janvier 22, 2013

La lettre de Mgr Augustine Di Noia à Mgr Bernard Fellay



TRADITION ET NOSTALGIE





Si au regard de la vraie Tradition - (dont la référence n'est pas St Pie V et/ou le concile de Trente)  - Vatican II est de nature à poser de réels  problèmes face à ce que constitue l'Eglise Indivise, il n'en demeure pas moins que la Fraternité dont SS le Pape de Rome souhaita le retour au sein de son Eglise, avec ses positions et son isolement finira par devenir ce que les historiens  nomment "une petite Eglise" au mieux, un cercle fermé et refermé sur lui-même au nom d'une vérité qui reste à définir.

L'abbé Georges e Nantes, si critiqué, a pu s'opposer à Vatican II et ses conséquences mais il ne quitta jamais son Eglise, et par l'ensemble de ses publications et conférences, a défendu ses thèses, sans donc provoquer un schisme et en acceptant les méchantes condamnations de Rome qu'il ne méritait pas !  A ce bon théologien, aucune main Romaine ne fut tendue !

Il convient de distinguer en effet la Tradition de la nostalgie.

Les réformes liturgiques par exemple opérées par St Pie V constituent une révolution bien plus importante face à la Liturgie antérieure,  comparativement à la réforme de Paul VI face à St Pie V : certes les traditionalistes méconnaissent la Tradition Liturgique, oubliée en effet depuis des siècles. La vérité est-elle dans la Tradition de l'Eglise Indivise d'avant Pie V ou dans la nostalgie de baigner encore dans des cérémonies qui émurent une enfance aujourd'hui qui n'est plus nôtre ? La Messe révèle-t-elle une communion symbolique,  seulement la transsubstantiation, encore d'autres choses en outre, dont l'actualisation du Huitième Jour ?

En matière de dogme, le problème se pose dans la définition et la conscience de ce qu'est l'Eglise. Si l'Eglise est une simple assemblée de fidèles (orientation plutôt protestante)  ou si l'Eglise est une conséquence de la double Pentecôte, Johannique (Jean XX, 19-23) et des Actes , où l'Esprit Saint ayant été reçu par les Apôtres, il sont appelés à témoigner, enseigner, baptiser; l4eglise étant alors sous la dépendance de ce retour de l'Esprit Saint avec toutes les conséquences qui en résultent.
Il est très certain que ces deux conceptions de l'Eglise amèneront des compréhensions différentes du Dogme, mais que l'on ne s'y trompe pas, l4glise ne débute pas avec la scolastique, SS Benoît XVI ne manque pas de rappeler et lier le Magistère aux Pères de l'Eglise, et la lecture, l'approfondissement des leçons des Pères, cela n'est pas réservé à l'Orient Chrétien.

JPB

  
La lettre de Mgr Augustine Di Noia à Mgr Bernard Fellay