LA JUSTIFICATION
Sous le nom de Justification
la théologie désigne l’acte par lequel Dieu fait passer une âme de l’état
de péché à l’état de grâce.
Pour le
Protestantisme (Luther) seule la Foi justifie, les œuvres sont sans
conséquence.
Lorsque l’Apôtre
déclare : « Et même je regarde
toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de
Jésus -Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde
comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma
justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en
Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, (Philippiens III 8-10)
>>> Il ne convient pas
de prendre à la lettre le sens de
l’Ecriture,
-
la Foi comme expression de la croyance est sans
objet
-
la Foi comme tension de l’homme à suivre
l’Evangile >> ŒUVRES
Or, les Œuvres
c’est la pratique de la Charité et
comme le rappelle l’Apôtre : « Quand
je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je
suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la
science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même
toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je
ne suis rien. » (I Cor XIII, 1 ss)
ATTENTION, la Foi
qui permet de transporter des montagnes, n’est pas celle de la croyance, mais
celle de la CHARITE TOTALE, celle que le Christ expose en ces termes : « si vous aviez de la foi comme un
grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte -toi d'ici là, et
elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible. » (Matthieu
XVII, 20)
… le grain de sénevé,
cette tout petite graine, qui nous permet de comprendre cette parole de
Monsieur PHILIPPE disant qu’il était moins qu’une pierre, la totale humilité,
le pardon permanent des offenses, conduisent à cette pratique devenue naturelle de la Charité qui est la VRAIE FOI
comme COMMUNION A DIEU.
Ainsi pouvons-nous comprendre ce mystère de la Foi qui soulève
les montagnes lorsque NSJ+C
déclare : « Jésus prit la
parole, et leur dit : Ayez foi en Dieu.] Je vous le dis en vérité, si quelqu'un
dit à cette montagne : Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute
point en son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir.
C'est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que
vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir. Et, lorsque vous êtes debout faisant votre
prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre
Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. Mais si vous ne
pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non
plus vos offenses. » (Marc XI,
22-27).
I Le problème du PROTESTANTISME
Luther déduira
son idée de la Justification,
-
d’une part suite à sa double opposition :
·
au commerce des indulgences
·
à la Justification par les œuvres
-
d’autre part par la compréhension selon la
lettre et non selon l’esprit de cette phrase de l’Apôtre : « Le
juste vivra par la foi. » (Rom.
I, 17).
Sur la question des
indulgences, il conviendra d’examiner ce point lors des questions.
Lorsque de surcroît l’Apôtre
ajoute : « Car nous pensons que
l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. » (Rom.
III, 28)
Comprendre la Loi comme étant celle des hommes ou d’une
société juive ou romaine par
exemple, est une grave erreur, d’une lecture selon la lettre et non selon
l’esprit.
La lecture des Epîtres de Paul, montre que l’Apôtre s’exprime toujours, je dirai en
théologien, il est certainement le premier théologien, ses Epîtres
constituant les bases d’une Doctrine naissante, et il échet alors de lire les
dites Epîtres selon le sens de
l’Evangile et non en les ramenant à des
propos dénués de tout contexte !
Quant aux Œuvres, ORIGENE rappelait que celles-ci priment sur la Foi, dès lors que la Foi est prise au sens d’une croyance selon la
lettre (Cf. Entretien avec Héraclide 8-16 à
10-20, SC N° 67, Paris, Cerf
Ed, 1960, pages 73 à 77)
Ainsi n’oublions pas, contrairement aux dires de LUTHER prétendant que la Justification n’intervient que par la Foi,
ce que rappelle l’Apôtre Pierre :
« Puisque donc toutes ces
choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre
conduite et votre piété, [12] tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du
jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments
embrasés se fondront ! » (II Pierre, III, 11, 12).
Les œuvres priment sur la
Foi, du moins la Foi du charbonnier !
Nous
verrons plus outre les problèmes posés
par la thèse de Luther qui fait disparaître et la
Charité, et la Communion des Saints et donc les Grâces surérogatoires.
N’oublions pas la question des indulgences et la façon dont elle doit être comprise.
II Sur la déclaration
conjointe entre les Luthériens et l4Eglise Romaine
11. La justification est pardon
des péchés (Rm 3, 23-25 ; Ac 13, 39 ; Lc 18, 14),
libération du pouvoir de domination du péché et de la mort (Rm 5, 12-21)
et de la malédiction de la loi (Ga 3, 10-14).
12. Les justifiés vivent de la
foi qui naît de la parole du Christ (Rm 10, 17) et qui agit dans l’amour
(Ga 5, 6), lui-même fruit de l’Esprit (Ga 5, 22s.).
>>> Il sera fait
observation que ce Document mis en annexe, se garde bien d’évoquer la COMMUNION
DES SAINTS, par ce fait, les Grâces surérogatoires.
III La Justification telle que rappelée par le Protestantisme et Rome s’oppose à la Révélation et au
Magistère de l’Eglise Indivise
Lorsque l’Apôtre déclare :
« Je me réjouis maintenant dans mes
souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève
en ma chair, pour son corps, qui est l'Église. » (Colossiens
I, 24).
Que devons-nous
comprendre ?
-
Que le
Protestantisme qui utilise abusivement le terme d’Eglise ignore les Grâces
surérogatoires pour l’Eglise Corps Mystique de NSJ+C, est une chose.
-
Que Rome qui se
dit appartenir à l’Eglise et, abusivement
prétendrait la représenter en sa totalité, ignore la COMMUNION DES
SAINTS et par voie de conséquence les Grâces surérogatoires, cela répond à un
retrait de la FOI dans le MAGISTERE de l’Eglise Indivise.
>>> Enoncer dans « La
Déclaration conjointe »
l’idée d’une Justification sans la relier à la COMMUNION DES SAINTS,
c’est nier le fondement même de l’Eglise et ces
- « Eglises » présentent le Christianisme et le Salut comme une sorte de « salut personnel » individuel,
dépendant pour chacun de ce que serait
sa Foi.
L’Apôtre rappelle : « Dieu
notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité. » (I
Timothée, II, 3, 4).
Qu’en est-il de ceux qui ne
cherchèrent pas à se rapprocher de Dieu ?
Convient-il d’être
obligatoirement baptisé pour entrer dans le Royaume ? Au « bon
larron » le Christ ne dit-il pas : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le
paradis. » (Luc XXIII, 43) …, ce bon larron n’est pas baptisé !
Tout le Mystère et les Grâces
exposés dans la Prière Sacerdotal, en cette nuit de Gethsémani, où NSJ+C est seul, les apôtres dorment, préfiguration
peut-être d’une Eglise qui manquera à son Devoir d’aider tous les hommes à
parvenir au Salut, en cette Nuit sacrée
Jésus+Christ répond à Son Père :
« Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans
le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient
sanctifiés par la vérité. Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais
encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi
soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai donné
la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes
un, » (Jean XVII, 18-23).
>>> Dans la thèse de la
Justification telle qu’exposée, où est cette UNITE dans la COMMUNION, ce qui
est, ou devient COMMUNION DES SAINTS ?
Alors, à l’inverse des théories
Protestantes, Romaines à la mode Protestante, en remplacement de cette fausse
présentation de la Justification par ce qui ne répond pas ou plus à la notion
d’Eglise, j’aime à rappeler cette remarque livrée par le RP TURINCEV :
" Un saint moine du Mont Athos,
un staretz qui fut presque notre contemporain, écrit ce qui suit, en
s'adressant à chaque chrétien :
«Quand le Seigneur t'aura sauvé avec toute la multitude de tes frères, et quand il ne resterait qu'un seul des ennemis du Christ et de l'Eglise dans les ténèbres extérieures, ne te mettras-tu pas avec tous les autres à implorer le Seigneur afin que soit sauvé cet unique frère non repenti ? Si tu ne le supplies pas jour et nuit, alors ton cœur est de fer, — mais on n'a pas besoin de fer au paradis. » (RP Alexandre TURINCEV : L'Eschatologie
Orthodoxe Revue CONTACTS N° 54,
1966, page 103)
A propos des Indulgences :
sujet à venir ou questions immédiates
Jean-Pierre BONNEROT
Dossier Joint :
Dictionnaire de théologie catholique de VACANT (article Justification)
Déclaration conjointe
Recherche de Sciences Religieuses tome 88/3 extraits
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