TRADITION ET
NOSTALGIE
Si au regard de la vraie Tradition - (dont la référence
n'est pas St Pie V et/ou le concile de Trente) - Vatican II est de nature à poser de réels problèmes face à ce que constitue l'Eglise
Indivise, il n'en demeure pas moins que la Fraternité dont SS le Pape de Rome
souhaita le retour au sein de son Eglise, avec ses positions et son isolement
finira par devenir ce que les historiens
nomment "une petite Eglise" au mieux, un cercle fermé et
refermé sur lui-même au nom d'une vérité qui reste à définir.
L'abbé Georges e Nantes, si critiqué, a pu s'opposer à Vatican
II et ses conséquences mais il ne quitta jamais son Eglise, et par l'ensemble
de ses publications et conférences, a défendu ses thèses, sans donc provoquer
un schisme et en acceptant les méchantes condamnations de Rome qu'il ne
méritait pas ! A ce bon théologien, aucune
main Romaine ne fut tendue !
Il convient de distinguer en effet la Tradition de la
nostalgie.
Les réformes liturgiques par exemple opérées par St Pie V
constituent une révolution bien plus importante face à la Liturgie
antérieure, comparativement à la réforme
de Paul VI face à St Pie V : certes les traditionalistes méconnaissent la
Tradition Liturgique, oubliée en effet depuis des siècles. La vérité est-elle
dans la Tradition de l'Eglise Indivise d'avant Pie V ou dans la nostalgie de
baigner encore dans des cérémonies qui émurent une enfance aujourd'hui qui
n'est plus nôtre ? La Messe révèle-t-elle une communion symbolique, seulement la transsubstantiation, encore
d'autres choses en outre, dont l'actualisation du Huitième Jour ?
En matière de dogme, le problème se pose dans la définition
et la conscience de ce qu'est l'Eglise. Si l'Eglise est une simple assemblée de
fidèles (orientation plutôt protestante)
ou si l'Eglise est une conséquence de la double Pentecôte, Johannique
(Jean XX, 19-23) et des Actes , où l'Esprit Saint ayant été reçu par les
Apôtres, il sont appelés à témoigner, enseigner, baptiser; l4eglise étant alors
sous la dépendance de ce retour de l'Esprit Saint avec toutes les conséquences
qui en résultent.
Il est très certain que ces deux conceptions de l'Eglise
amèneront des compréhensions différentes du Dogme, mais que l'on ne s'y trompe
pas, l4glise ne débute pas avec la scolastique, SS Benoît XVI ne manque pas de
rappeler et lier le Magistère aux Pères de l'Eglise, et la lecture,
l'approfondissement des leçons des Pères, cela n'est pas réservé à l'Orient
Chrétien.
JPB
La lettre de Mgr Augustine Di Noia à Mgr Bernard Fellay