Maxime le Confesseur
Introduction
Saint Maxime le Confesseur prend
prétexte du commentaire de ce passage de la première épître de l’Apôtre Pierre (1,
19-20) - « le Christ, connu avant la fondation du monde et manifesté dans les derniers temps
à cause de vous » - pour exposer avec profondeur le mystère de l’union des
natures humaine et divine dans le Christ, en relation avec le projet éternel
des trois Personnes divines de permettre à toutes les créatures d’atteindre le
but que Dieu a voulu pour elles de toute éternité : la déification par grâce.
caractéristique, derrière un
style un peu compliqué, de l’ampleur de la vision théologique, cosmologique et anthropologique
du grand théologien byzantin pour qui tout le sens de la création et tout le sens de
l’existence de l’humanité passée, présente et à venir se résume dans le mystère
central de l’Incarnation.
Le mystère du Christ, la parole
de l’Écriture l’a appelé « Christ » (1 Pi 1, 19-20), et le
grand Apôtre en témoigne clairement en parlant ainsi
: « Le mystère caché depuis les siècles et les générations a été maintenant
manifesté » (Col 1, 26-27), disant
évidemment que « le mystère du
Christ » est la même chose que « le Christ ». C’est
manifestement une indicible et
inconcevable union selon l’hypostase de la divinité avec l’humanité, amenant
l’humanité à la même chose que la divinité, de toutes les façons, par la raison
de l’hypostase, faisant des deux une seule hypostase composée, n’entraînant
d’aucune manière une diminution quelconque de leur différence essentielle selon
la nature, en sorte que, d’une part, des deux [natures] l’hypostase devienne unique,
comme je l’ai dit, et que, d’autre part, demeure intacte la différence
naturelle, selon laquelle même après l’union la quantité naturelle des deux,
même unies, est conservée sans diminution. Là en effet où, selon l’union,
absolument aucune épreuve de changement ou d’altération n’a suivi pour les
réalités qui ont été unies, le principe essentiel de chacune d’elles est resté
intact. Et celles dont le principe essentiel est resté intact même après
l’union, leurs natures sont demeurées sans dommage en tout point, aucune ne
reniant, à cause de l’union, quoi que ce soit de ce qui lui appartenait.
l’économie, ce qu’Il n’était pas,
d’être conservé Lui-Même immuable, et quant à ce
qu’Il était selon la nature, et
quant à ce qu’Il est devenu par nature selon l’économie.
En effet, on ne saurait voir de
changement en Dieu, en qui on ne conçoit aucun
mouvement.
elles ont été jugées dignes de se
tenir, connaissance inaltérable, possédée toujours de la même manière, et
procurant la jouissance de Celui qui est connu.
Esprit, le premier en étant
bienveillant, le second en l’accomplissant Lui-même, le
troisième en coopérant avec
Celui-ci. Car la connaissance qu’ont le Père, le Fils et le
Saint-Esprit est une, parce
qu’une aussi est leur essence et leur puissance. En effet, le Père n’ignorait
pas l’Incarnation du Fils ; le Saint-Esprit non plus ; car dans le Fils tout entier,
opérant Lui-même le mystère de notre salut par l’Incarnation, est le Père tout entier
selon l’essence, non incarné mais bienveillant pour l’Incarnation du Fils ; et
dans le Fils tout entier existe selon l’essence l’Esprit Saint tout entier, non
incarné mais opérant en commun avec le Fils l’Incarnation indicible pour nous.Donc
que l’on dise soit « le Christ », soit « le mystère du Christ », la Sainte
Trinité -Père, Fils et Saint-Esprit - en a par essence la préconnaissance. Et
nul ne se demanderait comment le Christ, l’un de la Sainte Trinité, est
préconnu d’elle, sachant que ce n’est pas en tant que Dieu que le
Christ a été préconnu mais en tant qu’homme, donc que c’est Son incarnation selon
l’économie à cause de l’homme qui a été préconnue. En effet, ne peut être préconnu ce
qui est toujours, au-dessus de toute cause et de toute raison d’être. Car il y a
préconnaissance des choses qui ont commencé d’être pour une certaine cause. Le
Christ a donc été préconnu non en ce qu’Il était par Lui-même selon la nature,
mais en ce qu’Il est apparu et devenu ensuite selon l’économie à cause de nous.
En effet, il fallait en vérité que Celui qui est vraiment selon la nature le créateur
de l’essence des êtres devînt aussi Celui qui opère par Lui-même la déification
des êtres selon la grâce, afin que le Donateur de l’être se manifestât aussi
comme Celui qui donne la grâce du « toujours être-bien ».
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