DU PROBLEME DE LA CANONICITE EN ORTHODOXIE
D’après
le travail du Hiéromoine Conrad
LE CONCEPT DE LA CANONICITE EN SES DEUX ASPECTS
Nombreux
sont les Fidèles Orthodoxes qui se questionnent sur le sens réel du mot
“canonique”
ou “non canonique” attaché à une Eglise. Pour être tout à fait franc, cette
question
est assez difficile à résoudre, au vue de sa complexité. Cependant, il est
nécessaire
d’expliquer
que trop souvent, sa compréhension part d'un concept erroné (voire simpliste)
qui
pousse à confondre la vraie Canonicité de l'Église avec la reconnaissance
Officielle du
Siège
de Constantinople.
Pour
commencer nous devons affirmer que toute Église qui obéit fidèlement aux canons
proclamés
par les 7 Conciles Oecuméniques est en elle-même " canonique",
c'est-à-dire
qu’elle
porte en elle-même la canonicité. Quant aux spécialistes de l'ecclésiologie
orthodoxe,
ils
définissent les deux aspects de la canonicité par: 1- La Canonicité
Dogmatique, c'est-àdire
la
conservation fidèle des Vérités de Foi, léguées par Notre Seigneur au genre
humain à
travers
Son Église, au moyen des Écritures Sacrées, des résolutions des Conciles
Oecuméniques
et 2- La canonicité administrative, davantage liée à la Tradition
canonique
(et
qui, en occident se traduirait par le « Droit Canonique » dont le livre central
est la
collection
des canons du Pédalion. Celui-ci régit l'ordre à l'intérieur de l'Église dans
son
pèlerinage
sur la terre.
Bien
évidement, le plus important est le premier aspect (la garde de la Foi);
cependant il ne
faut
pas mépriser le deuxième, puisque la Canonicité Administrative, garde à travers
ses
normes
pastorales, le reflet des coutumes ecclésiastiques et ecclésiales de la pureté
de la Foi
Orthodoxe.
Cependant,
si nous sommes honnêtes, nous devons reconnaître qu’il n'existe pas vraiment
d'accord
encore bien clair et défini puisque ce sujet de la canonicité est encore
intensément
débattu
au sein des Églises Patriarcales... Car il est bien connu que le Patriarcat de
Moscou
s'adjuge
également, en tant qu'Eglise patriarcale le droit de reconnaître à une Église
la
canonicité.
Le meilleur exemple en est l'"Église Orthodoxe en Amérique" ou
"O.C.A"
(« Orthodox
Church in America »), à laquelle le Patriarcat de Moscou a accordé un
"Tomos
d'Autocéphalie"
(document qui proclame l’indépendance canonique d'une Eglise), ce qui
équivaut
à proclamer sa "Canonicité" devant tout le monde Orthodoxe.
Cependant,
Constantinople
lui refuse (à l'O.C.A) cette reconnaissance, créant ainsi une situation très
irrégulière
de confusion, puisque tandis que les Patriarcats comme ceux de Moscou, de
Serbie,
ou de Géorgie reconnaissent la canonicité de l'autocéphalie de l'
"O.C.A", les
Patriarcats
de Constantinople, Jérusalem et d'autres Églises Autocéphales du monde
héllénique
nient la dite reconnaissance, en la considérant par conséquent comme une
Juridiction
d'autocéphalie non reconnue ou "non-canonique"
En
réalité il y a deux manières, schématiquement, d'accorder le statut Canonique à
une Église
Orthodoxe:
· soit par un
"Tomos d'Autocéphalie" (Bulle d'autocéphalie) :
· soit par un
"Tomos d'Autonomie" (Bulle d'Autonomie).
Il
existe une troisième voie: l'"absorption" comme dans le cas de
l'Église Orthodoxe de
Hollande,
qui, après avoir passé sous l'orbe de Moscou, s'est dissoute en lui pour
devenir un
simple
diocèse.
La
discussion au sujet du droit d’une Église Orthodoxe à octroyer un Tomos
d'Autocéphalie à
une
Église une fille (sujet auquel la question de la Canonicité est indisolublement
liée) en est
arrivée
malheureusement à se transformer- en 1996-, en une dispute aigre entre
canonistes,
portant
sur ces questions, et qui s'échauffa à tel point qu'elle faillit créer une
rupture entre le
Patriarcat
de Moscou et le Patriarcat Oécuménique. Ce triste contentieux sera finalement
dépassé
grâce à l'action du Saint Esprit et à la sagesse des deux Patriarches: Alexis
II de
Moscou
et Bartolomé I de Constantinople.
C'est
une vérité établie qu'il existe une très forte rivalité entre le Siège de
Constantinople et
le
Siège de Moscou. Tandis que le premier est à la tête des Églises Orthodoxes du
monde
Hellénique,
le deuxième est à la tête des Eglises Orthodoxes du monde Slave. Il en résulte
qu'à
plusieurs reprises, les Églises Autonomes qui obtiennent leur Tomos de la part
du
Patriarcat
de Constantinople, ne sont pas reconnues par le Patriarcat de Moscou, et par
conséquent
du reste de toute une partie des Églises Orthodoxes Slaves. C'est le cas de l'
"Église
Orthodoxe Ukrainienne des Etats-unis et la Diaspora" ou de l' "Église
Catholique
Orthodoxe
Carpatho-Ruthène en Amérique". De son côté, le Patriarcat de Constantinople
ne
reconnaît
pas la Canonicité du Tomos d'Autocéphalie octroyé par Moscou à l' "Église
Orthodoxe
en Amérique" (O.C.A), ou la Canonicité du Tomos d'Autonomie octroyé par le
Patriarcat
Russe à l'"Église Orthodoxe du Japon". Par solidarité avec
Constantinople, les
Églises
Orthodoxes comme celles de Jérusalem ou de Chypre, ne les reconnaissent pas non
plus...
Comme
exemple valable illustrant les faits cités ci-dessus, nous pouvons ici exposer
un cas
qui
s'est passé en Amérique latine, il y a seulement quelques années.
A la
suite d'une crise engendrée par la suppression de la charge du Métropolite Jean
(Joao)
d'Aldeia
(de la Province Ecclésiastique de l'Espagne, du Portugal et du Brésil)
dépendant du
Saint
Synode de l'Église Orthodoxe de Pologne (sous l'orbe du Patriarcat de Moscou),
quelques
prêtres et des ecclésiastiques de la région d'Aldeia décidèrent en conscience
d'abandonner
l'Archidiocèse de Río de Janeiro (dépendant de la Juridiction polonaise –monde
slave
-), pour se placer sous la juridiction du Diocèse d'Amérique du Sud dépendant
de l'
"Église
Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis et la Diaspora" (sous l'orbe du
Patriarcat de
Constantinople
– monde hellénique -). Quand les ecclésiastiques d'Aldeia (suivant ce qui est
stipulé
dans le Pédalion), sollicitèrent l'autorisation du Métropolite Sabas de
Varsovie afin de
changer
de juridiction, celui-ci refusa d'accorder sa bénédiction, alléguant que la
Juridiction
Ukrainienne
à laquelle ces ecclésiastiques voulaient appartenir n'était pas considérée
comme
Canonique
par son Synode. Rappelons ici que les Ukrainiens étaient sous la Protection de
Constantinople,
et que par conséquent, en sa qualité de Métropolite de Pologne (lié à
l'influence
du Patriarcat de Moscou), il ne pouvait pas leur donner son autorisation.
Quelques
temps
plus tard, les ecclésiastiques d'Aldeia décidèrent de se placer sous l'autorité
du
Patriarcat
Serbe, sous l'Omophore (la Protection) de Monseigneur Mitrophan.
Une
autre manière d'offrir une reconnaissance canonique à une Église Orthodoxe,
comme
nous
l'avons déjà dit plus haut, se fait grâce à un "Tomos d'Autonomie"
mais dans ce cas, sa
Canonicité
repose - au sens le plus ontologique - sur celle de son Église-Mère, bien plus
que
dans
la reconnaissance des autres Juridictions Orthodoxes.
Quelques
auteurs proposent, de ne pas utiliser indûment les termes d'"Églises
Canoniques" ou
"Non
canoniques", afin de les remplacer par ceux d' "Églises
Officielles" et d' "Églises Nonofficielles".
Cependant
cher lecteur, je dois dire que les termes "Officiel" et "Non
Officiels"
me
semblent trop imprégnés de l'esprit du siècle, c'est-à-dire qu'ils sont en fait
très politiques
et
appartenant au monde laïc. Aussi, si on doit au monde laïc ce terme
d'"Officiel", il
n'apporte
aucune précision, puisque des "Églises Orthodoxes Officielles"
peuvent très bien
exister
sans pour cela être reconnues comme telles par le Siège de Constantinople.
C'est entre
autre
exemple le cas de la République du Monténégro, où l'État reconnaît comme Église
Officielle
du pays l' "Église Orthodoxe du Monténégro" qui est loin d'être
considérée
"Officielle"
par le Siège de Constantinople ou par un autre Patriarcat.
Personnellement,
je préfère parler d' "Églises Orthodoxes en Communion avec
Constantinople"
et "d' Églises Orthodoxes sans Communion avec Constantinople", parce
qu'il
me
semble que, malgré l'imprécision de ces expressions, on arrive à dessiner un
peu mieux la
situation,
d’une Église qui est génétiquement orthodoxe quand elle est canonique. Pour
cette
raison,
nous pouvons affirmer qu'il n'existe pas et qu'il ne peut exister une Église
Orthodoxe
Non-canonique,
puisque cela impliquerait une grave contradiction dans les termes.
L'Orthodoxie,
comme nous le savons tous repose d'une manière indissoluble sur les deux
aspects
de la Canonicité:
1-
Dogmatique : qui repose sur les Écritures Sacrées, les résolutions des VII
Conciles
Oecuméniques
et la tradition des Saints Pères, et
2-
Administrative : laquelle s'appuie sur la Tradition Canonique, exprimée
dans le Pédalion.
Ces
deux aspects constituent en pratique la Canonicité de l'Église et elles sont
étroitement
lieés
entre elles, de façon à ce que l'on ne puisse pas concevoir un aspect isolément
de l'autre.
LES SIX SITUATIONS CANONIQUES
Il
est important de souligner que le statut de la Canonicité d'une Église n'est
pas bloqué,
monolithique,
ou statique, mais bien au contraire, c'est un phénomène dynamique. En effet
l'Église,
comme créature de Dieu, est une Institution "Vivante". Elle est
assistée par l'Esprit
Saint
qui lui donne sa dimension Transcendante et la dote de la Stabilité du Dieu
Immuable
(Christ
hier, aujourd'hui et toujours). Elle est aussi gouvernée par des hommes,
lesquels
peuvent
être saints ou pécheurs, vaillants ou timorés, prudents ou téméraires. Mais au
delà de
leurs
qualités personnelles, ils appartiennent à une Institution qui les dépasse dans
son
Mystère
abyssal. Pour cette raison, nous ne devons pas nous scandaliser par les
va-et-vient
qu'une
Juridiction peut expérimenter au long de son Histoire, parce que cette
instabilité n'est
pas
fruit du Chaos, mais le fruit, parfois rendue amer, de la liberté immense que
Dieu accorde
à
l'homme, plus que jamais concerné par Sa Mission rédemptrice. Le sujet de la
Canonicité,
cher
lecteur n'est pas un sujet qui se situe loin de l'Homme. La réalité
Surnaturelle de l'Église
restera
présente et Immuable jusqu'au jour de la Parousie, quoique le quotidien de la
réalité
ecclésiastique
variera aussi jusqu'au dit jour. Une fois ce point éclairci, (et qui n'est pas
des
moindres),
nous pouvons nous mettre regarder avec un esprit plus éclairé, toutes ces
variantes
qu'une
Église peut expérimenter durant la durée de sa vie institutionnelle.
Commençons
donc en disant, qu'une Juridiction Orthodoxe peut se trouver dans l'une de ces
six
situations canoniques que nous allons détailler. Il est important de tenir
compte du fait
que
ces situations peuvent varier avec le temps, comme nous le verrons par la
suite.
A-
EGLISES NON CANONIQUES - Dans le sens le plus absolu du terme-
Il
est facile pour n’importe quel fidèle orthodoxe de naviguer sur Internet, et de
découvrir, à
sa
grande surprise, une véritable constellation de petites Eglises « vagantes »
(groupuscules)
qui
adoptent le terme “Orthodoxe” dans leur dénomination et qui manquent d'un corps
doctrinal
clair, d'une tradition liturgique byzantine et d'une ecclésiologie orthodoxe.
En
général,
ces "Églises" mentionnées manquent également d'une Succession
Apostolique
d'origine
byzantine. Un exemple parlant de ce type d'Églises est l' "Église"
dénommée "Eglise
Orthodoxe
Inclusive", qui a une Succession Apostolique d'origine Romaine (Duarte
Costa).
Elle
utilise un Rite dénommé "des Amériques" et possède un ordre
monastique de type
catholique
romain, totalement étranger à l'ecclésiologie orthodoxe. Il me semble important
ici
de
bien préciser qu'il est fait ici une analyse ecclésiologique sur la situation
canonique d'une
Juridiction
déterminée. Elle ne devra en rien se confondre avec un jugement humain sur
l'honorabilité
ou la sainteté des membres de ces groupes, qu'ils soient ecclésiastiques ou
laïcs.
Il y
a eu un autre cas difficile (au moins dans son apparence extérieure) au début
du XXe
siècle
en Ukraine, où un groupe de prêtres ordonnèrent, avec la reconnaissance de
l'État
Ukrainien,
un candidat à l'épiscopat ( !) pour se constituer en Église Orthodoxe
Autocéphale
en
Ukraine. Dans ce cas, évidement, aucun pontife orthodoxe n' a avalisé l'action
des
independentistes
ukrainiens, puisque eux-mêmes ont fondé, à partir de leur sacerdoce un
épiscopat
sans aucune racines et succession apostoliques, avec une violation flagrante
des
dogmes
et de l'ecclésiologie de l'Église. Cette Juridiction a eu une existence
éphémère,
puisqu'elle
a été dissoute rapidement par les autorités soviétiques après qu’ils aient
annexé
l'Ukraine
à URSS.
Note du traducteur: Comme on le verra plus tard dans
cet exposé, la partie survivante de cette "Eglise"
ukrainienne s'exilera aux Etats-Unis et se structurera
de manière étonnante. Quelques temps plus tard (dans
les années 40), elle recevra enfin une succession
apostolique par l' Eglise Orthodoxe Syrienne (canonique et
non syriaque) aux Etats-Unis, et d'autre part de la
succession apostolique donnée par l'Eglise Russe Hors
Frontière à l'Eglise Ukrainienne en Europe, (via l’Eglise
Orthodoxe polonaise) . L’Ukraine obtenant son
indépendance nationale, cette Juridiction sera
intégrée à l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne du Patriarche
Mstyslav.
Dans
ces cas, on peut observer que la violation de la Canonicité Administrative est
tellement
flagrante
qu'elle touche au concept même du Sacrement, en compromettant sérieusement
l'orthodoxie
doctrinale de l'Église. Ces exemples sont utiles pour démontrer comment une
violation
de l'aspect Canonique Administrative peut engendrer des attitudes théologiques
hétérodoxes
qui lui servent de soutien sur le plan doctrinal.
B-
EGLISES A LA CANONICITE DOUTEUSE
Des
Juridictions de Foi authentiquement Orthodoxe se trouvent parfois dans cette
situation. A
causes
de diverses circonstances, elles se retrouvent dans l'impossibilité de disposer
d'un
Synode
d'Évêques qui les gouverne. Dans ces cas, le seul Évêque présent, en utilisant
le
Canon
de Nécessité, ordonne à l'épiscopat quelques prêtres, en contredisant le
premier des
Canons
Apostoliques. Celui-ci établit qu'un Évêque devra être consacré par deux ou
trois
autres
Evêques. Cette situation anormale met la dite Église dans une situation
Canonique
irrégulière,
bien qu'elle ne puisse pas être considérée pour ce motif comme invalide.
Cette
situation amère a été expérimentée par la "Église Vétero Calendariste de
Roumanie"
dans
ses commencements. Elle n'avait aucun évêque jusqu'à ce qu'en 1955, un évêque
retiré (à
la
retraite) du Patriarcat de Roumanie se joigne à eux. Le nom de cet évêque était
Galaction.
Sentant
sa fin arriver, il dû consacrer seul trois nouveaux évêques. L'un d'eux
Glicherie, fût
canonisé
par par sa Juridiction, en devenant Saint Glicherie de Roumanie. Cependant
cette
Église
pu en 1979, (avec le secours du Synode Vétero- Calendariste Grec de
l'Archevêque
Kallistos), réparer cette situation, en reconsacrant toute la hiérarchie de
cette
Eglise roumaine.
C-
EGLISES A LA CANONICITE INCONSTESTABLE, MAIS NON RECONNUES.
Il
s'agit de Juridictions authentiquement Orthodoxes qui ont reçu leur Succession
Apostolique
d'une
hiérarchie orthodoxe de validité indubitable, et qui dans beaucoup de cas ont
reçu l'aval
de
leurs Églises-Mères.
Ces
Églises sont en général, des émancipations ou des scissions des Patriarcats ou
de grandes
Juridictions,
comme cela est le cas de l' "Église Orthodoxe de Macédoine". Dans le
premier
cas,
les Évêques Macédoniens appartenant au Synode Serbe ont unilatéralement décidé
de
proclamer
leur autocéphalie. Dans le deuxième cas, on a l' "Église Orthodoxe Russe
en
Exil"(dite
"Eglise orthodoxe russe Hors-Frontières) où un groupe d'Évêques se
détachent du
Patriarcat
de Moscou pour créer une Juridiction parallèle (cas de nécessité).
Note du traducteur: L'Eglise Orthodoxe Hors Frontière
( ou « Eglise Orthodoxe en Exil) s'est constituée lors
de l’Exil des russes fuyant en Europe. La raison de
cette création sont les liens funestes que le Patriarcat de
Moscou entretenaient avec le Régime communiste. Les
bolcheviques firent main basse sur le Patriarcat de
Moscou et n'hésitèrent pas, par la suite à persécuter
furieusement la Foi orthodoxe sur le sol russe. Le
synode de l’Eglise Russe Hors Frontière se «
réconciliera » en 2007 avec le patriarcat de Moscou entrant de
ce fait « en pleine communion » avec lui.
Un
élément essentiel qui fait la Canonicité d'une Eglise et sa dimension
ecclésiale d'origine,
ou,
pour le dire d'une manière plus précise: Une Eglise Orthodoxe tient toujours
son origine
d'une
autre Eglise Majeure. Sans cet élément, il n'existe aucune possibilité de
Canonicité
quelconque.
A la différence de la conception occidentale, une Hiérarchie sans peuple ne
peut
fonder
une Juridiction, puisque celle-ci ne serait pas rattachée à une réalité
ecclésiale plus
grande.
Dans la conception Occidentale, l'aspect premier est la validité de la
Succession
Apostolique.
Cependant dans l'Ecclésiologie Byzantine, si c'est un élément décisif, ce n'est
pas
l'unique.
Un
exemple donné ici dans ce sens est celui de l' "Église Orthodoxe
Autocéphale du
Monténégro",
qui en 1993, par une décision active de la population monténégrine elle-même,
a
résolu retrouver son état antique autocéphalie qu'elle détenait deux siècles
auparavant.
L’Eglise
monténégrine était reconnue à cette époque par l'Église Orthodoxe Russe, le
Patriarcat
Oecuménique, et même par l’ Église Orthodoxe Serbe elle-même jusqu'en 1920 où
elle
s'est trouvée fragilisée - pour des motifs politiques – puis dissoute à
l'intérieur du
Patriarcat
Serbe. A l’inverse des cas cités plus là-haut(plus en haut), la hiérarchie
Épiscopale
Monténégrine,
n'est pas un produit d'une scission, ni d'une émancipation du Patriarcat Serbe,
mais
plutôt un fruit de l’expression du Peuple de Dieu au Monténégro, - comme dans
le cas
des
vétero-calendaristas grecs. Notons que la lignée apostolique actuelle
Monténégrine est d'
origine
bulgare.
Une
autre Juridiction (qui correspond bien à cet aspect peu explicité de la
Canonicité) est la
« Métropole
Orthodoxe Autonome d'Europe Occidentale et des Amériques", qui a reçu
son
Tomos d’Autocéphalie de « l’Église Orthodoxe Vétéro-calendariste de Grèce",
ainsi
que
de "l’Église Orthodoxe d’Ukraine" - Patriarcat de Kiev-. Cette
Métropole Orthodoxe
vétéro-calendariste
bénéficie également d’une déclaration de reconnaissance de l'Église
Orthodoxe
Ukrainienne des Etats-Unis, (Juridiction du Patriarcat de Constantinople),
par
laquelle,
elle est reconnue comme " Église-Soeur, égale en droits et en
dignité" ; ce qui fait
d’elle
un clair exemple d’ecclésialité dont nous avons parlé.
Un
autre aspects de la Canonicité indiscutable de ces Juridictions, est la
reconnaissance tacite
qu'elles
reçoivent des Églises Patriarcales, lesquelles ont l'habitude d’estimer valides
les
sacrements
administrés par elles, y compris en validant officiellement les ordres
sacerdotaux
ou
épiscopaux conférés au sein de ces Églises Orthodoxes.
D-
LES EGLISES DONT LA CANONICITE EST INCONTESTABLE MAIS
PARTIELLEMENT
RECONNUES
C'est
le cas de l'Église Orthodoxe en Amérique ou O.C.A . Cette Juridiction qui
jusqu'à la Révolution Bolchevique de 1917 était une partie organique de l'Église
Orthodoxe Russe, en qualité de Diocèse d’Amérique du Nord.
En
avril 1924, elle proclame son autonomie, quoique nourrissant une
"communion
spirituelle"
avec le Patriarcat de Moscou.
En
1935, cette Juridiction décide de se mettre sous la Protection Canonique de
l'Église
Orthodoxe
Russe Hors Frontière –conservant toujours son autonomie.
La
situation changera en 1946, où les Évêques de l'O.C.A, décidèrent de
reconnaître le
nouveau
Patriarche de Moscou, comme sa Tête spirituelle, bien que continuant à exercer
son
autonomie
administrative.
Vers
le 1970, le Patriarcat de Moscou accorde le statut d'autocéphalie à cette
Métropole.
Celle-ci
adopta le Nom « d’Eglise Orthodoxe en Amérique » : "Orthodox Church in
America"
(«
O.C.A.). En conséquence de cet acte souverain du Patriarcat Russe, il y eu un
épistolaire
tendu
entre Moscou et Constantinople. Dans ces courriers, le Patriarcat Oecuménique
contestait
à l’autorité de Moscou le fait qu’il accorde le dit statut (d’autocéphalie) à
son Eglise
Fille.
Ce
conflit n'a toujours pas été résolu quoique que les relations entre l'O.C.A. et
le Patriarcat
Oecuménique
soient relativement harmonieuses. La conséquence pratique de cette situation
est
qu’il y a des Églises Orthodoxes Autocéphales qui reconnaissent pleinement
l'Église
Orthodoxe
en Amérique (comme l'Église Orthodoxe Russe, l'Église Orthodoxe de Roumanie,
ou
celle de Géorgie) et les autres (comme le Patriarcat de Constantinople) qui ne
reconnaissent
pas son statut d'autocéphalie. Cela crée un Lieu de marginalité canonique
puisque
la dite Juridiction serait actuellement empêchée de participer (de part sa
situation
canonique)
à un éventuel Concile "Pan Orthodoxe"…
Les
autres cas dont nous pouvons parler dans cette catégorie, sont celles qui
incluent une
grande
partie des Eglises Orthodoxes autonomes, puisque dans ces cas apparaît une
forte
rivalité
entre le Siège de Constantinople et le siège de Moscou. Le Phanar, par exemple,
ne
reconnaît
par le Tomos d’Autonomie que le Patriarcat de Moscou a concédé à l’ “Eglise
Orthodoxe
du Japon”, puisque le siège de Constantinople s’arroge le droit exclusif de
l’accorder
aux Églises qui se trouvent en dehors du Territoire Canonique d'une autre
Église
Locale.
De son côté, le Patriarcat de Moscou ne reconnaît pas (entre autres) la
canonicité, de
l’
"Église Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis et de la Diaspora",
ainsi que de l’ "Église
Orthodoxe
Ukrainienne du Canada" ou encore, celle de l’ "Église Orthodoxe d’
Estonie"
(reconnues
elles par Constantinople). Puisqu'il (le patriarcat de Moscou) les considère
comme
des
fruits de dissidences par rapport à Lui. Rappelons ici que l’Eglise Orthodoxe
Russe
revendique
l'Ukraine et l'Estonie comme appartenant à son territoire canonique naturel.
Quoique
ces Eglises ne se trouvent pas sur le territoire russe à proprement parlé, le
patriarcat
de
Moscou vit la reconnaissance de Constantinople à ces Eglises (situées dans les
ex pays de
l’URSS)
comme une intrusion du Phanar dans ses affaire ecclésiastiques internes. Par
solidarité
les Églises Orthodoxes Slaves, comme l'Église Orthodoxe de Pologne, ou de
Tchécoslovaquie
ne reconnaissent pas ces Églises comme étant canoniques.
En
réalité, il s’agit d’un cas extrêmement rare. Il a eu lieu une seule fois dans
l'Histoire de
l'Église
Orthodoxe, durant les années tumultueuses de la Russie Bolchevique lors des
premières
décennies du XXe siècle.
Nous
allons résumer ici son histoire :
Le 14
mai 1922, un groupe de prêtres mécontents, fédérés par Alejandro Wedensky,
publiait
un
manifeste dans le journal bolchevique Izvestia, dans lequel il accusait la
direction
ecclésiastique
d’être contre-révolutionnaire. Il demandait au gouvernement la faculté de
pouvoir
convoquer un concile local. Le 29 mai se réunissait une petite assemblée
constituante
(…)
composée des groupes suivants : l’"Église vivante", dirigée par le
prêtre Krasnitsky; la
"Vieille
Église apostolique", dirigée par Wedensky; l’"Église de la
renaissance", dirigée par
l'évêque
Antonino, ainsi que l’ "Église libre des ouvriers". Comme on pourra l’observer,
ces
«
Eglises » étaient récentes, peu sérieuses, et improvisées. Malgré cela, lors du
« concile »
célébré
en 1925 ces groupes (constitués en Eglise) pouvaient se féliciter de progrès
insoupçonnés
: 9.939 églises, 11.057 prêtres et 176 évêques. (…) Dans le même temps, étaient
introduits
dans la vie de l'Église quelques mesures radicalement nouvelles, comme le
mariage
des
évêques et les secondes noces des prêtres veufs.
Malgré
toutes ces originalités, cette entité a été reconnue en 1924 par le Patriarche
Grégoire
de
Constantinople (le successeur de Meletios Metaxakis de sinistre mémoire, qui
sympathisait
nettement
avec ce genre d’idées). Bien que cette Eglise ait reçue une reconnaissance
éphémère,
c’est la première fois que, dans le sens strict du terme, une Église non-
canonique a
été
reconnue comme légitime et canonique par le Patriarcat Oecuménique. Des années
plus
tard,
les mêmes autorités soviétiques qui avaient encouragée la naissance et l’essor
de cette
Eglise
liquidaient le problème, en forçant celle-ci à être absorbée par l'Église
Orthodoxe
Russe.
Lors du transfert de juridiction dans le Patriarcat de Moscou, ses hiérarques
predirent
leurs
dignités ecclésiastiques.
F-
EGLISES DE CANONICITE INCONTESTABLES ET RECONNUES.
À
l'intérieur de cette catégorie, on compte les Églises qui sont en Communion
avec le
Patriarcat
Oecuménique et de fait, toutes les Églises Orthodoxes qui sont dans la
Communion
avec
le dit Siège, comme les Patriarcats suivants : 1 - Jérusalem, 2- Antioche,
3-Alexandrie,
4-
Moscou, 5- Serbie, 6- Roumanie, 7- Géorgie, et 8- Bulgarie.
On
trouve également à l'intérieur de cette catégories beaucoup d'Églises
Orthodoxes
Autocéphales
et Autonomes qui sans être Patriarcales, sont reconnus par le Siège de
Constantinople;
la majorité de celles-ci ont été reconnues comme indépendantes par principe,
lors
de la première moitié du XXe siècle ; comme l'Église Orthodoxe de Pologne et
l'Église
Orthodoxe
de Tchécoslovaquie. Celles-ci ont reçu leur Tomos d'autocéphalie au dit siècle.
Comme
exemple d’Eglises Autonomes, nous pouvons mentionner entre autres: "l’Église
Orthodoxe
de Crète", « L’Eglise Orthodoxe de Grèce » (néo-calendariste), « Eglise
Orthodoxe
de Pologne », « Eglise Orthodoxe du Sinaï »…
QUELQUES ILLUSTRATIONS HISTORIQUESAUTOUR DU THEME DE
LA
CANONICITE DANS LE MONDE ORTHODOXE
INTRODUCTION
Cet
article n'a pas pour objet d’inciter à une révolte peu chrétienne contre le
plus grand Siège
de l’Orthodoxie,
mais plutôt de montrer que l’action menée depuis le Phanar relève parfois
d’avantage
(sous des apparences religieuses) à de la politique que de l’action ecclésiale
et
spirituelle
à proprement parlé…
Celui
qui aime l'Église, apprend en réalité à comprendre et à évaluer sa réalité
humaine qui ne
saurait
entacher le moins du monde sa nature surnaturelle intrinsèque.
L'Histoire
de l'Église est aussi remplie de ces histoires d’incompréhensions entre ses
enfants,
et
même de désaccords entre des saints dont nous pouvons voir les icônes sur nos
iconostases,
ou
sur les murs de nos temples.
Ainsi
cher lecteur, ces lignes n'ont pas d'autre objet que de montrer le visage
humain de
l'Orthodoxie,
qui brille parfois de manière radieuse dans le visage serein des saints, mais
qui
peut
également être terni par les actions commises et le rôle joué par quelques
hiérarques.
Il n’est
pas dans notre intention dans cet article, de diaboliser tel ou tel Patriarche,
Métropolite
Archevêque,
parce qu'il faut reconnaître, comme dans notre propre vie, qu’ils ont plusieurs
fois
essayé d’agir du mieux qu’ils pouvaient même s’il peut être établi qu'ils n’ont
pas
toujours
été de bonne foi. Ceci étant dit, il n'est pas de notre devoir de les juger,
mais bien
plutôt
de prier pour eux.
Ce
qui est admirable dans l'Église, c’est sa fidélité au Christ, loin des
mesquineries humaines
de
ceux qui la composent ; c’est Sa fidélité qui ne peut être ternie malgré nos défections
personnelles.
LE
CAS DU PATRIARCAT BULGARE ET DE SON PARALLELISME AVEC
L’ACTUEL
PATRIARCAT DE KIEV.
En
927, le Patriarche de Constantinople, reconnaît l’Archevêque de Preslav, comme
Patriarche
des Bulgares. Cela est dû non à l'importance de la Bulgarie dans le Monde de
l'Orthodoxie,
ou du fait que ce Siège soit d'origine Apostolique, mais parce que cette Église
était
celle d'une puissance balkanique en pleine ascension.
Quand
environ 50 ans plus tard, l'Empire Byzantin attaqua et vainquit l'Empire
Bulgare (en
972),
le Patriarcat de Constantinople fit volte face et retira unilatéralement cet
honneur à
l'Église
de Bulgarie, l’obligeant à se mettre de nouveau sous sa dépendance.
Presque
deux siècles plus tard (1235), devant l'influence croissante des catholiques
latins sur
la
région, le Patriarcat Oecuménique proclamait de nouveau le rétablissement du
Patriarcat de
Bulgarie,
qui se maintiendrait pendant presque deux siècles, jusqu'à ce qu'en 1393
l'Église
Orthodoxe
Bulgare perde sa liberté, cette fois-ci, contrainte par les Turcs, a retourner
sous
Constantinople.
Cependant, quand après presque 500 ans (1870), le même Empire Ottoman
autorisa
le rétablissement d'un Exarchat Orthodoxe Bulgare, le Patriarcat Oecuménique,
contre
toute logique évangélique, réagi violemment, en faisant prononcer
l'excommunication
contre
l'Église Orthodoxe de Bulgarie, et en la déclarant schismatique.
L'Église
Orthodoxe de Bulgarie, avec plus de 1.000 ans d'histoire et de tradition
chrétienne se
retrouva,
du jour au lendemain, lors de l’année 1872, affublée du titre d’ "Église
Orthodoxe
non-canonique".
Ce n’est qu’en 1945, que le Patriarcat Oecuménique reconnût la validité de
son
autocéphalie, et par conséquent, celle de sa Canonicité qu’Elle n’avait jamais
perdue,
pendant
ces 73 années….
L’Église
Orthodoxe d’Ukraine se trouve aujourd’hui exactement dans la même situation.
Cette
Eglise qui a plus de 1.000 ans d'histoire et de tradition chrétienne a
légitimement décidé
de
s'émanciper de Moscou.
Peut-être
que les moyens utilisés pour cette émancipation ont pu sembler peu adéquats, et
pour
cette raison, on peut comprendre la réaction du Patriarcat de Moscou. Malgré
tout, nous
devons
reconnaître son droit inaliénable à la liberté. L'Église d’Ukraine est une
Juridiction
qui
par son antiquité et sa dignité mérite d'être reconnue comme l'une des Grandes
Églises de
l'Orthodoxie
slave.
Actuellement,
certains, dans le monde orthodoxe, doutent de la Canonicité (au sens strict du
terme)
du Patriarcat de Kiev, tout comme vers la fin du XIXe siècle, certains
doutaient, de la
Canonicité
de la vénérable Église Bulgare.
Le
Patriarcat de Kiev compte actuellement près de 16.000.000 de fidèles, ce qui
fait de lui une
des
Juridictions Orthodoxes les importante au Monde. Cela fait vraiment de la peine
de
constater
que tant de fidèles orthodoxes ukrainiens souffrent d’un sentiment
d'infériorité à
l'égard
du reste de tous les orthodoxes. Si l’on considérait les innombrables
témoignages de
sang
durant le cruel Régime Soviétique, l’Eglise ukrainienne devrait être couronnée
d'honneur
insigne
parmi les Grands de l'Orthodoxie.
Peut-être,
tout comme l'Église Orthodoxe de Bulgarie, L’Eglise ukrainienne devra passer
quelques
décennies avant d’être reconnu dans toute sa dignité. Il semble assez évident
que le
Patriarcat
se trouve pour le moment dans une sorte d'impasse (qui tien tant à personnalité
d’Alexis
II que de Philarète I); quoique les autorités du Phanar, seraient les plus
enclines à les
reconnaître,
contrairement au Patriarcat de Moscou.
Il
serait bon de rappeler que lors de la remise du "Tomos d'Autonomie" à
l'Église Orthodoxe
de
l'Estonie (qui compte environ 6000 fidèles) par le Patriarcat de
Constantinople, le
Patriarcat
de Moscou a rayé de ses diptyques liturgiques pendant quelques semaines le nom
du
Patriarche OEcuménique.
Il
est facile d'imaginer ce qui arriverait si l'Autocéphalie du Patriarcat de Kiev
était reconnue
par
le Patriarcat Oecuménique, avec 16.000.000 de fidèles, dans un territoire que
l'Église
Orthodoxe
Russe considère comme partie intégrante de son "Territoire Canonique"
le plus
ancestral.
LE
CAS ETRANGE DE L’EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE
DES
ETATS-UNIS D’AMERIQUE
Cette
Eglise est la preuve vivante la plus éclatante de la mobilité du statut
canonique dans le
monde
de l’Orthodoxie contemporaine (évoquée p.5)
Commençons
d’abord par évoquer ses origines « suis generis »
Quand
l'Empire Russe tomba aux mains des bolcheviques, l'Ukraine devint libre en 1919
et se
trouva
dans une situation favorable pour proclamer son indépendance. L’émancipation
politique
de l’Etat ukrainien devait également provoquer l’émancipation ecclésiastique
tant
désirée
par rapport au patriarcat de Moscou.
Ainsi,
en 1921 avec l'aval des nouvelles autorités ukrainiennes, il fût procédé à la
convocation
d’un
Concile. Cependant, aucun pontife orthodoxe ne répondit à l’appel du Peuple
ukrainien.
C’est
pour cette raison que l'Archiprêtre Vasyl Lypkivsky, à travers de l'imposition
des mains
de la
part des prêtres et des laïques présents, a constitué l'Église Orthodoxe
Autocéphale
d’Ukraine.
Le chef mentionné de ce mouvement indépendantiste, un ecclésiastique se
transformera,
grâce à l'élection de ses paires, en Métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine,
en
arrivant
à présider une Église qui disposait d'environ de 1.100 paroisses, 1.500 prêtres
et
diacres,
environ 30 évêques, et rien moins que 6.000.000 de fidèles environ.
Il
est facile de deviner que le reste des Églises Orthodoxes n'ont jamais reconnu
la validité de
cette
nouvelle Juridiction, laquelle, dans son concept de transmission de l’Ordre, s’apparente
à
la
manière de faire des Communautés Protestantes. Pour finir, en 1930, tout comme
l'Église
Orthodoxe
Vivante, elle a été dissoute par les autorités bolcheviques, et intégrée de
force dans
l’Eglise
du Patriarcat de Moscou.
Entre
temps, un « évêque » de cette « Église », le « Métropolite » Jean Teodorovich,
fût
envoyé
au Canada. Dès 1923, un diocèse hétérogène d'ukrainiens s’était formé, composé
d’ukrainiens
provenant du Patriarcat de Moscou qui s’était fusionné, par ferveur patriotique
avec
d'autres Uniates de la même origine nationale, créant de cette façon un corps
ecclésial
assez
particulier, mais d’une coloration nationale indiscutable.
Aussi
comme il arrivait d’Europe, personne, en Amérique ne reconnaissait la validité
de
l'Épiscopat
de Vladika Teodorovich, et par la même la canonicité de son Église, bien que
dans
les
actes il ait obtenu des succès pastoraux assez remarquables, en faisant grandir
son Église
dans
tous les Etats-Unis et le Canada.
Nous
sommes donc devant le cas d'une Église Orthodoxe absolument non-canonique au
strict
sens
du terme. Cependant en 1949, 25 ans après son arrivée en Amérique du Nord, ce
bon
«
Métropolite », obtenait finalement que les Évêques Orthodoxes de canonicité
reconnue le
consacrent
à l'Épiscopat. L'Église Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis initiait son
premier
pas
vers la Canonicité.
Note du traducteur: cette Eglise reçoit donc enfin une
succession apostolique par l' Eglise Orthodoxe
Syrienne (canonique et non syriaque) aux Etats-Unis,
et d'autre part de la succession apostolique donnée par
l'Eglise Russe Hors Frontière à l'Eglise Ukrainienne
en Europe, via l’Eglise Orthodoxe polonaise .
L’Ukraine obtenant son indépendance nationale, cette
Juridiction sera intégrée à l'Eglise Orthodoxe
Ukrainienne du Patriarche Mstyslav.
Vladika
Teodorovich, entre dans la Paix du Seigneur en 1971, étant reconnu comme un
pontife
de validité et canonicité indiscutée, à tel point que dans les années 1950
quelques
paroisses
ukrianiennes qui s’étaient placées sous la juridiction du Patriarcat
Oecuménique, lui
demandèrent
sa protection canonique, faisant de la Juridiction ukrainienne l'une des plus
importantes
d’Amérique du Nord.
A
Vladika Teodorovich succéda le Métropolite Mstyslav, qui devint en 1990 le
premier
Patriarche
de Kiev (et quitta donc les Amériques). Ce Chef d’une partie importante du
monde
orthodoxe,
devait publier, peu de temps avant d’assumer sa charge patriarcale à Kiev, un
document
officiel de reconnaissance à la Métropole Orthodoxe Autonome d'Europe
Occidentale
et des Amériques, qui qualifiait la dite Métropolie « d’Église Soeur, égale
en
dignité,
à l'Église Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis et du Canada ».
À la
mort du Patriarche Mstyslav I de Kiev, l'Église Orthodoxe Ukrainienne aux
Etats-Unis
(la
diaspora), ne voulu point s’impliquer dans les affaires ukrainiennes en Europe
qu’elle
jugeait
trop délicates et demanda à entamer des négociations avec Constantinople.
Finalement
les négociations avec le Phanar se conclurent en 1995, et le Métropolite
Constantine,
autrefois Métropolite d'une Juridiction non- canonique, au sens strict du
terme,
aux
yeux des autorités du Patriarcat OEcuménique, fut du jour au lendemain, mis à
la tête de
l'une
des Juridictions Orthodoxes "canoniques" les plus importantes des
États-Unis, sans
aucune
re-consécration ou ré-ordination.
Il
est donc facile de remarquer, que cette Juridiction au départ
"Non-canonique" au sens
strict
du terme en 1924, devint une Église Orthodoxe " canonique mais Non
reconnue" en
1949,
pour devenir finalement 49 ans plus tard, une Église Orthodoxe "Canonique
et
Reconnue",
- au moins pour le Patriarcat de Constantinople –dès 1995.
LE
CALVAIRE CANONIQUE DE L’EGLISE ORTHODOXE DE FRANCE
Cette
juridiction est l’une de celles qui eurent le plus à souffrir des changements
canoniques.
Voyons
son histoire.
Son
fondateur, Irenée Winnaert, était un prêtre catholique romain (ordonné à Lille
en 1904).
Quelques
15 années plus tard (1919), il abandonne son ministère dans l’Eglise romaine et
prend
contact avec un Evêque Catholique Libéral appelé Wedgwood, qui le consacre
comme
évêque
en 1922 pour le territoire français.
Le
bon Irénée, se rendit compte que le corps doctrinal de l’Eglise libérale allait
à contre-sens
des
enseignements traditionnels de l’Eglise et il se mit à étudier et à prier
intensément pour
trouver
la vraie Foi qu’il trouva dans l’Eglise Orthodoxe. Lui et un groupe de fidèles
prirent
contact
avec le Patriarcat de Constantinople.
Irenée
s’attacha à conserver l'orthodoxie doctrinale, tout en reconstruisant le rite
orthodoxe
des
Gaules, qui était célébré dans son caractère de Rite Pre-schismatique à
l'intérieur de sa
Communauté.
Le
Patriarcat de Constantinople, qui s’était montré affable, quelques années
auparavant avec
l'Église
Orthodoxe Vivante (Eglise communiste en Russie), repoussait maintenant cette
poignée
d'orthodoxes de rite occidental qui voulaient recevoir sa protection canonique.
Il en
exigeait
qu’Irenée Winnaert soit repris comme simple laïc, avec l’abandon du Rite
Occidental.
Après
ce contact frustrant, Winnaert ne se découragea pas et il chercha la protection
canonique
de Moscou, dont le patriarcat (soumis au pouvoir communiste) était à ce moment
là
aux
mains du Métropolite Serge. Celui-ci le reçu comme prêtre, sans reconnaître son
«
Épiscopat » Catholique Libéral, et sans aucune espérance de retrouver le rang
épiscopal
perdu
; condition qu’accepta Winnaert.
Ce
dernier mourut en 1937 en tant qu’archimandrite du patriarcat russe de Rite
Occidental. Il
avait
donc réussi à obtenir un statut canonique pour cette Communauté qui s’agrandirait
jusqu'en
1952. Durant les années 1953-1956 cette Communauté se plaça sous la protection
canonique
du Patriarcat Oecuménique, à travers de l'Exarchat Russe de Paris, avant de se
placer
sous la protection canonique de l'Église Russe Hors Frontière durant les années
1957-
1966.
Note du Traducteur : Quand les bolcheviques prirent le
pouvoir en Russie, une partie de la population et
du Clergé s’exilèrent en Europe et aux Etats-Unis.
Le patriarcat de Moscou prêta allégeance au pouvoir
communiste, ce que refusèrent catégoriquement
tout une partie du Peuple Orthodoxe russe qui avait
fuit la Russie. La raison en était que ce régime était
sans Dieu et persécutait la Foi orthodoxe. Certains,
en Europe prêtèrent allégeance au patriarcat de
Moscou. D’autres, pour ne pas être en communion avec
un patriarcat bolchevique, demandèrent la
protection du patriarcat de Constantinople (Exarchat
Russe), toujours présent en France (Cathédrale de
la rue Daru et Institut saint Serge de Paris).
D’autres évêques russes, pour préserver la Foi, l’identité
et la spiritualité russe se constituèrent en Saint
Synode de l’Eglise Russe Hors-Frontières. On voit donc
que l’Eglise Orthodoxe Russe se scinda en trois
entités canonique.
L’E.R.H.F. se « réconcilia » de manière pour le moins
surprenante avec le patriarcat de Moscou durant
l’année 2007. Une partie de l’Eglise russe Hors
Frontière n’accepta pas la « Réconcilation ».
Et
voilà que cette Communauté qui avait reçue une protection canonique de la part
de
plusieurs
patriarcats, recevait, en 1957 la protection canonique d'une Église de
"Canonicité
indubitable
mais Non reconnue". C’est au sein de la dite Juridiction que l’Eglise
Orthodoxe
de
France devint Église Autonome à travers la consécration épiscopal (en 1964) de
Vladika
Kovalevsky.
Cette cérémonie fût présidée par l'Évêque Jean Maximovich (plus connu sous le
Nom
de saint Jean Maximovich, de Shanghai et de San Francisco) et par l'Évêque
roumain de
Paris,
Teofilo Ionescu, lesquels l'autorisaient à conserver le Rite Occidental.
Vladika
Kovalevsky, mourut en 1970, sans qu'un successeur ait été consacré (…)
Finalement,
en 1972, un prêtre français (ordonné par Vladika San Juan Maximovich), Gilles
Hardy,
fût consacré à Bucarest avec la bénédiction du Patriarche Justin de Roumanie.
Le 30
avril, la délégation française concélébra la Divine Liturgie avec le Patriarche
Justin, en
Signe
de pleine communion entre les deux Eglises.
Le
décret d'intronisation de Monseigneur Hardy comme évêque de l'Église Orthodoxe
de
France
date du 11 juin 1972. Il est naturellement signé par le patriarche de Roumanie,
puisque
la
nouvelle Église restait sous sa Juridiction.
De
cette façon l'Église Orthodoxe de France, pouvait avoir sa propre hiérarchie et
un statut
canonique.
Cependant avec le Patriarche Teoctist, les choses changèrent et, après presque
25
ans
d'existence canonique dans le Patriarcat de Roumanie, la communion fût
finalement
rompue.
L'Église
Orthodoxe de France est restée, depuis la moitié des années 90, dans une
situation
canonique
difficile. En effet, quand un évêque est seul, la consécration de nouveaux
évêques
devient
impossible entraînant de fait l’impossibilité d’établir un Synode qui gouverne
l'Église.
Malgré
cette situation, l'Église Orthodoxe de France est une Juridiction de
"Canonicité
indubitable
mais non-reconnue".
Actuellement,
en raison des problèmes liés avec l'Évêque Germain, et devant la possibilité
réelle
de pouvoir se trouver privés d'une Hiérarchie (une situation déjà expérimentée
après la
mort
de Vladika Kovalesky), beaucoup de prêtres et fidèles orthodoxes français
travaillent à
l'établissement
d'une protection canonique en lien avec le Patriarcat Serbe ; alors que d’autres
regardent
avec certaine sympathie le Patriarcat de Kiev. Il faut cependant souligner, que
tant
le
Patriarcat de Serbie, que celui de Kiev, reconnaissent pleinement la validité
et la Grâce
Sacramentelle
des ecclésiastiques de l’Eglise orthodoxe de France. Pour cette raison, le
projet
de
re-consécration de son clergé, et des chrismation de ses fidèles a été de fait
écarté.
L'Église
Orthodoxe de France, au-delà de ce que ses détracteurs affirment, a l'énorme
mérite
d'être
resté fidèle à la Foi Orthodoxe, et d'avoir survécue aux situations et aux
épreuves
difficiles.
Son sort dépendra alors de l'appui du reste de l'Orthodoxie (…).
La
Canonicité doctrinale de cette Église ne peut être niée par personne, en dépit
des
défections
personnelles de l'Évêque Germain. En effet, cette Juridiction a été depuis ses
origines
reconnue pour le Patriarcat de Moscou, par le Patriarcat Oecuménique (à travers
de
l'Exarchat
Russe d'Europe Occidental), par l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontière, et par
le
Patriarcat
de Roumanie.
Début
2004, deux Communautés paroissiales de cette Juridiction en Amérique (dont une
à
Buenos
Aires) ont abandonné l'Église Orthodoxe de France pour être finalement reçu
sous la
protection
canonique de Vladika Jeremías, de l'Église Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis
et de
la Diaspora. Ces deux communautés orthodoxes de Rite Occidental ont reçu une
permission
spéciale de conserver l’antique Liturgie Gallicane.
LA CANONICITE DE LA METROPOLIE ORTHODOXE AUTONOME
D’EUROPE OCCIDENTALE ET DES AMERIQUES
Cette
jeune juridiction orthodoxe est encore peu connue. Elle se trouve rattachée par
sa
foi
et son histoire à l'ensemble de l'Église Catholique Orthodoxe, puisqu'elle
adhère à
la
Foi de l'Église Indivise des temps Apostoliques, en suivant strictement toutes
les
directrices
(canons) contenues dans les sept Conciles Oecuméniques.
Voici
l’histoire de cette juridiction : En 1960, l'Évêque le Séraphin de Chicago (de
l'Église
Orthodoxe
Russe hors Frontière) et l’Evêque Teofilo Ionescu (un évêque roumain de Paris),
avec
la bénédiction de l’E.R.H.F. (et celles implicites de plusieurs patriarcats
défavorable aux
errances
théologiques de l’Eglise d’état néo-calendariste de Grèce) consacrent
l'Archimandrite
Akakios Pappas comme premier Evêque de l'Église Vétéro- calendariste de
Grèce.
Peu de temps après l'Archevêque Akakios consacra, avec d'autres Pontifes de
l'Église
Russe
Hors-Frontière, l'Archevêque Auxentios ainsi que d'autres évêques vieux
calendaristes
lesquels
avaient de nombreuses paroisses et monastères en Grèce et bénéficiaient du
soutien
fidèle
d’un grand nombre de moines du Mont Athos.
Cette
Église Vénérable a procédé, en 1978, à la consécration du premier évêque
d'origine occidental (latin) en la personne du Métropolite GABRIEL de Lisbonne.
Des années plus tard il deviendra le premier primat de cette Juridiction. Son
consécrateur a été le l’Archevêque Auxentios lui-même. En 1984, sa Béatitude l'Archevêque
Auxentios, accorde les Tomos d'Autonomie à la Métropole d'Europe Occidentale et
des Amériques, en lui donnant
l'opportunité
depuis ce moment de régir sa propre destinée.
Comme
nous pouvons le constater, la Métropole Orthodoxe Autonome d'Europe Occidentale
d’Amérique
naît avec une Canonicité dogmatique claire, un Canonicité Administrative
soignée,
et une origine ecclésiale de dimension indiscutable puisque le mouvement vieux
calendariste
excède largement le million de fidèles en Grèce, sans compter les vétero
calendaristes
de Roumanie qui comptent 500.000 fidèles orthodoxes ainsi que plusieurs
milliers
en Bulgarie.
Après
avoir structuré la nouvelle Métropole qui s’étendait du Portugal jusqu’à l'Italie,
Dom Gabriel nomma comme Responsable des Affaires Etrangères de l'Église, un
évêque
en
qui il avait une entière confiance et qu’il avait d’ailleurs consacrée le 9
septembre 1984. Cet évêque n’est autre que le Métropolite Euloge de Milan. Vers
la fin des années 80,
la
Métropolie Orthodoxe Autonome d’Europe Occidentale et des Ameriques en la
personnes de son Responsables des affaires étrangères (Vladika Euloghios de
Milan) initia un
dialogue
avec le Saint synode de l'Église Orthodoxe Autocéphale de Pologne,
laquelle reçut sous sa protection la dite Métropolie.
Comme
nous le verrons plus loin, l'Église Orthodoxe de Pologne, n'a jamais douté de
la
Canonicité
de cette Juridiction, puisqu'elle a accepté Dom Gabriel et les autres évêques
portugais,
sans aucune re-consécration, tout comme les prêtres et les diacres ordonnés par
eux.
La
Juridiction de Dom Gabriel fût intégrée à l'Église Orthodoxe Polonaise comme
une
"Province
Ecclésiastique" en tant que telle. Cependant, pour une question politique,
on choisit
de ne
pas prendre les évêques orthodoxes italiens ; cela, aucunement pour des raisons
de
défection
ou de faiblesse canonique, mais pour des raisons politiques : On considérait
l'Italie
comme
territoire canonique du Pape, et les autorités orthodoxes Polonaises ne
voulaient
prendre
aucune espèce risque de frottements avec les autorités romaines.
Si
notre Métropolie avait été d’origine ethnique, il n'y aurait pas eu le moindre
problème pour
son
intégration à l’Eglise de Pologne, mais comme on pensait que la Métropole s’attachait
à
convertir
des occidentaux, l'Église Orthodoxe de Pologne préférait s'abstenir d’intégrer
les
communautés
et le clergé résidant en Italie, et qui étaient majoritairement composées par
des
fidèles
orthodoxes d'origine catholique romaine.
Dom
Gabriel I du Portugal, mourut au début des années 90, en tant que Métropolite d’une
Eglise
Canonique reconnue. On pourra constater que cela fût la première grande
reconnaissance
de toute une partie de l’Eglise dite « Canonique », de la reconnaissance de la
Canonicité
intrinsèque de notre Métropolie.
Après
l'intégration de Dom Gabriel à l'Église Orthodoxe de Pologne, le Métropolite
EULOGHIOS
de Milan, qui avait été Directeur des Affaires Etrangères de la Métropole
Autonome,
et initiateur du dialogue avec les Polonais fût élu comme deuxième Primat.
Le
Nouveau Primat se retrouva dans une situation difficile, puisque la Métropolie,
avec
« l’abandon
» de son premier Métropolite était en quelque sorte « orpheline ».
C’est
pour cette raison que Vladika Euloghios s’est proposé de renforcer la position
de la
Métropole
à l’intérieur du monde orthodoxe. Il a obtenu en 1989, que le Métropolite
Mstyslav,
Primat de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis, accorde une
reconnaissance
officielle à la Métropole Orthodoxe Autonome d’Europe occidentale et des
Amériques
qu’elle qualifie d’Eglise Soeur, égale en dignité à l’Eglise Orthodoxe
Ukrainienne
des
Etats-Unis et du Canada ». Le Métropolite Mstyslav deviendrait, quelques mois
plus tard,
le
Premier Patriarche de Kiev.
L'Église
Orthodoxe Ukrainienne des Etats-Unis, se plaça en 1995, sous la protection du
Patriarcat Oecuménique et, comme dans le cas du Portugal sans aucune
re-consécration ni de ses évêques, ni de ses prêtres ou de ses diacres, ce qui
est une reconnaissance tacite mais concrète, à son antique légitimité Canonique.
Durant le règne du Patriarche Volodymir I, qui était sur le Trône de Kiev, la
Métropole Orthodoxe Autonome d'Europe Occidentale et des Amériques, a reçu un
Tomos d'Autonomie des mains du Patriarche, en Mars 1994, qui a confirmé et
scellé la reconnaissance donnée par le Patriarche défunt Mstyslav (+1993).
Des
années plus tard, le troisième Patriarche de Kiev, Philaret I, tenta de limiter
les rérogatives et les libertés liées Tomos d'Autonomie de la Métropole. Cela
fût considéré comme une injustice inacceptable par le Métropolite Evloghios I
de Milan.
Au
même moment, le Patriarche Philarète I d’Ukraine fût excommunié par le
Patriarche Alexis de Moscou. Cette excommunication fût approuvée par tous les
patriarcats. Pour
cette
raison, le Métropolite Euloghios décida de rompre sans délais tout lien
canonique avec Kiev, parce qu’il ne voulait pas exposer notre Métropolie au
danger de l’excommunication qui la couperait irrémédiablement de tout le monde
orthodoxe.
Suite
à cet événement ecclésiastique, deux Évêques (consacrés par les mains même du
Métropolite Evloghios) qui résidaient au Canada et qui appartenaient à la
Métropole : les
Vladikas
Lazar et Varlaam, décidèrent exercer leur ministère sous la protection
canonique du
Patriarcat
Ukrainien, avant de décider, quelques années plus tard, de recourir à la
protection
canonique
de l'Église Orthodoxe en Amérique (O.C.A). Ces deux pontifes furent
accueillis
avec
leur Clergé, en conservant intacts leurs rangs épiscopaux (sans re-consécration
et
réordination)
Pour
résumer, nous pouvons conclure –sans manquer à la vérité- que notre Métropolie,
au vue
de sa
courte histoire, a donné pas moins de 5 évêque à aux Eglises orthodoxes
canoniques,
sans
compter les nombreux prêtres, diacres et clercs mineurs.
CONCLUSION
Le
lecteur pourra apprécier à travers ces lignes, que les actes des humains (dans
leur
pèlerinage
à travers l’histoire), soumettent l'Église du Christ et sa réalité spirituelle
immuable
à
certains changements, qui peuvent donner à l'Église, de manière extérieurs
(ecclésiastique),
cette
instabilité propre à notre nature humaine. Ces changements peuvent être
positifs ou
négatifs.
Cependant, comme chrétiens, nous ne devons jamais perdre l'espérance du chemin
que l’Eglise
Orthodoxe trace à Ses Enfants, et qui n'est autre que le Chemin même du Ciel.
Je
confesse que malgré l’acquisition, au fil des ans, d’un expérience ecclésiale,
je ne cesse de
m’émerveiller
devant la sagesse à la fois simple et profonde de ces icônes anciennes qui
représentent
l'Église comme une barque, maintes fois confrontée aux eaux agités. La vie de
l'Église
est vraiment cette barque au milieu des eaux déchaînées de ce monde.
Cependant,
malgré la fragilité du vaisseau, malgré l’incapacité des membres de l'équipage,
Sa
destinée
est certaine car elle dispose du meilleur Capitaine qui soit : notre Seigneur
Jésus-
Christ,
le Seigneur de l’Histoire, qui nous garde par Son visage serein.
LIENS
DE LA METROPOLIE ORTHODOXE D’EUROPE ET DES AMERIQUES
AVEC
LES EGLISES DITES « CANONIQUES ».
En
Allemagne, l’Exarque de l’Eglise Orthodoxe Serbe, maintenant Evêque de Sabac, a
intégré
le diacre Basil Manfred Danfeld, résident à Berlin, ordonné le 28 Novembre 1989
par
le
Métropolite Evloghios de Milan . A la demande expresse de l’Evêque Lavrentije
de l'Église
serbe,
notre Primat Evloghios Métropolitain a signé la lettre officielle de sortie
canonique
(l’exeat)
de Basile Danfeld le 5 mars 1991.
En
France, en 1989, deux clercs ordonnés par le Métropolite Gabriel de Lisbone de
bienheureuse
mémoire, ont été accepté par le Patriarcat de Moscou sans ré-ordination, comme
dans
le cas de Basile Danfeld. Leurs Noms étaient l’Archiprêtre Gérard de la Garde
et le
diacre
Joseph Fouilleul. L’Evêque qui les intégra était l’Exarque Vladimir, maintenant
Métropolite
de Kiev de l’Eglise Orthodoxe Autonome Ukrainienne (Patriarcat de Moscou).
Deux
prêtres ordonnés par le Métropolite Gabriel de Lisbone, furent incardinés sans
réordination aucune, dans l’Exarchat de l’Eglise Orthodoxe roumaine, par l’Exarque,
l’Archevêque
Adrien. A la retraite de ce dernier, les deux prêtres furent présentés au
Métropolite
de l’Eglise Orthodoxe grecque de France, Jérémie qui accepta les deux prêtres
comme
membres de son clergé. Ils ne furent jamais réordonnés. Leurs noms sont le Père
Nicolas
Lacaille et le Père Théodore Niess.
***
La
Métropolie Orthodoxe d’Europe et des Amériques a toujours gardé un lien filial
canonique
avec
le Saint Synode vétéro calendariste de Grèce, présidé par l’Archevêque
Auxentios II
(successeur
de Maximos, successeur lui-même d’Auxentios Ier de bienheureuse Mémoire).
Elle
possède des diocèses, des paroisses et des monastères en Europe (Italie,
Espagne,
Allemagne,
France et Aux Etats-Unis…).
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