février 21, 2016

Un Mauvais procès fait à l’Eglise : la question de la reconnaissance des enfants fils de prêtres.





I
Marc Bradfer interpelle l'Eglise sur la reconnaissance des enfants de prêtres.

En 2004, Jean Paul II l'a béni place Saint-Pierre. Mais depuis, le Vatican n'a pas bronché. À Toulouse, Marc Bradfer vient d'écrire au pape Benoît XVI pour lui demander la reconnaissance par l'Église des enfants de prêtres.
Son histoire singulière, Marc Bradfer l'a contée dans un livre, « Fils de prêtre », paru chez Elytis. Son père, Albert Bradfer, est décédé en 1970. Marc est alors âgé de dix ans. Cinq plus tard, il apprend de la bouche de l'un de ses frères que leur père était prêtre. Marc mettra des années à percer le silence qui entoure le tabou familial.
Âgé de 50 ans, devenu récemment brancardier au Centre anticancéreux Claudius Régaud de Toulouse, Marc Bradfer continue d'écrire des livres et ne cesse d'interpeller le Vatican sur le sujet : « J'attends une parole de reconnaissance, une parole de bienveillance de la part de Benoît XVI ».
Cet été, le quotidien italien La Stampa avait affirmé que la question des enfants de prêtres allait être étudiée par le Vatican. Information démentie fermement le lendemain par le porte-parole du pape. Est-ce-à-dire que le chapitre est clos ? Peut-être pas. En Allemagne, où les enfants de prêtres seraient au nombre de 3000, une association secoue le cocotier. L'Allemagne, c'est le pays d'origine du cardinal Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. « La crainte du pape est que cette association puisse élever le problème au niveau politique », explique Christian Terras, rédacteur de la revue Golias. Le Bundestag, le parlement allemand, aurait été saisi, ainsi que la Cour constitutionnelle du pays. « Benoît XVI est gêné que son église d'origine soit à la pointe de ce combat », ajoute Christian Terras.
La science, avec les tests ADN, ajoute à l'embarras de l'Église. Aux États-Unis, les procès contre les prêtres pédophiles ont ruiné la réputation et le tiroir-caisse des diocèses, dont une quarantaine serait en faillite. Les enfants de prêtres pourraient intenter des procès en reconnaissance de paternité, avec des tests ADN pour preuve, et demander des dommages et intérêts à l'Église.
Selon Christian Terras, 40 à 50 % des prêtres en fonction en Europe ne respecteraient pas la règle du célibat. En Amérique latine, le pourcentage serait de 60 %. En Afrique, ce serait 80 %. Ces chiffres sont difficiles à vérifier. Et les confessions publiques des prêtres, rares. L'Église a toutefois de plus en plus de mal à masquer une réalité. Mais Benoît XVI, qui consacre cette année jubilaire au sacerdoce, n'en laisse rien paraître. Au contraire. Au mois d'avril dernier, le Vatican a accordé de nouveaux pouvoirs disciplinaires à la Congrégation pour le clergé afin de faciliter la réduction à l'état laïc de prêtres vivant avec une femme. Auparavant, la procédure était plus longue.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Telle est la marche de l'Eglise sur le sujet.

Sa lettre à Benoît XVI
Voici des extraits de la lettre de Marc Bradfer à Benoît XVI :
« Très Saint-Père,
Ce mercredi 6 octobre 2004, sur l'esplanade de Saint-Pierre, je me trouvais face au Saint-Père Jean-Paul II, une main posée sur la main de l'homme vénérable.
Je recevais sa bénédiction en tant que « fils de prêtre », présenté ainsi par Monseigneur Fortunato Baldelli, nonce apostolique à Paris - votre ambassadeur - qui organisa et accompagna la réalisation de mon vœu.
Cette rencontre singulière, je l'avais souhaitée peut-être depuis le jour, trente ans auparavant, où la vérité déconcertante éclaira d'un jour nouveau l'origine de ma famille.
J'ai souffert longtemps, héritier de la douleur morale de mes parents… Que le silence des pères qui n'ont pas reconnu ces enfants, que les silences d'un clergé qui feint d'ignorer ou de sous-estimer, par le mépris ou la réprobation, des vies marquées par la faute, que tous ces silences à l'œuvre dans l'Église trouvent enfin le courage de la parole et la dignité de la vérité que ces fils et filles méritent depuis leur naissance… Il y a un temps pour occulter et il y a un temps pour reconnaître ».

II

ETRE OU NE PAS ETRE ?

J’avoue être surpris par une telle supplique.

La question des prêtres pédophiles, évoquée dans la présentation de la lettre critiquée est un autre sujet et d’une gravité suffisante en ce qui la concerne pour permettre selon les dispositions de la théologie morale et du droit canon – n’en déplaise à Rome peut-être -, la levée du secret de la confession qui n’est pas contrairement à ce que l’on croit un secret absolu, cela fera l’objet d’un essai proposé sur le site.

Le Demandeur dans la supplique souffre-t-il d’exister et aurait-il préféré ne pas venir au monde ? Le paradis terrestre n’est plus notre lieu actuel de vie depuis la chute adamique, et chacun à un degré divers comme Job, connaît des insatisfactions qui le conduisent à s’interroger  peut-être sur l’Amour de Dieu.

« Hériter de la douleur morale de [ses] parents », a-t-il réfléchi à la question posée par les disciples quant aux rasions pour lesquelles un homme était né aveugle ? Et NSJ+C leur répond « c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » (Jean,  IX, 4)

Notre dignité est méritée (pour reprendre les termes choisis en cette lettre)  par notre Vocation, en l’occurrence selon ce qui est attendu de nous, il convient que selon ce que nous avons reçu, nous restituions les talents accordés sans les enfouir en terre, c’est-à-dire sans nous révolter.

L’homme ne peut pas être juge de Dieu en ce que la sagesse humaine ne peut approcher la Sagesse de Dieu sauf très partiellement et encore par la voie d’une spiritualité qui serait associée à la pratique constante de ce que nous enseignent les Evangiles.

Dans l’inconnaissance, il échet de ne pas se révolter.

JPB





Aucun commentaire: