I
Mon nom est Jean Trisanjaya. J'appartiens à l'ethnie javanaise d'Indonésie.
Je suis né en 1982 dans le village de Prigi au centre de Java. J'ai été élevé
dans une famille bouddhiste, mon père est fonctionnaire du gouvernement et ma
mère est femme au foyer. La plupart des gens de notre village sont musulmans,
mais beaucoup adhèrent au bouddhisme. En tant que bouddhiste, j'étais si actif
que j'ai été nommé Président de l'Association de la Jeunesse Bouddhiste.
L'essence de l'enseignement bouddhiste est "l'amour sans limite",
où la loi des actes ("karma") est soulignée, par laquelle tous nos
actes dans cette vie porteront du fruit dans notre prochaine réincarnation.
L'amour n'est pas limité aux seuls humains non plus, mais aux plantes et aux
animaux aussi, car ils pourraient avoir été jadis humains. Lorsque vous
mourrez, avec un bon karma vous naîtrez dans le prochain corps dans un état
d'être élevé. Lorsque vous mourez avec un mauvais karma, vous naîtrez, soit
dans un statut inférieur de la vie en société, ou même comme animal, ou dans le
royaume démoniaque.
Alors que je m'apprêtais à commencer l'école secondaire, mon cousin, le
Père Alexis, est venu dans mon village et m'a dit de venir avec lui à Solo et d'aller
à l'école là-bas. Il avait été bouddhiste avant de devenir prêtre orthodoxe. Je
fus d'accord. J'ai senti que c'était correct de n'être exposé au christianisme
que pour trois ans, car cela permettrait d'élargir mon horizon. J'avais
toujours assisté au culte et aux rassemblements à l'église, mais je m'étais
toujours assis sur la rangée arrière car je me sentais coupable d'être
bouddhiste, mais de prier comme un chrétien.
Enfin, dans ma confusion, j'ai quitté la maison de Père Alexis et je suis
rentré à la maison pendant deux semaines, sans même une autorisation d'absence
de l'école. Pendant ces deux semaines, j'ai perdu tout sens dans ma vie, et je
me suis senti confus. J'ai commencé à agir de façon insensée. J'ai commencé à
faire des choses que je n'ai jamais faites auparavant, à la surprise et
l'embarras de mon père, car il est considéré comme un pilier de la société.
Un jour, j'ai senti comme si quelqu'un murmurait et m' ordonnait de revenir
à Solo vers Père Alexis, alors j'y suis retourné. Après quelques jours à Solo,
j'ai commencé à apprendre de nouveau des choses sur l'Orthodoxie. J'ai ressenti
le besoin d'être baptisé, et le Père Alexis fut d'accord. J'ai été surpris du
fait que même si je n'étais pas allé à l'école pendant deux semaines, je ne fus
même pas réprimandé ou puni par l'école, comme on pouvait s'y attendre. Après
j'ai été baptisé avec le nom de baptême de "Johanes" (Jean), j'ai
aidé le ministère du Père Alexis. En l'an 2006, j'ai été élevé par le
Métropolite Hilarion au rang de Lecteur.
Ce que j'ai trouvé de libérateur dans le christianisme, c'est que le Christ
a vaincu la puissance de la mort par Sa résurrection, de sorte qu'il n'y ait
plus de cycles sans fin de naissance et de mort dans la réincarnation, et il
n'y a plus la loi du karma qui a du pouvoir sur vous, mais le puissance de la
Grâce de la victoire du Christ sur le péché, la mort et le Diable.
Les bouddhistes sont tellement effrayés par le karma, parce qu'ils sont
effrayés par la perspective de réincarnation dans un règne inférieur, mais il
n'y a aucune crainte de Dieu, puisque Dieu n'existe pas. Mais afin d'atteindre
un bon karma, il y a tellement de règles et d'exigences difficiles à atteindre;
c'est comme s'il n'y avait pas la grâce de Dieu.
Ayant compris la beauté de l'enseignement de l'Orthodoxie, j'ai maintenant
un très fort désir de servir le Christ, soit comme prêtre ou laïc. Je me
prépare à aller au séminaire, soit en Russie soit aux Etats-Unis afin de
réaliser ce rêve. J'ai passé du temps avec le Père Daniel au cours de sa
dernière visite, le conduisant à travers Java et jusques à Bali. S'il vous
plaît priez pour moi. Je vous remercie.
Version française Claude Lopez-Ginisty d'après
II
Il e s’agit pas dans le cadre de cc témoignage de
dire qui du Christianisme ou du Bouddhisme a plutôt raison au plan spirituel, mais de s’étonner de la
façon dont les notions du Bouddhisme sont exposées et de l’incompréhension des
lois spirituelles du Christianisme.
1 On ne change pas sa pensée religieuse parce que
l’o n a peur de ce qu’elle contient comme obligations tant morale, spirituelle, notamment.
2 L’idée que l’être pourrait se réincarner (ce qui suppose dans le
même règne donc un humain dans un humain, un animal dans un animal etc.) ne fut
jamais condamné par un concile, ce principe énoncé par certaines pensées
religieuses n’est pas pour autant ce que l’on
nomme la métempsychose,
(situation présumée par ce converti). La métempsychose est l’idée d’une involution
dans un règne inférieur, l’humain devenant animal, l’animal devenant végétal.
Origène, le Père des Pères, ne manque pas de
préciser dans son Traité des Principes : «Nous
pensons, certes, qu'on ne doit en aucune façon accepter les questions ou les
affirmations de certains, qui pensent que les âmes peuvent atteindre un tel
degré de déchéance qu'oublieuses de leur nature raisonnable et de leur dignité,
elles vont même jusqu'à se précipiter dans la classe des êtres animés
déraisonnables, des animaux et des bestiaux. » (1)
Thomas d’Aquin en sa Somme contre les gentils est fort clair à propos de la
métempsychose : « C'est de plus une hérésie, au point de vue de la
foi, qui enseigne que l'âme reprend à la résurrection le même corps qu'elle
avait déposé. » (2)
la
réincarnation ne fut pas rejetée par les
premiers chrétiens et se trouve même
posée dans le Nouveau Testament à propos de l’aveugle de naissance (Jean
IX, 1-3) : à la question de savoir si cet état résulte des péchés de ses
parents ou de ceux qui précédèrent la naissance de l’infirme, J+C ne déclare
pas que les disciples posent une question sans fondement, Il se contente de
répondre au verset 3 : « c'est pour que les oeuvres de
Dieu se manifestent en lui. »
Le karma tel que défini
traditionnellement, s’inscrit dans le principe selon lequel il convient de réparer
ses erreurs. Il serait trop simple – et contraire à la Révélation Chrétienne - de considérer que Jésus+ Christ par Sa
Résurrection nous a lavé de tous nos péchés, qu’il n’y aurait plus rien à faire
que de s’en remettre à la Grâce. Le principe de la Réparation accomplie par l’homme
soit pour lui-même soit pour les autres (communion des saints), est sans cesse
rappelé dans les Evangiles, mais aussi par les apôtres (Gal VI, 2 ; II
Pierre III, 12) : ne serait pas chrétienne l’idée selon laquelle quoi que
l’on fasse, cela se trouverait sans importance au regard de Dieu, puisque nous
sommes sauvés, mais c’est en espérance que nous le sommes (Rom. VIII, 21 et
24), espérance en ce que dépendant de notre acquiescement à suivre les voies du
Seigneur, ce à quoi nous ne pouvons répondre par la passivité.
Le Christianisme n’est pas une
religion de la facilité, à chacun le Christ demande de Le suivre, et le suivre
c’st pratiquer ce que demandent les Evangiles.
Jean-Pierre BONNEROT
---------------- Notes
1 Origène, Traité
des principes, I, VIII, 4. Nous usons par commodité de la version du CD « Vebum Domini », deux éditions
accessibles du PERI ARCHÔN, celle des
Etudes Augustiniennes, celle des Sources Chrétiennes. >> En l’absence
d’indication précise par facilité évitant la recopie d’une citation, sont
utilisées des versions CD ou disponibles
sur Internet, lorsque cela est possible.
2 – Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils II, 44, 6
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