février 22, 2016

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LES ALCHIMISTES - CHIMISTES




A - Le plaidoyer des juristes

Depuis le début du XIVe siècle, les juristes disposent d'un modèle qu'ils recopient jusqu'à la fin du Moyen Age, le conseil 74 d'Oldradus inséré dans un recueil que les éditions imprimées (ici Francfort, 1576) présentent sous le titre Consilia seu responsa et quaestiones aureae (traduction J.P. Baud) :
Est-ce que l'alchimiste pèche, ou l'alchimie est-elle un art prohibé?
Il semble que oui. Et que l'art d'alchimie soit interdit est bien ce que paraît dire le canon Episcopi (Décret de Gratien, cause 26, question 5, canon 12, 2) : en effet quiconque croit possible de faire une créature, ou la changer en mieux, ou la transformer en une autre espèce ou en une autre semblable, si ce n'est par le Créateur lui-même, est un infidèle et pire qu'un païen. En outre, ces alchimistes étudieraient beaucoup, mais ne parviendraient jamais à la vérité scientifique et, par là, seraient à l'origine de nombreuses tromperies. De plus, ce serait une science qui ne conduirait pas à la piété, comme on le dit habituellement au sujet de l'astrologie. Ajoutons qu'elle ne saurait se pratiquer sans décoction d'or, ce qui semble interdit par le droit.
Au contraire, il semble que ceux qui, de l'étain, du plomb ou d'un autre métal vil, produisent de l'or ou de l'argent, du moment qu'ils ne le font pas par l'art magique ou par une autre méthode odieuse aux lois, ne soient pas répréhensibles, mais plutôt dignes d'éloges, tels ces mineurs qui associent dans leur travail leur intérêt à celui de la république. D'ailleurs le droit favorise ces derniers, à cause de l'utilité publique qui semble résulter de leurs entreprises : ainsi, ils peuvent, malgré l'opposition du propriétaire, pénétrer sur le fonds d'autrui pour chercher du métal, ce qui ne serait pas permis en d'autres circonstances. Les alchimistes ne disent pas, contrairement à ce qu'on rapporte, qu'une espèce est changée en une autre, car ce n'est pas possible, mais ils disent que d'une espèce métallique, par exemple de l'étain, peut être produite une autre espèce métallique, par exemple de l'or. Et cela n'a rien d'extraordinaire car nous voyons parfois une chose vivante produite à partir d'une chose morte, par exemple lorsque, à partir de vers, naît de la soie. Et d'autres choses du même genre, comme lorsque du verre est produit à partir de l'herbe. La chose est bien plus compréhensible dans le domaine des métaux, entre lesquels existe plus d'harmonie et de similitudes. Car, comme ils le professent eux-mêmes - et ainsi qu'on le trouve dans le Livre sur les propriétés des choses , au paragraphe De l'alchimie - tous les métaux procèdent du même principe, c'est-à-dire du soufre et du mercure : c'est en fonction d'un certain nombre d'éléments, dont certains ont une meilleure influence en un lieu qu'en un autre, qu'il y aura de l'étain en un lieu, de l'argent en un autre, de l'or ailleurs, et ainsi de suite. Donc, comme cet art imite la nature, les alchimistes ne semblent pas pécher si, par cette vertu qui est dans les herbes, les pierres ou les éléments, ils veulent faire de l'argent avec de l'étain : en effet, comme ils sont du même principe, ainsi que les autres métaux, le passage de l'un à l'autre est plus facile encore. Nombreuses sont en effet les vertus recelées par les herbes et par les pierres car, ainsi que le dit le bienheureux Augustin, il y a dans les choses corporelles, au milieu de tous les éléments, quelques raisons cachées et enfouies qui, lorsque se présente l'occasion temporelle et causale, font éclater ces choses en des espèces produites par leurs propres moyens et fins. Si donc ils attribuent cela à Dieu, ils ne semblent pas pécher. En outre, je vois qu'il n'est pas prévu une peine très importante pour celui qui donne du cuivre pour de l'or, même sciemment.

B - La décrétale Spondent de Jean XXII, selon le témoignage d'un inquisiteur

Jusqu'au XVIe siècle, l'inquisiteur Nicolas EYMERIC est le seul qui semble connaître l'Extravagante Spondent de Jean XXII. Il en relate les circonstances dans son Traité contre les alchimistes, rédigé en 1396 (Tractatus contra alchimistas ,manuscrit latin 3171 de la Bibliothèque Nationale de Paris, folio 50 r , transcription et traduction J.P. Baud) :
La quatrième question consiste à savoir si l'art alchimique est condamné par la loi humaine. Il en est assurément ainsi. Le pape Jean XXII, étant en Avignon, eut tous les philosophes naturalistes et tous les alchimistes qu'il pouvait avoir. Tout ce monde a été interrogé, très précisément, au sujet de l'alchimie, afin de savoir si c'était un art véritable ou non : les alchimistes se tenaient à l'affirmative, les autres niaient. Au moment d'en venir aux preuves, et comme les alchimistes ne trouvaient rien malgré leurs efforts, le pape promulgua contre eux une décrétale qui commence par Spondent , dont la teneur suit : il y désapprouve cet art et, ce faisant, il interdit de s'en mêler, l'interdiction englobant tout le monde, avec les peines encourues par les contrevenants, qu'ils soient religieux, clercs ou laïcs.

C - Résistances du dogmatisme médical face à la promotion de la chimie

Gui PATIN, dans une lettre de 1650 (Lettres choisies de feu M. Guy Patin, I, Paris, 1692, lettre 46), entend défendre la médecine et les malades contre l'intrusion de la chimie dans les sciences médicales :
Je sais bien mieux employer mon temps, qu'à réfuter des bagatelles ; joint que la chimie se réfute assez bien d'elle-même tous les jours sans en faire des livres exprès ; cum chymistae nostri quotquot hic adsunt sint miserrimi homunciones indocti et illiterati, calamitosa, poscinummia, et afflictissima mendicabula (vu que nos chimistes, sans exception, sont de très misérables créatures, ignorantes et illettrées, des mendiants affligeants, avides et des plus démunis) : que si quelques-uns ont un peu plus que du pair ils ne laissent point d'être très glorieux et très ignorants. Et il faut avouer que dans le petit nombre de ceux qui font bonne mine avec leur chimie il n'y en a point de bons médecins, mais la plupart sont faux-monnayeurs : l'expérience nous l'a fait connaître, et je tiens pour certain ce que j'ai autrefois appris d'un de mes maîtres, duo sunt animalia mendacissima, herborista, chymista (les deux êtres les plus menteurs sont l'herboriste et le chimiste). La chimie n'est nullement nécessaire en médecine, et il faut avouer qu'elle y a fait plus de mal que de bien, vu que sous ombre d'éprouver des médicaments métalliques, naturellement virulents et pernicieux, avec leurs nouvelles préparations, la plupart des malades en ont été tué. L'antimoine seul en a plus tué que n'a fait le roi de Suède en Allemagne... Je ne dirai jamais d'injure à un docteur en médecine, pour l'honneur de la profession : mais je vous avoue que tout ce que j'ai connu jusqu'à présent de chimistes, n'ont été que de pauvres vagabonds, souffleurs, venteurs et menteurs, ou imposteurs très ignorants.

D - Le chimiste, industriel et patriote

Jean CHAPTAL (De l'industrie française, II, Paris, 1819), raconte, comme acteur et témoin de l'événement, comment la guerre a donné un final d'apothéose à l'installation du chimiste dans la légalité nationale de l'ère industrielle:
Les progrès qu'ont fait les arts chimiques, depuis trente ans, étonneront d'autant plus la postérité, que c'est au milieu des tempêtes politiques que les principales découvertes ont pris naissance ; on se demandera un jour, comment un peuple, en guerre avec toute l'Europe, séquestré des autres nations, déchiré au dedans par les dissensions civiles, a pu élever son industrie au degré où elle est parvenue...
Bloquée de toutes parts la France s'est vue réduite à ses propres ressources : toute communication au dehors lui était presque interdite ; ses besoins augmentaient par le désordre de l'intérieur et par la nécessité de repousser l'ennemi qui était à ses portes : elle commençait déjà à sentir la privation d'un grand nombre d'objets qu'elle avait tiré jusque-là des pays étrangers : le gouvernement fit un appel aux savants ; et, en un instant, le sol se couvrit d'ateliers ; des méthodes plus parfaites et plus expéditives remplacèrent partout les anciennes ; le salpêtre, la poudre, les fusils, les canons, les cuirs, etc., furent préparés ou fabriqués par des procédés nouveaux ; et la France a fait voir encore une fois à l'Europe étonnée, ce que peut une grande nation éclairée, lorsqu'on attaque son indépendance.
A cette époque, la chimie venait de faire de si grands progrès qu'elle pouvait interroger la nature dans ses opérations et maîtriser celles des arts : son utilité a été si généralement reconnue, ses applications aux arts sont devenues si nombreuses, qu'on en a fait une des bases de l'instruction publique : elle forme aujourd'hui un état pour la jeunesse studieuse ; et déjà nous ne voyons plus une fabrique importante dont la direction ne soit confiée à un homme instruit de cette science.
Le temps n'est pas bien éloigné où le fabricant se méfiait des conseils du savant, et cette méfiance n'était que trop fondée : dans l'état d'imperfection où était alors la chimie, elle ne pouvait se rendre compte de presque aucun phénomène ; et les applications d'une fausse doctrine faisaient dévier l'entrepreneur au lieu de le diriger vers le but. Mais du moment que la chimie est devenue une science positive ; surtout lorsqu'on a vu des chimistes à la tête des plus grandes entreprises, et faire prospérer de leurs mains tous les genres d'industrie, le mur de séparation est tombé, la porte des ateliers leur a été ouverte, on a invoqué leurs lumières ; la science et la pratique se sont éclairées réciproquement, et l'on a marché à grands pas vers la perfection.
C'est dans les circonstances les plus difficiles que se sont opérés tous ces changements ; le gouvernement, pressé par le besoin, a successivement tiré plusieurs savants de leurs cabinets pour les placer dans les ateliers, et la plupart y ont fait des prodiges en très peu de temps ; je ne citerai qu'un exemple : en moins de trois mois on était parvenu à fabriquer, dans la poudrerie de Grenelle et par des procédés nouveaux, 35 milliers de bonne poudre par jour.
Le mouvement qui fut alors imprimé ne s'est point ralenti : plusieurs savants qui avaient été lancés, presque malgré eux dans la carrière de l'industrie, sont restés à la tête de leurs établissements, et les nombreux élèves que forme la chimie en créent de nouveaux de toutes parts.


Source : non retrouvée.

février 21, 2016

" Montre-moi ton Dieu " Saint THEOPHILE, évêque d'Antioche (vers 183-185) Extrait du Livre I, 1 à 7 (passim), Trois Livres à Autolycus, Sources Chrétiennes n° 20






" Observez les lys de champs, comme ils croissent :
ils ne peinent ni ne filent.

Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l'un deux".

Evangile de Matthieu, 6,28-29
" Quelles merveilles sont tes œuvres ! "

Psaume 139


Si tu me dis: " Montre-moi ton Dieu «, je pourrai te répondre: " Montre-moi ton homme, et moi je te montrerai mon Dieu ".
Présente donc, en train de voir, les yeux de ton âme, et les oreilles de ton cœur en train d'écouter !
Dieu, en effet, est aperçu par ceux qui peuvent le voir, après que les yeux de leur âme se sont ouverts.
Alors tu vas me dire: " Toi qui vois, décris-moi l'aspect de Dieu ".
Ecoute donc: l'aspect de Dieu est ineffable, inexprimable, et ne peut être vu avec les yeux charnels.
Sa gloire le rend sans limite, sa grandeur sans bornes, sa hauteur au-dessus de toute idée, sa force incommensurable, sa sagesse sans équivalent, sa bonté illimitable, sa bienfaisance indicible.
Il n'a pas de commencement parce qu'il n’est pas engendré; il est immuable, autant qu'immortel.
On l'appelle Dieu parce qu'il a tout fondé sur sa propre stabilité.

Il est Seigneur, parce qu'il est maître de tout; Père parce qu'il existe avant tout ; Fondateur, Créateur, parce qu'il a tout produit et créé; Très-Haut parce qu'il est supérieur à tout.

Les hauteurs des cieux, les profondeurs des abîmes, les extrémités de la terre sont dans sa main, il n'est pas de lieu où soit suspendue son action.

Le ciel est son travail, la terre est son ouvrage, la mer est sa création, l'homme est son œuvre et sa propre image.

Le soleil, la lune et les étoiles sont les éléments de son ordre: ils doivent fournir des signes, des mesures temporelles, des jours et des années et d'être d'utiles serviteurs pour les hommes.

L'univers a été créé par Dieu, tiré du néant à l'existence, afin que par ses œuvres on connût et on imaginât sa grandeur.

Dieu ne peut être perçu par les yeux humains, mais sa providence et ses œuvres le font voir et imaginer.
Souviens-toi donc de ses œuvres : les saisons qui périodiquement changent et les variations du ciel;
la course si bien réglée des astres alignés;
le défilé bien ordonné des jours et des nuits, des mois et des années;
la beauté si variée des semences, des plantes et des fruits;
la grande diversité des races d'animaux quadrupèdes, d'oiseaux, de reptiles et de poissons d'eau douce et d'eau salée;
l'instinct qui est inné aux animaux de se reproduire et de nourrir leurs petits, non pour leur propre utilité mais pour que l'homme en jouisse;
et la prévoyance dont Dieu fait preuve en préparant à toute chair sa nourriture, ainsi que la soumission qu'il a prescrit à tout l'univers d'observer vis-à-vis de l'homme;
le flux continuel des sources d'eau douce et des fleuves;
l'appoint opportun des rosées, des averses et des pluies ;
le mouvement infiniment divers des corps célestes, l'étoile du matin qui se lève et qui annonce la venue du grand astre;
la conjonction de la Pléiade et d'Orion;
Acturus et le reste des astres qui circulent dans la voûte des cieux et que la multiforme sagesse de Dieu a tous appelés par un nom particulier !
C'est ce Dieu seul qui a tiré des ténèbres la lumière, qui a constitué le dépôt du vent, établi les réserves de l'abîme et fixé les limites des mers;
il a mis de côté la neige et la grêle, il rassemble les eaux dans les réserves abyssales, il serre l'obscurité dans ses réserves, il sort la lumière - l'agréable, l'exquise lumière - de ses réserves; il fait monter les nuages des extrémités de la terre.
Voilà mon Dieu, le Seigneur de l'univers.

Un Mauvais procès fait à l’Eglise : la question de la reconnaissance des enfants fils de prêtres.





I
Marc Bradfer interpelle l'Eglise sur la reconnaissance des enfants de prêtres.

En 2004, Jean Paul II l'a béni place Saint-Pierre. Mais depuis, le Vatican n'a pas bronché. À Toulouse, Marc Bradfer vient d'écrire au pape Benoît XVI pour lui demander la reconnaissance par l'Église des enfants de prêtres.
Son histoire singulière, Marc Bradfer l'a contée dans un livre, « Fils de prêtre », paru chez Elytis. Son père, Albert Bradfer, est décédé en 1970. Marc est alors âgé de dix ans. Cinq plus tard, il apprend de la bouche de l'un de ses frères que leur père était prêtre. Marc mettra des années à percer le silence qui entoure le tabou familial.
Âgé de 50 ans, devenu récemment brancardier au Centre anticancéreux Claudius Régaud de Toulouse, Marc Bradfer continue d'écrire des livres et ne cesse d'interpeller le Vatican sur le sujet : « J'attends une parole de reconnaissance, une parole de bienveillance de la part de Benoît XVI ».
Cet été, le quotidien italien La Stampa avait affirmé que la question des enfants de prêtres allait être étudiée par le Vatican. Information démentie fermement le lendemain par le porte-parole du pape. Est-ce-à-dire que le chapitre est clos ? Peut-être pas. En Allemagne, où les enfants de prêtres seraient au nombre de 3000, une association secoue le cocotier. L'Allemagne, c'est le pays d'origine du cardinal Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. « La crainte du pape est que cette association puisse élever le problème au niveau politique », explique Christian Terras, rédacteur de la revue Golias. Le Bundestag, le parlement allemand, aurait été saisi, ainsi que la Cour constitutionnelle du pays. « Benoît XVI est gêné que son église d'origine soit à la pointe de ce combat », ajoute Christian Terras.
La science, avec les tests ADN, ajoute à l'embarras de l'Église. Aux États-Unis, les procès contre les prêtres pédophiles ont ruiné la réputation et le tiroir-caisse des diocèses, dont une quarantaine serait en faillite. Les enfants de prêtres pourraient intenter des procès en reconnaissance de paternité, avec des tests ADN pour preuve, et demander des dommages et intérêts à l'Église.
Selon Christian Terras, 40 à 50 % des prêtres en fonction en Europe ne respecteraient pas la règle du célibat. En Amérique latine, le pourcentage serait de 60 %. En Afrique, ce serait 80 %. Ces chiffres sont difficiles à vérifier. Et les confessions publiques des prêtres, rares. L'Église a toutefois de plus en plus de mal à masquer une réalité. Mais Benoît XVI, qui consacre cette année jubilaire au sacerdoce, n'en laisse rien paraître. Au contraire. Au mois d'avril dernier, le Vatican a accordé de nouveaux pouvoirs disciplinaires à la Congrégation pour le clergé afin de faciliter la réduction à l'état laïc de prêtres vivant avec une femme. Auparavant, la procédure était plus longue.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Telle est la marche de l'Eglise sur le sujet.

Sa lettre à Benoît XVI
Voici des extraits de la lettre de Marc Bradfer à Benoît XVI :
« Très Saint-Père,
Ce mercredi 6 octobre 2004, sur l'esplanade de Saint-Pierre, je me trouvais face au Saint-Père Jean-Paul II, une main posée sur la main de l'homme vénérable.
Je recevais sa bénédiction en tant que « fils de prêtre », présenté ainsi par Monseigneur Fortunato Baldelli, nonce apostolique à Paris - votre ambassadeur - qui organisa et accompagna la réalisation de mon vœu.
Cette rencontre singulière, je l'avais souhaitée peut-être depuis le jour, trente ans auparavant, où la vérité déconcertante éclaira d'un jour nouveau l'origine de ma famille.
J'ai souffert longtemps, héritier de la douleur morale de mes parents… Que le silence des pères qui n'ont pas reconnu ces enfants, que les silences d'un clergé qui feint d'ignorer ou de sous-estimer, par le mépris ou la réprobation, des vies marquées par la faute, que tous ces silences à l'œuvre dans l'Église trouvent enfin le courage de la parole et la dignité de la vérité que ces fils et filles méritent depuis leur naissance… Il y a un temps pour occulter et il y a un temps pour reconnaître ».

II

ETRE OU NE PAS ETRE ?

J’avoue être surpris par une telle supplique.

La question des prêtres pédophiles, évoquée dans la présentation de la lettre critiquée est un autre sujet et d’une gravité suffisante en ce qui la concerne pour permettre selon les dispositions de la théologie morale et du droit canon – n’en déplaise à Rome peut-être -, la levée du secret de la confession qui n’est pas contrairement à ce que l’on croit un secret absolu, cela fera l’objet d’un essai proposé sur le site.

Le Demandeur dans la supplique souffre-t-il d’exister et aurait-il préféré ne pas venir au monde ? Le paradis terrestre n’est plus notre lieu actuel de vie depuis la chute adamique, et chacun à un degré divers comme Job, connaît des insatisfactions qui le conduisent à s’interroger  peut-être sur l’Amour de Dieu.

« Hériter de la douleur morale de [ses] parents », a-t-il réfléchi à la question posée par les disciples quant aux rasions pour lesquelles un homme était né aveugle ? Et NSJ+C leur répond « c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » (Jean,  IX, 4)

Notre dignité est méritée (pour reprendre les termes choisis en cette lettre)  par notre Vocation, en l’occurrence selon ce qui est attendu de nous, il convient que selon ce que nous avons reçu, nous restituions les talents accordés sans les enfouir en terre, c’est-à-dire sans nous révolter.

L’homme ne peut pas être juge de Dieu en ce que la sagesse humaine ne peut approcher la Sagesse de Dieu sauf très partiellement et encore par la voie d’une spiritualité qui serait associée à la pratique constante de ce que nous enseignent les Evangiles.

Dans l’inconnaissance, il échet de ne pas se révolter.

JPB