12 : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/9abttkb.htm


« Les rois de Tarsis et des îles apportent leur tribut, les rois de Saba et de Seba offrent leurs dons. Que tous les rois se prosternent devant lui, que toutes les nations le servent » (cf. Ps 71). La Solennité d'aujourd'hui nous montre l'accomplissement de cette prophétie dans l'événement des Mages, ces savants « païens » qui arrivèrent à l’étable de Bethléem. La naissance du Sauveur apparaît, ainsi, comme l'Événement qui concerne non seulement le Peuple d'Israël, mais chaque homme en tant que tel. La Liturgie présente un fait particulier - l'adoration des Mages - et, à travers lui, nous attire dans la Réalité divine. C’est la méthode de Dieu : l'Incarnation.

Les trois Mages, dont les dépouilles mortelles sont gardées dans la Cathédrale de Cologne, étaient des hommes en profonde attente, qui scrutaient le ciel, en cherchant à y apercevoir les signes du Créateur. Pour se faire rencontrer même par eux, le Seigneur utilise ce qui leur est plus familier : l'étoile. C’est une étoile de luminosité et de dimensions semblables à toute autre, mais, en même temps, absolument unique : en brillant sur leurs visages, en effet, elle réveille le coeur, en montrant pour quelle Lumière ils étaient vraiment faits et en les mettant ainsi en chemin.

Il s'agissait donc d'un « signe » : quelque chose d’absolument mesurable, mais qui renvoie à une Réalité plus grande.

À un certain point de leur voyage, lorsqu’ils arrivent à Jérusalem, l'étoile semble disparaître. En vérité, ils étaient arrivés devant une étoile bien plus grande, mais pour la reconnaître il faut toujours faire un pas ultérieur. Ils reconnurent, en effet, qu’ils avaient été conduits au coeur d'Israël, le Peuple que le Seigneur avait choisi pour Sa demeure, et ils se confièrent à cette nouvelle étoile pour poursuivre leur chemin. Après le cosmos, la création, la première Alliance est le « grand signe » que Dieu a posé dans le monde, à travers le mystère de la prédilection.

Toutefois, il semble que celle-ci, tout en étant la même lumière, ne brillait pas avec la même pureté que l'astre céleste, puisque plusieurs personnes indiquèrent aux Mages le chemin, mais animés des intentions plus disparates : le roi Hérode se servait d'eux pour éliminer un possible rival dans le pouvoir, un concurrent au titre de roi ; et les chefs des prêtres et les scribes employaient la sagesse reçue de Dieu pour seconder les exigences d’Hérode, au point de rester à Jérusalem, plutôt que d’accompagner les Mages jusqu'à Bethléem.

L'Évangéliste nous montre ainsi le Mystère même de l'Église, la Communauté de ceux qui, par grâce divine, ont été faits fils dans le Fils, mais qui, en même temps, sont appelés à devenir, avec l'aide divine, pleinement participants de la Victoire du Christ sur le péché et sur la mort.

Ayons confiance en le Seigneur Jésus qui, surtout par ces « astres » particulièrement resplendissants que sont les Saints, indique inlassablement et avec une fidélité divine l'Église, comme lieu de la rencontre avec Lui ; et, avec les Mages, apprenons de la Bienheureuse Vierge Marie et de la foi des simples, comme sont les bergers, à nous arrêter face à la Présence du Christ, surtout cette présence Eucharistique, en offrant au Roi des rois l'or de nos « trésors », au Dieu-avec-Nous l'encens de notre prière, et au Rédempteur Crucifié et Ressuscité la myrrhe de notre souffrance.

Nous nous découvrirons ainsi toujours davantage participants de la Vie du Seigneur Jésus, de l'unique vrai « Astre du Ciel », et la prophétie d'Isaïe s’accomplira en nous: « Alors tu regarderas et tu seras rayonnante, ton coeur palpitera et se dilatera, parce que l'abondance de la mer se reversera sur toi, la richesse des nations viendra vers toi» (cf. Is 60.5).

CONGREGATIO PRO CLERICIS

janvier 04, 2011

Sur le groupe théologique : http://fr.groups.yahoo.com/group/groupetheologique/?yguid=51071939


Sur le groupe théologique : http://fr.groups.yahoo.com/group/groupetheologique/?yguid=51071939



Des lecteurs dirent leur surprise de voir régulièrement évoquée l’actualité des Chrétiens d’Orient, au détriment d’une réflexion théologique. Il convenait de répondre aux interrogations posées/

C groupe s’intéresse et s’occupe (comme indiqué par le texte le présentant) aussi d’apologétique, domaine qui relève de la théologie (il n’y a pas de hors sujet), domaine qui a pour vocation dans ses démonstrations, de défendre la doctrine face à une pensée, un courant, une religion qui s’opposerait ou nierait, la Doctrine Chrétienne.

Si donc il put sembler que certains liens audio ou textes, relèveraient du «domaine de César », en fait ils traduisent une opposition à la Révélation Chrétienne, à la Foi dans la reconnaissance de Jésus+Christ réellement Dieu incarné et non pas créé, et si ce constat dans la liberté de la pensée ne saurait être grave, il le devient quand il est prétexte à persécuter les Chrétiens.

Préalablement déjà aux persécutions mollement ou faussement condamnées par des musulmans, cette « avancée dans le monde » de l’Islam qui se déclare (faute de Révélation Divine) « religion du Livre », - terme repris par erreur par bien des théologiens issus de la pensée moderne et non nourris de l’enseignement des Pères de l’Eglise -, cette « avancée » est le résultat d’une séduction, d’une double séduction.

D’une part la prédication de Mahomet a amené des hommes de bonne volonté à la suivre, des Chrétiens à douter au point de la rejoindre : s’il est vrai qu’après l’Incarnation de Notre Seigneur, seul l’Esprit Saint sera envoyé, jamais il n’a été annoncé de prophète(s), faux prophètes au regard de la Révélation Chrétienne au point de séduire même les élus (Mat. XXIV, 24 et Marc XIII, 22)

D’autre part cette prédication fait que des êtres, au nom de cette prédication, ceux qui sont devenus disciples de cet homme (parce que leur livre l’autorise et le prévoit) n’hésitent pas à tuer ceux qui ne partageraient pas leur adhésion à l’Islam.

Sont-ils, ces « gens du livre », avec Jésus+Christ ? « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui en rassemble pas avec moi, disperse. » (Mat. XII, 30 et Luc XI, 23).

S’agit-il d’avoir la foi du charbonnier ? Certes non. Etre avec le Christ, - les œuvres primant sur la Foi -, c’est Aimer son prochain, l’aimer ce n’est pas le détruire ! Outre les rappels dans les Evangiles d’aimer son prochain, l’Apôtre résume parfaitement ce Devoir : «La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Galates V, 14

Si donc, réfléchir sur les actes accomplis non pas au nom de Jésus+Christ, de Dieu qui n’a pas fait la mort (Sag. I, 13) mais d’un livre, est contraire à la réflexion théologique, j’avoue ne pas m’associer à cette position, et réfléchir sur ce qu’enseigne l’Islam face au Christianisme est d’une actualité brûlante parce qu’il convient de n’être pas comme les disciples, endormis, mais de veiller et de prier, comme cela fut demandé à Gethsémani.



Après le Christianisme, la laïcité, après la laïcité, l'islam ? Où va l'Europe ?

Aldo Mungo aux Assises sur l'islamisation : «La tolérance n'est plus de mise»



http://www.youtube.com/watch?v=s8NSXJVWUEc


Texte intégral :

Je ne vais pas vous parler des problèmes belges entre Flamands et Francophones. Je n’aurais pas terminé ce soir et vous n’y comprendrez de toute façon rien. Je vais vous parler d’une bombe à retardement qui s’appelle Bruxelles.

Ceux qui ont déjà séjourné dans la capitale belge peuvent en témoigner : c’est une ville qui n’a pas su maitriser ses flux migratoires.

40% des Bruxellois sont musulmans. Deux enfants sur trois, de moins de 15 ans, sont musulmans. Et les flux migratoires continuent à grossir cette population.

Le scénario d’une capitale européenne devenant une ville à majorité musulmane dans à peine 20 ans n’est donc pas de la politique fiction.

Pourquoi ce scénario est-il inquiétant ? Le problème n’est pas religieux, il est politique. Que constatons-nous dans certains quartiers de Bruxelles ?

Une atmosphère étouffante, des pressions et des injures visant les femmes qui ne portent pas le voile islamique, des injures publiques contre les femmes dont le compagnon n’est pas arabo-musulman, l’interdiction de fait des commerces qui ne sont pas halal. C’est-à-dire la disparition de tout commerce vendant de l’alcool, du porc et tout ce qui est illicite (haram) aux yeux des nouveaux bigots.

Des écoles où les enseignants ne peuvent plus parler du darwinisme, des croisades ou de la Shoah sans se faire insulter. Des mosquées qui dictent leur volonté à des dirigeants politiques qui, par électoralisme, ont tourné le dos à la laïcité.

Car les codes de conduite musulmans s’imposent désormais dans des quartiers entiers de la capitale européenne.

Durant le dernier Ramadan, le bourgmestre socialiste (maire) de Molenbeek, le tristement célèbre Philippe Moureaux, a donné des instructions strictes à ses fonctionnaires, y compris de police. Interdiction leur a été faite de boire ou manger durant leur service dans les locaux municipaux ; l’interdiction valant pour les voitures de police en patrouille.

Dans les deux prisons bruxelloises, l’ensemble des prisonniers (1% de la population de la capitale) sont déjà depuis plusieurs années soumis au régime alimentaire halal pour tous ; même pour les 10% de non-musulmans.

Durant le dernier ramadan, la nouveauté a été que chacun a été privé de repas le midi.

Que constatons-nous encore ?

Une vaste régression sociale que beaucoup refusent de voir. Je veux parler de la relégation au foyer d’un nombre croissant de femmes. Parce que leurs maris rétrogrades ne veulent pas qu’elles travaillent avec des hommes. D’une dégradation sanitaire, parce que des hommes qui pensent encore vivre au Moyen-âge interdisent à leurs femmes de se faire soigner par d’autres hommes. Des femmes dont le seul revenu est soit le chômage, soit le revenu d’intégration distribué à vie.

Mais c’est clair : elles ne peuvent pas s’intégrer, elles ne s’intégreront jamais dans le marché du travail. Leur famille, leur mari, ne le veulent d’ailleurs pas. La Belgique en est donc réduite à ne plus être qu’un vaste guichet social. Une machine à distribuer l’assistanat.

Ce n’est pas tenable. Ce n’est pas digne.

Ni pour ces femmes, ni pour leurs enfants, ni pour les travailleurs belges ou immigrés installés de longue date et qui, eux, se sont intégrés. Mais il faut bien constater que la majorité des musulmans tendent à revendiquer la non-intégration comme un droit.

Aujourd’hui en Belgique, la multiculturalité est désormais rebaptisée interculturalité, un nouveau concept qui signifie essentiellement que toute croyance – aussi ridicule ou ignoble soit-elle – est correcte et acceptable au nom de la diversité.

Que faire, me demanderez-vous ? Que proposer face à ce défi ?

Il n’y a pas de solution miracle mais il y a un passage obligé. Il faut être intraitable avec ceux qui comptent violer nos valeurs sous prétexte de leur propre origine.

Car c’est la porte ouverte à la scission de la société sur des bases uniquement religieuses, qui vont organiser la société dans l’hystérie piétiste du « pur » (le Halal) et de l’ « impur » (le Haram).

A cet égard, la tolérance n’est pas de mise, et la contrainte est de rigueur. Car les revendications musulmanes se fondent sur le postulat que plusieurs civilisations peuvent coexister sur le même sol.

Cela est faux car cela mène à la guerre civile. Et, c’est évident, seule la position laïque est à même d’assurer la paix civile. En l’occurrence, le devoir des musulmans est de se soumettre aux mêmes règles que celles des autres citoyens. Le rejet de ce devoir doit être compris comme un rejet de la citoyenneté. Et de cela, chacun doit tirer les conséquences qui s’imposent.

Nul n’entend renoncer à l’Etat de droit. Ce serait renoncer à nous-mêmes. Mais si notre droit est impuissant à faire respecter notre mode de vie, changeons-le !

Ne restons plus sur la défensive. Et devenons tous des Résistants.

Que cela soit clair : nous nous opposerons de toutes nos forces à toute volonté d’imposer dans nos pays les lois tribales des bédouins du septième siècle !

RESISTONS et partons à la reconquête de nos valeurs. Ce combat, c’est celui de la démocratie au service de la liberté. Ensemble, ayons la passion de convaincre autour de nos idées et de nos projets. Car les seuls combats que l’on perd sont ceux que l’on ne mène pas !

Citoyens, menons ensemble celui-ci.



janvier 03, 2011

LIBERTÉ RELIGIEUSE, CHEMIN VERS LA PAIX

LIBERTÉ RELIGIEUSE, CHEMIN VERS LA PAIX


Permalink: http://www.zenit.org/article-26410?l=french

JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX 2011 : MESSAGE DE BENOÎT XVI

Texte intégral

ROME, Jeudi 16 décembre 2010 (ZENIT.org) - « Liberté religieuse, chemin de la paix » : c'est le titre du Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix 2011 qui a été présenté ce matin à la presse au Vatican.

LIBERTÉ RELIGIEUSE, CHEMIN VERS LA PAIX

1. AU DÉBUT D'UNE ANNÉE NOUVELLE, mes vœux voudraient rejoindre tous et chacun ; vœux de sérénité et de prospérité, mais surtout vœux de paix. L'année qui vient de se clôturer a été marquée, elle aussi, malheureusement par la persécution, la discrimination, par de terribles actes de violence et d'intolérance religieuse.

Je pense en particulier à la chère terre d'Irak qui, dans sa marche vers une stabilité et une réconciliation tant souhaitées, continue à être une scène de violences et d'attentats. Viennent à la mémoire les récentes souffrances de la communauté chrétienne, et tout particulièrement le lâche attentat contre la cathédrale siro-catholique Notre-Dame du Perpétuel Secours, à Bagdad, où, le 31 octobre dernier, deux prêtres et plus de cinquante fidèles ont été tués, alors qu'ils étaient réunis pour la célébration de la sainte Messe. Et il y eut d'autres attaques les jours suivants, aussi contre des habitations privées, suscitant la peur au sein de la communauté chrétienne et le désir, chez beaucoup de ses membres, d'émigrer pour aller chercher de meilleures conditions de vie. Je les assure de ma proximité et de celle de toute l'Église. Ce sentiment a été concrètement exprimé lors de la récente Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques. Cette Assemblée a adressé un encouragement aux communautés catholiques en Irak et dans tout le Moyen-Orient à vivre la communion et à continuer à offrir un témoignage courageux de foi en ces régions.

Je remercie vivement les Gouvernements qui s'efforcent de soulager les souffrances de ces frères en humanité et j'invite les catholiques à prier pour leurs frères dans la foi qui souffrent violences et intolérances, et à leur manifester leur solidarité. Dans ce contexte, j'ai ressenti de manière particulièrement vive l'opportunité de partager avec vous tous quelques réflexions sur la liberté religieuse, chemin vers la paix. Il est douloureux en effet de constater que, dans certaines régions du monde, il n'est pas possible de professer et de manifester librement sa religion, sans mettre en danger sa vie et sa liberté personnelle. En d'autres points du monde, il existe des formes plus silencieuses et plus sophistiquées de préjugés et d'opposition à l'encontre des croyants et des symboles religieux. Les chrétiens sont à l'heure actuelle le groupe religieux en butte au plus grand nombre de persécutions à cause de leur foi. Beaucoup subissent des offenses quotidiennes et vivent souvent dans la peur à cause de leur recherche de la vérité, de leur foi en Jésus Christ et de leur appel sincère afin que soit reconnue la liberté religieuse. Tout cela ne peut être accepté, parce que cela constitue une offense à Dieu et à la dignité humaine ; de plus, c'est une menace à la sécurité et à la paix, et cela empêche la réalisation d'un réel développement humain intégral.

C'est en effet dans la liberté religieuse que se trouve l'expression de la spécificité de la personne humaine, qui peut ainsi ordonner sa vie personnelle et sociale selon Dieu : à Sa lumière se comprennent pleinement l'identité, le sens et le but de la personne. Nier ou limiter de manière arbitraire cette liberté signifie cultiver une vision réductrice de la personne humaine ; mettre dans l'ombre le rôle public de la religion signifie engendrer une société injuste, puisque celle-ci n'est pas en harmonie avec la vraie nature de la personne humaine ; cela signifie rendre impossible l'affirmation d'une paix authentique et durable de toute la famille humaine.

J'exhorte donc les hommes et les femmes de bonne volonté à renouveler leur engagement pour la construction d'un monde où tous soient libres de professer leur religion ou leur foi, et de vivre leur amour pour Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme et de tout leur esprit (cf. Mt 22,37). Voilà le sentiment qui inspire et guide le Message pour la XLIVème Journée Mondiale de la Paix, consacré au thème : Liberté religieuse, chemin vers la paix.

Le droit sacré à la vie et à une vie spirituelle

2. Le droit à la liberté religieuse s'enracine dans la dignité même de la personne humaine, dont la nature transcendante ne doit être ni ignorée ni négligée. Dieu a créé l'homme et la femme à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1,27). C'est pour cela que chaque personne a le droit sacré à une vie intègre aussi du point de vue spirituel. Sans la reconnaissance de son être spirituel, sans l'ouverture au transcendant, la personne humaine se replie sur elle-même, et elle n'arrive pas à trouver des réponses aux interrogations de son cœur sur le sens de la vie et à conquérir des valeurs et des principes éthiques durables. Elle ne peut donc même pas réussir à expérimenter une authentique liberté et à développer une société juste.

La Sainte Écriture, en harmonie avec notre propre expérience, révèle la valeur profonde de la dignité humaine : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu'est donc le mortel, que tu t'en souviennes, le fils d'Adam, que tu le veuilles visiter ? A peine le fis-tu moindre qu'un dieu ; tu le couronnes de gloire et de beauté, pour qu'il domine sur l'œuvre de tes mains ; tout fut mis par toi sous ses pieds » (Ps 8, 4-7).

Devant la sublime réalité de la nature humaine, nous pouvons faire l'expérience du même émerveillement que le psalmiste. Elle se manifeste comme ouverture au Mystère, comme capacité de s'interroger en profondeur sur soi-même et sur l'origine de l'univers, comme intime résonnance à l'Amour suprême de Dieu, principe et fin de toutes choses, de toute personne et de tous les peuples. La dignité transcendante de la personne est une valeur essentielle de la sagesse judéo-chrétienne, mais grâce à la raison, elle peut être reconnue par tous. Cette dignité, comprise comme une capacité de transcender sa propre matérialité et de rechercher la vérité, doit être reconnue comme un bien universel, indispensable pour la construction d'une société orientée vers la réalisation et la plénitude de l'homme. Le respect des éléments essentiels de la dignité de l'homme, tels que le droit à la vie et le droit à la liberté religieuse, est une condition de la légitimité morale de toute norme sociale et juridique.

Liberté religieuse et respect mutuel

3. La liberté religieuse est à l'origine de la liberté morale. En effet, l'ouverture à la vérité et au bien, l'ouverture à Dieu, qui est enracinée dans la nature humaine, confère une pleine dignité à chaque personne et elle est garante d'un respect mutuel et plénier entre les personnes. C'est pourquoi la liberté religieuse doit être comprise non seulement comme une absence de la coercition, mais d'abord comme une capacité d'ordonner ses choix selon la vérité.

Il existe un lien infrangible entre liberté et respect ; car, « la loi morale oblige tout homme et tout groupe social à tenir compte, dans l'exercice de leurs droits, des droits d'autrui, de leurs devoirs envers les autres et du bien commun de tous ».

Une liberté ennemie ou indifférente à l'égard de Dieu finit par se nier elle-même et ne garantit pas le plein respect de l'autre. Une volonté qui se croit radicalement incapable de rechercher la vérité et le bien n'a plus de raisons objectives ni de motifs pour agir, sinon ceux que lui imposent ses intérêts momentanés et contingents, elle n'a pas « une identité » à conserver et à construire en opérant des choix vraiment libres et conscients. Elle ne peut donc revendiquer le respect de la part d'autres « volontés », elles aussi détachées de leur être plus profond et qui, de ce fait, peuvent faire valoir d'autres « raisons » ou même aucune « raison ». L'illusion que l'on puisse trouver dans le relativisme moral la clé d'une coexistence pacifique, est en réalité l'origine des divisions et de la négation de la dignité des êtres humains. On comprend alors qu'il soit nécessaire de reconnaître une double dimension dans l'unité de la personne humaine : la dimension religieuse et la dimension sociale. A cet égard, il est inconcevable que des croyants « doivent se priver d'une partie d'eux-mêmes - de leur foi - afin d'être des citoyens actifs ; il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu pour jouir de ses droits ».

La famille, école de liberté et de paix

4. Si la liberté religieuse est chemin vers la paix, l'éducation religieuse est une route privilégiée pour donner aux nouvelles générations la possibilité de reconnaître en l'autre un frère et une sœur, avec qui marcher ensemble et collaborer pour que tous se sentent comme les membres vivants d'une même famille humaine, au sein de laquelle personne ne doit être exclu.

La famille fondée sur le mariage, expression d'une union intime et d'une complémentarité entre un homme et une femme, s'insère dans ce contexte comme première école de formation et de croissance sociale, culturelle, morale et spirituelle des enfants, qui devraient toujours trouver dans leur père et leur mère les premiers témoins d'une vie orientée vers la recherche de la vérité et de l'amour de Dieu. Les parents eux-mêmes devraient être toujours libres de transmettre, sans entraves et de manière responsable, leur patrimoine de foi, de valeurs et de culture à leurs enfants. La famille, première cellule de la société humaine, reste le milieu primordial de formation pour des relations harmonieuses à tous les niveaux de la convivialité humaine, nationale et internationale. Nous trouvons ici la route à suivre avec sagesse pour construire un tissu social solide et solidaire, pour préparer les jeunes à prendre leurs propres responsabilités dans la vie, au sein d'une société libre, dans un esprit de compréhension et de paix.

Un patrimoine commun

On pourrait dire que, parmi les droits et les libertés fondamentaux enracinés dans la dignité humaine, la liberté religieuse jouit d'un statut spécial. Quand la liberté religieuse est reconnue, la dignité de la personne humaine est respectée à sa racine même, et l'ethos et les institutions des peuples se consolident. A l'inverse, quand la liberté religieuse est niée, quand on essaie d'empêcher de professer sa religion ou sa foi et de vivre en conformité avec elles, la dignité humaine est lésée, et de cette manière se trouvent menacées la justice et la paix, lesquelles se fondent sur l'ordre social juste qui s'édifie à la lumière de la Vérité Suprême et du Souverain Bien.

En ce sens, la liberté religieuse est aussi un acquis de civilisation politique et juridique. C'est un bien essentiel : toute personne doit pouvoir exercer librement le droit de professer et de manifester individuellement ou de manière communautaire, sa religion ou sa foi, aussi bien en public qu'en privé, dans l'enseignement et dans la pratique, dans les publications, dans le culte et dans l'observance des rites. Elle ne devrait pas rencontrer d'obstacles si elle désire, éventuellement, adhérer à une autre religion ou n'en professer aucune. En ce domaine, la règlementation internationale se révèle emblématique et est un exemple essentiel pour les États, en ce qu'elle ne permet aucune dérogation à la liberté religieuse, sauf l'exigence légitime de l'ordre public pénétré par la justice. La règlementation internationale reconnaît ainsi aux droits de nature religieuse le même status que le droit à la vie et à la liberté personnelle, car ils appartiennent au noyau essentiel des droits de l'homme, à ces droits universels et naturels que la loi humaine ne peut jamais nier.

La liberté religieuse n'est pas le patrimoine exclusif des croyants, mais de la famille tout entière des peuples de la terre. C'est l'élément incontournable d'un État de droit ; on ne peut pas la nier sans porter atteinte en même temps à tous les droits et aux libertés fondamentales, puisqu'elle en est la synthèse et le sommet. Elle est « le ‘papier tournesol' qui permet de vérifier le respect de tous les autres droits humains ». Celle-ci favorise l'exercice des facultés plus spécifiquement humaines tout en créant les prémisses nécessaires pour la réalisation d'un développement intégral, lequel concerne de manière unitaire la totalité de la personne en chacune de ses dimensions.

La dimension publique de la religion

La liberté religieuse, comme toute liberté, tout en provenant de la sphère personnelle, se réalise dans la relation avec les autres. Une liberté sans relations n'est pas une liberté achevée. La liberté religieuse ne s'épuise pas non plus dans la seule dimension individuelle, mais elle se met en œuvre dans la communauté dont elle fait partie et dans la société, ceci en cohérence avec l'être relationnel de la personne et avec la nature publique de la religion.

La mise en relation est une composante décisive de la liberté religieuse qui pousse les communautés des croyants à pratiquer la solidarité en vue du bien commun. Dans cette dimension communautaire, chaque personne reste unique et absolument originale, tout en se complétant et en se réalisant pleinement.

On ne peut pas nier la contribution que les communautés religieuses apportent à la société. Nombreuses sont les institutions caritatives et culturelles qui attestent le rôle constructif des croyants pour la vie sociale. D'une importance plus grande encore est la contribution éthique de la religion dans le domaine politique. Elle ne devrait pas être marginalisée ou interdite, mais comprise comme un apport valable à la promotion du bien commun. Dans cette perspective il convient de mentionner la dimension religieuse de la culture, tissée au long des siècles grâce aux contributions sociales et surtout éthiques de la religion. Une telle dimension ne constitue en aucune manière une discrimination vis-à-vis de ceux qui n'en partagent pas la croyance, mais elle renforce plutôt la cohésion sociale, l'intégration et la solidarité.

Liberté religieuse, force de liberté et de civilisation : les dangers de son instrumentalisation

L'instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes, comme par exemple la subversion de l'ordre établi, l'accaparement de ressources ou le maintien du pouvoir de la part d'un groupe, peut provoquer des dommages énormes aux sociétés. Le fanatisme, le fondamentalisme, les pratiques contraires à la dignité humaine, ne peuvent jamais trouver une justification, encore moins si cela est accompli au nom de la religion. La profession d'une religion ne peut pas être instrumentalisée, ni imposée par la force. Il faut donc que les États et les diverses communautés humaines n'oublient jamais que la liberté religieuse est une condition de la recherche de la vérité et que la vérité ne s'impose pas par la violence mais par « la force de la vérité elle-même ». En ce sens, la religion est une force positive et propulsive pour la construction de la société civile et politique.

Comment nier la contribution des grandes religions du monde au développement de la civilisation ? La recherche sincère de Dieu a conduit à un plus grand respect de la dignité de l'homme. Les communautés chrétiennes, avec leur patrimoine de valeurs et de principes, ont fortement contribué à la prise de conscience de la part des personnes et des peuples, de leur identité et de leur dignité, de même qu'à la conquête d'institutions démocratiques et à l'affirmation des droits de l'homme ainsi que des devoirs correspondants.

Aujourd'hui encore, dans une société toujours plus mondialisée, les chrétiens sont appelés, non seulement à un engagement civil, économique et politique responsable, mais aussi au témoignage de leur charité et de leur foi, à offrir une contribution précieuse à l'engagement rude et exaltant pour la justice, le développement humain intégral et le juste ordonnancement des réalités humaines. Exclure la religion de la vie publique, c'est enlever à cette dernière un espace vital qui ouvre à la transcendance. Sans cette expérience originelle, orienter les sociétés vers des principes éthiques universels s'avère pénible et il devient difficile de mettre en place des règlements nationaux et internationaux où les droits et les libertés fondamentaux peuvent être pleinement reconnus et mis en œuvre comme se le proposent les objectifs - malheureusement encore négligés ou contredits - de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948.

Un problème de justice et de civilisation : le fondamentalisme et l'hostilité à l'égard des croyants nuisent à la laïcité positive des États

8. La même détermination avec laquelle sont condamnées toutes les formes de fanatisme et de fondamentalisme religieux, doit animer aussi l'opposition à toutes les formes d'hostilité à l'égard de la religion, qui limitent le rôle public des croyants dans la vie civile et politique.

On ne peut oublier que le fondamentalisme religieux et le laïcisme sont des formes spéculaires et extrêmes du refus du légitime pluralisme et du principe de laïcité. Tous deux, en effet, absolutisent une vision réductrice et partiale de la personne humaine, favorisant dans le premier cas, des formes d'intégralisme religieux, et dans le second, de rationalisme. La société qui veut imposer, ou qui, au contraire, nie la religion par la violence, est injuste à l'égard de la personne et de Dieu, mais aussi envers elle-même. Dieu appelle à lui l'humanité dans un dessein d'amour qui, alors qu'il concerne la personne tout entière dans sa dimension naturelle et spirituelle, exige d'y répondre en termes de liberté et de responsabilité, de tout son cœur et de tout son être, individuel et communautaire. La société elle-même, en tant qu'expression de la personne et de l'ensemble de ses dimensions constitutives, doit donc vivre et s'organiser en sorte de favoriser l'ouverture à la transcendance. C'est précisément pour cela que les lois et les institutions d'une société ne peuvent pas être configurées en ignorant la dimension religieuse des citoyens ou au point d'en faire totalement abstraction. Elles doivent se mesurer - grâce à la participation démocratique de citoyens conscients de leur haute vocation - à l'être de la personne afin de pouvoir la seconder dans sa dimension religieuse. N'étant pas une création de l'État, elle ne peut être manipulée par lui ; elle devrait plutôt en recevoir reconnaissance et respect.

Lorsque l'ordonnancement juridique, à tous les niveaux, national et international, permet ou tolère le fanatisme religieux ou antireligieux, il manque à sa mission même qui est de protéger et de promouvoir la justice et le droit de chacun. Ces réalités ne peuvent être abandonnées à l'arbitraire du législateur ou de la majorité, car, comme l'enseignait déjà Cicéron, la justice consiste en quelque chose de plus qu'un simple acte productif de la loi et de son application. Elle implique de reconnaître à chacun sa dignité, laquelle, sans liberté religieuse, garantie et vécue dans son essence, résulte mutilée et lésée, exposée au risque de tomber sous la coupe des idoles, des biens contingents transformés en absolus. Tout cela risque de mener la société à des totalitarismes politiques et idéologiques qui donnent une place exagérée au pouvoir public, tandis que les libertés de conscience, de pensée et de religion sont humiliées ou jugulées, comme si elles pouvaient lui faire concurrence.

Dialogue entre institutions civiles et religieuses

9. Le patrimoine de principes et de valeurs exprimés par une religiosité authentique est une richesse pour les peuples et pour leur ethos. Ce patrimoine parle directement à la conscience et à la raison des hommes et des femmes, il leur rappelle l'impératif de la conversion morale, les incite à cultiver la pratique des vertus et à se rapprocher les uns des autres avec amour, sous le signe de la fraternité, en tant que membres de la grande famille humaine.

Dans le respect de la laïcité positive des institutions étatiques, la dimension publique de la religion doit toujours être reconnue. Dans ce but, il est fondamental que s'instaure un dialogue sincère entre les institutions civiles et religieuses pour le développement intégral de la personne humaine et l'harmonie de la société.

Vivre dans l'amour et dans la vérité

Dans l'univers mondialisé caractérisé par des sociétés toujours plus multi-ethniques et multi-confessionnelles, les grandes religions peuvent représenter un important facteur d'unité et de paix pour la famille humaine. A partir de leurs propres convictions religieuses et de la recherche rationnelle du bien commun, leurs fidèles sont appelés à vivre de manière responsable leur propre engagement dans un contexte de liberté religieuse. Au sein des cultures religieuses variées, s'il faut rejeter tout ce qui est contraire à la dignité de l'homme et de la femme, il est nécessaire, à l'inverse, d'accueillir comme un trésor tout ce qui s'avère positif pour la convivialité civile. L'espace public que la communauté internationale rend disponible pour les religions et pour leur proposition d'une « vie bonne », favorise l'émergence d'une mesure commune de vérité et de bien, ainsi qu'un consensus moral, qui sont essentiels pour une coexistence juste et pacifique. Les leaders des grandes religions, en vertu de leur rôle, de leur influence et de leur autorité dans leurs propres communautés, sont appelés les tout premiers au respect mutuel et au dialogue.

Les chrétiens, pour leur part, sont invités, par la foi même en Dieu, Père du Seigneur Jésus-Christ, à vivre en frères, qui se rencontrent dans l'Eglise et qui collaborent à l'édification d'un monde où les personnes et les peuples ne feront « plus de mal ni de violence [...] car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Is 11,9).

Le dialogue comme recherche en commun

Pour l'Église, le dialogue entre les fidèles des diverses religions représente un instrument important pour collaborer au bien commun avec toutes les communautés religieuses. L'Église elle-même ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans les diverses religions. « Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ».

Le chemin ainsi indiqué n'est pas celui du relativisme ou du syncrétisme religieux. L'Église en effet « annonce, et elle est tenue d'annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14,6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s'est réconcilié toutes choses ». Cela n'exclut pas cependant le dialogue et la recherche commune de la vérité dans divers milieux vitaux, car, selon une expression souvent utilisée par saint Thomas d'Aquin, « toute vérité, qui que ce soit qui la dise, vient de l'Esprit Saint ».

En 2011 sera fêté le 25e anniversaire de la Journée mondiale de prière pour la paix, convoquée en 1986 à Assise par le vénérable Jean-Paul II. A cette occasion, les responsables des grandes religions du monde ont manifesté combien la religion est un facteur d'union et de paix et non de division et de conflits. Le souvenir de cette expérience est un motif d'espérance en un avenir où tous les croyants se sentent et deviennent effectivement artisans de justice et de paix.

Vérité morale dans la politique et dans la diplomatie

La politique et la diplomatie devraient prendre en considération le patrimoine moral et spirituel offert par les grandes religions du monde pour reconnaître et affirmer des vérités, des principes et des valeurs universelles qui ne peuvent être niés sans nier en même temps la dignité de la personne humaine. Mais, dans la pratique, qu'est-ce que cela veut dire promouvoir la vérité morale dans le monde de la politique et de la diplomatie ? Cela signifie agir de manière responsable à partir de la connaissance objective et complète des faits ; cela veut dire déstructurer des idéologies politiques qui finissent par supplanter la vérité et la dignité humaine et veulent promouvoir des pseudo valeurs sous le couvert de la paix, du développement et des droits humains ; cela veut dire favoriser un engagement constant pour fonder la loi positive sur les principes de la loi naturelle. Tout cela est nécessaire et est cohérent avec le respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine, respect garanti par les Peuples de la terre dans la Charte de l'Organisation des Nations Unies de 1945, qui présente des valeurs et des principes moraux universels de référence pour les normes, les institutions, les systèmes de coexistence au niveau national et international.

Au-delà de la haine et des préjugés

13. En dépit des enseignements de l'histoire et de l'engagement des États, des Organisations internationales au niveau mondial et local, en dépit des efforts des Organisations non gouvernementales et de tous les hommes et femmes de bonne volonté qui, chaque jour, se dépensent pour la sauvegarde des droits et des libertés fondamentaux, on constate aujourd'hui encore, dans le monde des persécutions, des discriminations, des actes de violence et d'intolérance liés à la religion. En Asie et en Afrique en particulier, les principales victimes sont les membres des minorités religieuses, auxquels il est interdit de professer librement leur religion ou d'en changer, par des intimidations, par la violation des droits et des libertés fondamentaux et des biens essentiels, allant jusqu'à la privation de la liberté personnelle ou même de la vie.

Il existe en outre - comme je l'ai déjà dit - des formes plus élaborées d'hostilité envers la religion, qui, dans les pays occidentaux, se manifestent parfois par le reniement de l'histoire et des symboles religieux dans lesquels se reflètent l'identité et la culture de la majorité des citoyens. Ces attitudes alimentent souvent haine et préjugés et ne sont pas cohérentes avec une vision sereine et équilibrée du pluralisme et de la laïcité des institutions, sans compter qu'elles peuvent empêcher les jeunes générations d'entrer en contact avec le précieux héritage spirituel de leurs pays.

La défense de la religion passe par la défense des droits et des libertés des communautés religieuses. Que les leaders des grandes religions du monde et les responsables des Nations renouvellent donc leur engagement pour la promotion et la sauvegarde de la liberté religieuse, en particulier pour la défense des minorités religieuses, qui ne représentent pas une menace pour l'identité de la majorité, mais représentent au contraire une opportunité de dialogue et d'enrichissement culturel réciproque ! Leur défense est la meilleure manière de renforcer l'esprit de bienveillance, d'ouverture et de réciprocité avec lequel protéger les droits et les libertés fondamentaux dans tous les domaines et toutes les régions du monde.

La liberté religieuse dans le monde

14. Je m'adresse maintenant aux communautés chrétiennes qui souffrent de persécutions, de discriminations, de violences et d'intolérance, particulièrement en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et spécialement en Terre Sainte, lieu choisi et béni par Dieu. Tout en leur renouvelant l'assurance de mon affection paternelle et de ma prière, je demande à tous les responsables d'agir avec promptitude pour mettre fin à toute brimade contre les chrétiens qui habitent dans ces régions. Puissent les disciples du Christ, confrontés aux adversités du moment, ne pas perdre courage, car le témoignage rendu à l'Évangile est et sera toujours signe de contradiction !

Méditons en notre cœur les paroles du Seigneur Jésus : « Heureux les affligés, car ils seront consolés. Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. [...] Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5, 5-12). Renouvelons donc « l'engagement pris par nous à l'indulgence et au pardon, que nous demandons à Dieu dans le Notre Père, en posant nous-mêmes la condition et la mesure de la miséricorde désirée. En effet, nous prions ainsi : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6, 12) ». La violence ne se vainc pas par la violence. Que notre cri de douleur soit toujours accompagné par la foi, par l'espérance et le témoignage de l'amour de Dieu ! J'exprime aussi le souhait qu'en Occident, spécialement en Europe, cessent l'hostilité et les préjugés à l'encontre des chrétiens qui veulent donner à leur vie une orientation cohérente avec les valeurs et les principes exprimés dans l'Évangile. Que l'Europe apprenne plutôt à se réconcilier avec ses propres racines chrétiennes : elles sont essentielles pour comprendre le rôle qu'elle a eu, qu'elle a et veut avoir dans l'histoire ; elle saura ainsi faire l'expérience de la justice, de la concorde et de la paix, en cultivant un dialogue sincère avec tous les peuples.

La liberté religieuse, chemin vers la paix

15. Le monde a besoin de Dieu. Il a besoin de valeurs éthiques et spirituelles, universelles et partagées, et la religion peut offrir une contribution précieuse dans leur recherche, pour la construction d'un ordre social juste et pacifique au niveau national et international.

La paix est un don de Dieu et en même temps un projet à mettre en œuvre, jamais complètement achevé. Une société réconciliée avec Dieu est plus proche de la paix, qui n'est pas simplement l'absence de guerre, qui n'est pas le simple fruit d'une prédominance militaire ou économique, ni encore moins de ruses mensongères ou d'habiles manipulations. La paix, en fait, est le résultat d'un processus de purification et d'élévation culturelle, morale et spirituelle de chaque personne et chaque peuple, processus dans lequel la dignité humaine est pleinement respectée. J'invite tous ceux qui désirent devenir artisans de paix, et spécialement les jeunes, à se mettre à l'écoute de la voix intérieure qui est en eux, pour trouver en Dieu, le point de référence stable pour la conquête d'une liberté authentique, la force inépuisable pour orienter le monde avec un esprit nouveau, capable de ne pas répéter les erreurs du passé. Comme l'enseigne le Serviteur de Dieu Paul VI, dont la sagesse et la clairvoyance nous ont valu l'institution de la Journée Mondiale de la Paix : « Il faut avant tout donner à la Paix d'autres armes que celles destinées à tuer et à exterminer l'humanité. Il faut surtout les armes morales, qui donnent force et prestige au droit international, à commencer par l'observation des pactes ». La liberté religieuse est une arme authentique de la paix, et elle a une mission historique et prophétique. En effet, elle valorise et fait fructifier les qualités les plus intimes et les potentialités de la personne humaine capables de changer et rendre meilleur le monde. Elle permet de nourrir l'espérance en un avenir de justice et de paix, même devant les graves injustices et les misères matérielles et morales. Puissent tous les hommes et toutes les sociétés, à tout niveau et en tout point de la terre, faire sans tarder l'expérience de la liberté religieuse, chemin vers la paix !

Au Vatican, le 8 décembre 2010.

BENEDICTUS PP XVI



Afin que nul n’ignore


Afin que nul n’ignore


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janvier 02, 2011

Que personne ne soit trompé par le sens du message du Président Iranien aux Chrétiens


Que personne ne soit trompé par le sens du message du Président Iranien aux Chrétiens

Ainsi que l’on peut l’apprendre,

« Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a adressé ses vœux aux chrétiens pour la nouvelle année, indique samedi l'agence de presse officielle Irna. Le controversé leader iranien a appelé à plus de justice, de fraternité, de sécurité et de paix sur toute la planète, selon l'agence. Il a également adressé un message au pape Benoît XVI, appelant au "succès de tous les vrais disciples de Jésus Christ" à la "prospérité de la religion divine dans le monde pour la nouvelle année chrétienne". »

Les termes choisis ont un sens : « les vrais disciples de Jésus Christ ».

Une lecture hâtive et ne prêtant pas de surcroît attention à ce qui peut être écrit dans le coran, pourrait laisser croire que le Président de l’Iran adresse un message de paix en faveur des Chrétiens, il se garde d’employer ce terme, lui préférant les mots « vrais disciples de Jésus Christ. »

Par ailleurs, au Pape de Rome, il souhaite la « prospérité de la religion divine »

Il convient d’analyser au regard du coran, de la pensée des disciples de Mahomet, le sens exact de ces termes.

La sourate IX, 31 expose, à l’égard des Chrétiens : « Ils ont élevé au rang de divinités en dehors de Dieu leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Messie, fils de Marie, alors qu’ils avaient reçu ordre de n’adorer que Dieu l’Unique, en dehors duquel il n’y a point de divinité. Gloire à Lui ! Il est infiniment au-dessus de ce qu’ils prétendent Lui associer. »

Pour un musulman, être disciple de Jésus+Christ, ce n’est pas Le reconnaître comme étant Dieu, mais comme un prophète : « vrais disciples » constitue une nuance entre ceux qui le seraient réellement au regard de l’Islam, et ceux qui déclarant l’être par leur Foi, ne sont pas justifiés par l’Islam dans cette qualification !

« Il est inconcevable que Dieu Se donne un fils. Sa gloire ne saurait y consentir ! » énonce le même livre en la sourate XIX, 35, et encore : « Ô gens des Écritures ! Ne soyez pas excessifs dans votre religion ! Dites uniquement la vérité sur Dieu ! Le Messie Jésus, fils de Marie, est seulement l’envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un Esprit émanant du Seigneur ! Croyez en Dieu et en Ses prophètes, mais ne parlez pas de Trinité ! Cessez d’en parler dans votre propre intérêt ! Il n’y a qu’un seul Dieu ! Et Il est trop Glorieux pour avoir un fils ! », selon la sourate IV, 171.

Etre disciple de Jésus+Christ, pour un musulman, pour l’islam, oblige « le croyant » à considérer Jésus comme un homme envoyé de Dieu certes (Mahomet pouvait-il faire moins ?), mais seulement un homme !

Mais peut-on être disciple d’un homme en matière de Révélation ?

Quel sens dès lors donner aux mots ainsi choisis ?

Selon l’Islam où est « la Révélation » ? Elle serait dans le coran : « ceux à qui Nous avons donné l’Écriture connaissent le Prophète comme ils connaissent leurs propres enfants ; mais ceux qui œuvrent à leur propre perte sont ceux qui ne croient pas. » Sourate VI, 20, et encore en la sourate II, 146, 247 « Ceux à qui Nous avons donné l’Écriture connaissent bien le Prophète, comme ils connaissent leurs propres enfants. Mais certains d’entre eux cachent sciemment la vérité. Or, la vérité vient de ton Seigneur. Ne te laisse donc pas gagner par le doute ! »

Sont disciples ceux qui reconnaissent l’Ecriture, en l’occurrence ce qu’énonce le coran, expression de la vraie religion, ainsi que l’énonce le coran : «Quiconque recherche en dehors de l’islam une autre religion, celle-ci ne sera point acceptée de Lui ; et dans l’autre monde, il sera du nombre des réprouvés. » en la sourate III, 85.

En conclusion, Que nul ne soit trompé, ne s’agit-il pas notamment d’un appel des Chrétiens à quitter leur religion, abdiquer leur Foi, au profit de ce qui est alors considéré par les musulmans comme la seule religion venant de Dieu, l’Islam ?

Si ce souhait est exaucé, alors se comprend de même la place du mot « prospérité » devant ces autres : « religion divine »