Il est des blogs bien construits dont c’est un réel
plaisir de par la mise en page, le choix des illustrations, de les lire
régulièrement, c’est le cas du site traditionaliste LA QUESTION : http://lebloglaquestion.wordpress.com/orientations-doctrinales/
Ce site pose en son dernier article que le peuple
Juif est déicide et reproche au Pape de Rome de « proclamer » en le
volume deux de son livre : Jésus de
Nazareth » : l’innocence du peuple juif dans la condamnation de
Jésus+ Christ. »
Avant d’aller plus outre dans l’examen d ce reproche
et le sens des termes choisis par Benoît XVI, je me permets pour le curieux de
livrer les liens de ce site relatifs au judaïsme notamment :
http://www.la-question.net/archive/2009/01/28/l-antijudaisme-theologique-de-l-eglise-catholique.html
Il sera aisé de constater que la positon choisie est
particulièrement extrémiste, et permet au plan théologique notamment d’en
contester les conclusions.
Les racines d’un certain anti- judaïsme s’inscrivent
dans l’histoire de l’Eglise, déjà au II° siècle, Justin déclare : « Oui, votre main est encore étendue
pour faire le mal. Vous avez mis à mort le Christ; loin d'en faire pénitence,
vous nous poursuivez de votre haine, ainsi que je l'ai déjà dit, nous qui, par
le Christ, croyons maintenant au Dieu créateur et père de toutes choses; et
toutes les fois que vous le pouvez, vous ne manquez pas de nous mettre à mort. Avez- vous jamais cessé de charger de
malédictions et le Christ, et tous ceux qui sortis de lui portent son nom?
Quant à nous autres, nous ne savons que prier pour vous et pour tous les hommes
: ainsi nous l'a recommandé le Christ, notre divin maître; il nous a fait une
loi de prier pour nos ennemis, d'aimer ceux qui nous détestent, de bénir aux
qui nous maudissent. » (Dial. Avec Typhon, 133)
Méliton
de Sardes en traité Sur la Pâque
s’écrie : O Israël criminel,
pourquoi donc as-tu commis cette injustice inouïe de précipiter ton Seigneur
dans des souffrances sans nom, ton Maître, celui qui te forma, qui te créa, qui
te nomma Israël ? Mais toi tu n’as pas été trouvé « Israël », car
tu n’as pas vu Dieu, tu n ‘as pas reconnu le Seigneur, tu n’as pas su ô Israël,
que c’’est lui, le Premier-né de Dieu, … » (§§ 81,82)
Méliton a
posé le vrai problème : Israël n’a pas vu Dieu, Israël
ne pouvait dès lors reconnaître Le Seigneur…
D’autres
Pères tels Augustin, Jean Chrysostome,
Pierre Chrysologue notamment évoqueront
ce que l’on pourrait dénommer la condamnation d’Israël, mais peut-on condamner
celui qui n’a pas conscience de l’acte qui lui est reproché ?
Israël
se trouve toujours sous la condamnation du péché du Veau d’or : « Ces deux Yod correspondent également aux deux yeux
séphirotiques, d'où coulèrent deux larmes 2 qui tombèrent dans le grand océan
a. Et pourquoi sont-elles tombées dans l'océan? En raison des tables de la loi
que Moïse fit descendre du ciel, et dont Israël n'a pas été jugé digne de
profiter. C'est pourquoi elles furent brisées et jetées. C'est ce qui
occasionna la destruction du premier et du second temple. Et pourquoi les
premières tables furent-elles jetées, alors que Moise pouvait s'en servir pour
les rendre aux Israélites? C'est parce que le Vav 3 s'en est envolé 4. C'est ce
même symbole qui est indiqué par le Vav du mot « vayyitser » (et il créa).
C'est pourquoi Moïse donna à Israël d'autres tables de la loi, qui étaient du
côté de l'arbre du Bien et du Mal. C'est pour cette raison que la Loi est
formée (les préceptes négatifs et de commandements : « Ceci est permis, cela
est défendu » ; c'est parce que la Loi émane de l'arbre du Bien et du Mal » (Zohar,
I, 26b)
L’Alliance Ancienne est rompue par la destruction des premières Tables, quelle
conscience le Judaïsme peut-il dès lors avoir de Dieu, s’il est sous la
dépendance de l’arbre du bien et du mal, alors qu’il lui incombe selon le Zohar
(III, 124b) de se ranger sous la dépendance de l’arbre de vie.
La non reconnaissance de l’Incarnation
de Dieu par le Judaïsme demeurant sous la dépendance de la Loi rabbinique née
du péché du Veau d’or – selon la pensée des kabbalistes : http://www.kabbale.eu/lettre-d-un-kabbaliste-a-un-rabbin/ - relève d’une
situation d’inconnaissance, situation qui empêche de qualifier les Juifs comme
déicides, de première part parce qu’ils ne savaient pas et ne savent pas que
Jésus+ Christ est Dieu, de seconde part, parce que quand bien même ils l’eussent
su, pouvaient-ils tuer Dieu ? Non, et la preuve que je qualifierai de
naturelle à ne pouvoir tuer Dieu, c’est qu’au matin de Pâques, les femmes myrrophores,
venant au tombeau sont les premières à constater la résurrection, pour
l’annoncer aux disciples http://www.orthodoxie.com/2010/04/l%C3%A9mission-l%C3%A9glise-orthodoxe-aujourdhui-du-18-avril-2010-les-femmes-myrrophores-elisabeth-behrsigel-.html et,
relativement aux judaïsme, il conviendrait au mieux s’il y avait conscience, de
qualifier l’acte d’intention de déicide, mais non de décide.
Cette intention de mettre à mort
Jésus+ Christ, est patente en revanche, dans une hostilité amenant « les
juges » à commettre vingt-sept irrégularités dans le mauvais et faux
procès, comme l’ont exposé Messeigneurs Augustin et Joseph LEMANN en leur étude
sur la Valeur de m’Assemblée qui prononça
la mort contre Jésus + Christ :
Le cardial Jean DANIELOU avait résumé parfaitement
résumé la question d’Israël face à Jésus+ Christ en écrivant : « Ce n’est pas Israël qui a crucifié Jésus, c’est
l’infidélité d’Israël. Et par conséquent ce qui a causé la mort de Jésus, c’est
en dernier lieu le péché. » (Dialogue avec Israël, Paris, La Palatine éd.
1983, p.130
L’infidélité d’Israël peut en effet
être retenue par sa soumission au péché du Veau d’or et son détournement alors
de Dieu.
Le Pape de Rome pour sa part considère
que le peuple Juif est innocent dans la condamnation de Jésus + Christ, cela
est exact pour le peuple, cela ne l’est pas en revanche pour les membres du
Sanhédrin, non parce qu’ils ignorent ou ne reconnaissent pas que Jésus + Christ
est Dieu, mais parce que les membres du Sanhédrin eux, commirent vingt-sept
irrégularités, et à ce titre ces êtres- là ne sauraient être qualifiés
d’innocents.
Jean-Pierre BONNEROT
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