février 21, 2011
Le Protestantisme est-il Chrétien ?
Le Protestantisme est-il Chrétien ?
Le canon XV du synode de DORDRECHT tenu en 1618 et 1619, énonce : « Au reste, l'Ecriture sainte rend d'autant plus illustre et recommandable cette grâce éternelle et gratuite de notre élection, qu'elle témoigne, en outre, que tous les hommes ne sont point élus, mais qu'il y en a de non élus, ou qui ne sont point fait participants de l'élection éternelle de Dieu; à savoir ceux que Dieu, selon son bon plaisir très libre, très juste, irrépréhensible et immuable, a décidé de laisser dans la misère commune, où ils se sont précipités par leur propre faute, et de ne pas leur donner la foi salutaire, ni la grâce de la conversion; mais, les ayant abandonnés dans leurs voies, et sous un juste jugement, de les condamner et de les punir éternellement, non seulement à cause de leur infidélité, mais aussi pour tous leurs autres péchés, et cela pour la manifestation de sa justice.
C'est là le décret de la réprobation, lequel ne fait nullement Dieu auteur du péché (ce qu'on ne peut pas penser sans blasphème), mais le montre juge redoutable, irrépréhensible et juste, et vengeur du péché. »
Une telle assertion s’oppose à l’Amour de Dieu, et par ce fait à la Révélation Chrétienne, La Nouvelle Alliance qui veut que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » (I. Tim II, 4)
Je suis le Chemin, La Vérité et la Vie, rappelle Notre Seigneur Jésus+ Christ (Jean ; XIV, 6).
La prédestination posée par la distinction entre élection et réprobation selon les premiers canons du Synode de Dordrecht, s’oppose à la sotériologie telle que manifestée par la christologie.
Le Livre de Concorde qui est un recueil de confessions de foi, publié en 1580, qui sont généralement acceptées par l'Église luthérienne, énonce : "Un chrétien ne doit s'intéresser à l'article de l'éternelle élection divine que dans la mesure où celle-ci est révélée dans la Parole de Dieu... C'est en Christ que nous devons chercher l'éternelle élection du Père qui, dans son conseil divin éternel, a résolu de ne sauver personne en dehors de ceux qui confessent son Fils, le Christ, et qui croient vraiment en lui... Grâce à la glorieuse assurance que nous donne cette salutaire doctrine, nous savons que nous sommes élus en Christ, par pure grâce et sans aucun mérite de notre part, pour la vie éternelle, et que personne ne peut nous ravir de sa main". (Formule de Concorde, Epitome, Article XI, p. 442)
L’idée selon laquelle ne seraient sauvés que ceux qui confessent la Foi telle que comprise par le Protestantisme, ne saurait constituer une « salutaire doctrine » en ce qu’à l’inverse de cette pensée, la Révélation Chrétienne insiste sur le fait que les œuvres priment sur la Foi.
Alors que la Confession d'Augsbourg, Article IV énonce : "Nos Eglises enseignent que les hommes ne peuvent être justifiés devant Dieu par leurs propres forces, mérites ou œuvres, mais qu'ils sont justifiés gratuitement à cause du Christ par la foi, lorsqu'ils croient qu'ils sont reçus en grâce et que leurs péchés leur sont remis à cause du Christ, qui par sa mort a satisfait pour nos péchés. C'est cette foi que Dieu compte comme justice devant lui »
Luther, Calvin, les penseurs du Protestantisme oublient ce que rappelle Pierre en sa deuxième Epître : par la piété et une sainte conduite il revient à l’homme de hâter le Jour de Dieu (II Pierre, III, 10-12)
Cette action sinon ce Devoir de l’ homme, résulte de ce que maintenant sauvé par la résurrection de NSJ+C, il lui revient d’accomplir la tâche qui lui était confiée originellement, garder et cultiver le Jardin d’Eden, en d’autres termes la Création accomplie en dessous des eaux du troisième Jour, garder et cultiver, en l’occurrence préserver et faire prospérer le champ de la Création telle que poursuivie à l’issue du deuxième Jour (Gen.. II, 15).
Aussi, il ne pouvait revenir à Dieu fait homme de sauver le monde entraîné par l’homme dans sa chute : cette mission nous incombe, et à Gethsémani, le Sauveur dans Son dialogue avec Son Père déclare : « Je prie pour eux, mais je ne prie pas pour le monde » (Jean XVII, 9).
Cette action de l’homme dans et pour le monde, ne saurait se résumer seulement à la rédemption de la seule Nature entraîné donc dans et par la Chute Adamique, elle intervient aussi envers tous les êtres humains, ainsi que le rappelle Jésus+ Christ en cette fondamentale Prière Sacerdotale qui résume tout le Mystère du Salut : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jean XVII, 20).
A Gethsémani, devant La Parole de Dieu, la thèse Protestante selon laquelle «les hommes ne peuvent être justifiés devant Dieu par leurs propres forces, mérites ou œuvres, », s’effondre, oubliant par « protestation » contre l’Eglise Indivise le principe de la Communion des Saints telle que souligné par la 2° Epître de Pierre, l’engagement donné par le Christ + Jésus à ceux qui déjà Lui sont acquis d’agir dans le monde pour que tous soient réconciliés en Christ, comme le souligne l’Apôtre : « Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. » (II Cor ; V, 18)
Ministre à son tour de la Réconciliation, il appartient à l’homme non pas de s’en remettre à La Grâce, dans l’espérance d’être parmi les justifiés, mais de participer à La Grâce par les Vertus surérogatoires, celles qu’évoque l’Apôtre : « En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Eglise » (Col. I, 24), cette participation, elle est demandée à tous les hommes de bonne volonté, et agissant non par la Foi prioritairement mais par les Œuvres primant sur elle, c’est par ce biais que conscient ou non de l’être, il revêt le nom de Chrétien.
Jean-Pierre BONNEROT
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