juillet 24, 2010
Peut-on tuer au nom de Dieu ?
Peut-on tuer au nom de Dieu ?
Il est rappelé régulièrement les attaques violentes, pire, les meurtres des musulmans au nom de l’Islam disent-ils à l’encontre des Chrétiens.
Cette vision de l’Islam, d’un certain Islam diront certains, mais dont les conséquences à savoir les actes qui en découlent, ne se trouvent jamais condamnées à notre connaissance, fut-ce par un Islam modéré.
Le théologien, l’exégète, se trouve dès lors obligé de s’interroger sur les raisons qui amènent les musulmans à tuer au nom de Dieu.
Préalablement, il serait facile de dire que les Croisés tuèrent tout autant quelques siècles plus tôt, que la guerre dite des religions entre Catholiques et Protestants, par exemple, n’ont rien à envier aux massacres alors opérés, et que dès lors le Christianisme devrait se taire en faisant son mea culpa : Non, dans l’histoire, ces guerres diverses n’avaient qu’un raison, il ne s’agissait pas de tuer au nom de Dieu, mais de se battre pour des motifs uniquement politiques.
La problématique présentement posée est de rechercher l’origine scripturaire permettant, pour les tenants de ces actes, de justifier la tuerie accomplie au nom de Dieu.
Dieu est Amour ! Quelle Religion, quelle révélation divine, quelle quête vers Dieu, peut prétendre autre chose que de dire et affirmer que Dieu est Amour ?
Sauf alors à affirmer que la prétendue religion, la prétendue révélation, la prétendue quête spirituelle, ne vient pas de Dieu.
Si donc Dieu est Amour, comme l’affirme le Christianisme, l’Amour est l’une des manifestations de la Vie, et la mort ne lui est-elle pas étrangère ?
La mort vient-elle de Dieu ?
La mort est-elle voulue par Dieu ?
I
La révélation Biblique nous enseigne que la mort est entrée dans le monde par la Chute, qui est en quelque sorte le refus de la Vie intemporelle que Dieu proposait à nos premiers parents, qui préférèrent se nourrir et donc vivre par leurs propres moyens : à la manducation d’Adam, Jésus+Christ répond que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toutes les paroles qui sortent de la bouche de Dieu.
Dans le dessein divin et l’œuvre des six jours, la mort n’existe pas, c’est la vie qui se trouve toujours créée. « Car Dieu n'a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la perte des vivants. Il a tout créé pour l'être ; les créatures du monde sont salutaires, en elles il n'est aucun poison de mort, et l'Hadès ne règne pas sur la terre ; car la justice est immortelle” est-il rappelé en Sagesse, I, 13-15.
Dieu n’a pas fait la mort : “ Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché.” rappelle l’Apôtre Paul aux Romains V, 12.
II
A l’inverse, le Coran énonce qu’Allah est “Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c'est Lui le Puissant, le Pardonneur. » (Sourate 67,2)
Selon le Coran, la mort vient de Dieu. Si donc la mort vient de Dieu, tuer l’autre ne serait pas être étranger à l’œuvre de Dieu, puisque la mort fait partie de Son dessein.
Avant d’aller plus outre il sera observé que cette sourate soulève que Dieu éprouve l’être pour savoir comment l’homme réagit. Cette idée sur la condition de la connaissance de la créature, qui serait méconnue par avance par Dieu, s’oppose à la reconnaissance que Dieu soit Dieu, à Son Eternité au profit d’une temporalité dans Sa conscience, dans le Coran, Allah n’est donc pas omniscient !
Or, si selon le Coran II, 145: «Personne ne peut mourir que par la permission de Dieu, et au moment prédéterminé. Quiconque veut la récompense d'ici-bas, Nous lui en donnons. Quiconque veut la récompense de l'au-delà, Nous lui en donnons et Nous récompenserons bientôt les reconnaissants. » Il faut donc que le musulman estime agir avec et par la permission d’Allah !
Nous ne sommes donc pas – le musulman étant, devenant ou se croyant, la main d’Allah – dans le contexte des guerres occidentales dites de religion aux motifs en fait purement politiques et d’intérêts personnels.
III
Face à cette réflexion hâtivement exposée, il convient de s’interroger sur le sens, les rasions, les fondements de ces actions contre les Chrétiens, jamais condamnées par l’Islam, mais aussi comment l’Islam dans ces conditions peut-elle être une religion ?
En union dans la prière
JPB
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