décembre 11, 2010

Les deux saints apôtres Pierre et Jean - Père Serge Boulgakov


Une étude du P. Serge Boulgakov sur la primauté :

Les deux saints apôtres Pierre et Jean

 La problématique de la Primauté a fait l’objet de nombreux travaux dans le monde byzantin, et parmi les livres tout à la fois disponibles et accessibles quant au sujet soulevé ; il importe de rappeler l’ouvrage d’Olivier CLEMENT : « Rome autrement, Un orthodoxe face à la papauté », publié aux éditions DDB.

Théologien parfois contesté, les travaux du père Boulgakov méritent toujours un signalement, ce livre, à l’occasion de sa traduction en langue française, fait l’objet d’une courte émission que je vous propose d’écouter :


  Dans le cadre de la collection "L'échelle de Jacob", les éditions F.-X. de Guibert et Ymca-press ont publié tout récemment, pour la première fois en langue française, une petite recherche biblique du grand théologien orthodoxe le père Serge Boulgakov sur la primauté dans l'Eglise. Elle s'intitule "Les deux saints premiers apôtres Pierre et Jean". La traductrice, Anne Davidenkoff, et l'éditeur, Nikita Struve, présentent ici cet ouvrage. Cette émission (17 minutes) a été radiodiffusée sur RCF Côte d'Azur le jeudi 2 décembre 2010 à 12h40 (96.6 FM à Nice et 96.8 FM à Cannes) et figurait au programme le lundi 6 à 19h10.  

Production, enregistrement et montage : P.Michel Philippenko (paroisse orthodoxe russe Saint-Nicolas – Patriarcat oecuménique de Constantinople) »  www.orthodoxie.com

IIIe Dimanche de l'Avent


IIIe Dimanche d'Avent
Année A

Une fois de plus, la figure centrale de cette liturgie d'Avent est Jean-Baptiste. Après avoir prêché un Baptême de conversion et de pénitence, il est mis aux arrêts pour ses dénonciations publiques des mauvaises mœurs de l’époque, mais il invite tout le peuple à être patient et à attendre l'arrivée du Messie qui viendra instaurer un nouveau règne. En effet pendant qu'il se trouve en prison, il envoie demander à Jésus, s’il est « celui qui doit venir ou si nous devons en attendre un autre » (Mt 11,3). Jésus répond en mettant en évidence les actes de sa mission, la prédication et les signes de guérison : « Les aveugles récupèrent la vue, les estropiés marchent » (Mt 11,5). Il sait bien que Jean, connaissant les écritures, comprendra à travers ces signes que désormais, celui qui doit venir est déjà là. Parce que tels sont les signes qui l'accompagneront, selon ce qu’avaient annoncé à l'avance les prophètes : « Alors les yeux des aveugles s’ouvriront… le boiteux sautera comme un cerf » (Is 35,6), tous « verront la gloire du Seigneur et la magnificence de notre Dieu » (Is 35,3). Le peuple cependant est invité à marcher et à fonder le parcours de son existence sur la « Voie Sainte », et c’est vraiment sur cette «Voie» qui est le Christ Seigneur - « Je suis le chemin » - qu'il trouvera « la joie et le bonheur ». Tout cela demande cependant d'être confiant, parce que le salut de Dieu se manifestera en plénitude : « Voici votre Dieu… il vient vous sauver » (Is 35,4), d'être patient et de ne pas se plaindre ; il faut au contraire rassurer nos coeurs, « parce que la venue du Seigneur est proche » (Jc  5,8).
« Oh attente des nations ! Ils ne seront pas déçus, tous ceux qui t'attendent (cf. Ps 24,3). Nos pères t'ont attendu ; tous les justes, depuis l’origine du monde, ont espéré en toi et n’ont pas été confondus (cf. Ps 21,6). Déjà, lorsque ta miséricorde fut reçue au coeur de ton temple (cf. Ps 47,1), des choeurs joyeux firent entendre leurs louanges et chantèrent : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! (Ps 117,26 ; Mt 21,9). J'ai attendu le Seigneur sans me lasser, et il a dirigé son regard vers moi » (cf. Ps 39,2). Ensuite, en reconnaissant dans l’humilité de la chair la majesté divine, ils dirent : « Voilà, c’est lui notre Dieu ! Nous l’avons attendu, il nous sauvera ! C’est lui le Seigneur ; nous l’avons attendu avec patience, nous exulterons et nous nous réjouirons en son salut ! » (cf. Is 25,9) ». (Hilaire de Poitiers, Sermo I in Adv., 1s.)
Dans cette attente confiante, la Vierge Marie nous soutient, c’est elle la Mère de l'attente et de l'espoir, c’est elle qui a rendu significative notre « patience » qui n'a pas été déçue, et c’est grâce à Elle si notre espérance s’est transformée en salut, si nos yeux ont contemplé le salut de Dieu, parce que Marie s'est rendue disponible pour devenir le canal privilégié, à travers lequel le Seigneur s'est complu de se manifester à l'humanité.
« Cette joie, invisiblement présente en nous, nous encourage à marcher confiants. La Vierge Marie est modèle et soutien de cette joie intime, elle par qui nous a été offert l'Enfant Jésus. Qu’elle nous obtienne, fidèle disciple de son Fils, la grâce de vivre ce temps liturgique en restant vigilants et actifs dans l'attente. Amen »[1]
    
Commentaires disponibles sur les textes de la Messe :

 [1] Benoît XVI, Célébration des Premières Vêpres du 1er Dimanche d'Avent, Basilique Vaticane, 28 novembre 2009 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/dlf.htm#z4.

CONGREGATIO PRO CLERICIS

décembre 09, 2010

Économie et acribie


Économie et acribie
25 avril 2008| Rémi Chéno 

Dans quelle mesure l’application stricte de la loi canonique peut-elle être modérée par les réalités pastorales concrètes ? La tradition orthodoxe de l’économie peut susciter de nouvelles approches de la question du côté catholique.

Basile de Césarée

C’est à propos de la question de l’accueil dans la communion ecclésiale des hérétiques qui reviennent à la foi que Basile de Césarée, au 4e siècle, va poser des principes qui vont constituer la base de la théorie orthodoxe de l’économie. Deux lettres de Basile à Amphiloque d’Iconium sont concernées : la lettre 188, qu’on appelleracanonica prima, et la lettre 199, la canonica secunda. Ces deux lettres sont entrées dans la grande collection des sources du droit orthodoxe [1] Dans sa lettre 188, au canon 1, Basile distingue trois catégories parmi les « allodoxes » : (1) les hérétiques [αρέσεις] à proprement parler (pour des questions de doctrine), (2) les schismatiques [σχίσματα] (en matière disciplinaire) et (3) les conventiculaires [παρασυναγωγαί] (des communautés insubordonnées). La question se pose autour du baptême de ces allodoxes : faut-il les rebaptiser s’ils reviennent à l’Église ? Basile répond que le baptême des hérétiques est absolument nul [παντελς θετσαι], on reçoit celui des schismatiques et on corrige les conventiculaires par une pénitence lourde avant de les réunir à leur rang, en réintégrant à leur rang les clercs. Les Pépuziens (Montanistes) doivent être tenus pour hérétiques. Le cas des Cathares (Novatiens), Encratites, Hydroparastates et Apotactites, qui sont des schismatiques, doit être ramené à celui des hérétiques, car, dit Basile, ils n’ont plus en eux la grâce du Saint Esprit [οκέτι σχον τν χάριν το γίου πνεύματος φ’ αυτούς]. Survient alors la phrase la plus discutée de ce canon 1 : « Cependant, comme certains dans le diocèse d’Asie ont décidé de reconnaître leur baptême [des Cathares, Encratites, Hydroparastates et Apotactites] sans faire de distinction, pour le bien d’un grand nombre, qu’il soit reconnu [2]. »
La coutume asiate en question, c’est un accueil dans la communion de l’Église par l’onction chrismale, sans rebaptisation. Basile applique ici le principe de l’économie [οκονομίας νεκα τν πολλν] pour légitimer la reconnaissance du baptême de certains hérétiques par une condescendance pour la brebis perdue qui veut revenir. C’est très clair dans le second emploi du mot οκονομία dans ce canon 1, à propos des Encratites.
« Cependant, si cela devait constituer un obstacle à l’économie générale [Ἐὰν μέντοι μέλλ τ καθόλου οκονομίᾳ μπόδιον σεσθαι τοτο], il faut nous plier à la coutume et suivre les Pères qui ont géré les affaires ecclésiastiques [τος οκονομήσασι τ καθ’ μς πατράσιν κολουθητέον] ; j’ai bien peur en effet, que voulant les amener à abandonner la rebaptisation [que pratiquent les Encratites], nous ne mettions obstacle au salut par la sévérité de notre conduite. […] De toute façon, on doit observer la pratique établie [τ τς προτάσεως αστυρόν] d’oindre du saint chrême en présence des fidèles ceux qui ayant reçu leur baptême reviennent à nous et alors seulement les admettre à la communion des mystères. »
Basile maintient qu’aucun véritable sacrement ne peut être reçu en dehors de la véritable Église, et que donc le baptême de ces hérétiques ou de ces schismatiques n’est pas valide. Pourtant, par « économie », on ne réitérera pas leur baptême et on ne suivra donc pas l’application stricte du droit, c’est-à-dire l’ » acribie » [κριβεία κανόνων] pour deux motifs : (1) la pratique générale (à l’économie générale), au nom de la communion de l’Église ; (2) le souci pastoral pour l’individu, puisqu’un converti sincère pourrait être découragé par la rigueur de la loi canonique.

Le régime de l’économie

À partir de cette réponse de saint Basile, on va donner un sens nouveau au mot économie, déjà bien connu en théologie. À la fin du IXe siècle, le patriarche Photius de Constantinople, dans une réponse à un certain Amphiloque, va ainsi expliquer : « On parle d’économie au sens propre pour l’incarnation du Verbe, admirable au delà de toute intelligence. Et en sens contraire au droit strict, l’économie se comprend comme la suppression pour un temps donné, ou une suspension ou l’introduction de relâchements en faveur de la faiblesse des justiciés, le législateur organisant alors économiquement sa prescription [3]. »
Dans le monde orthodoxe, l’économie est donc une dérogation exceptionnelle et dûment motivée d’une, ou de plusieurs normes disciplinaires, mais qui n’institue pas pour autant une dérogation générale et définitive de ces normes : c’est une suspension passagère de l’acribie en une circonstance particulière [4]. Autrement dit, c’est une façon d’apporter un adoucissement de la loi au motif d’une gestion pastorale des situations concrètes des personnes, mais toujours dans le respect de la communion ecclésiale et en s’appuyant sur les canons et la pratique des Pères.
En fait, le binôme économie/acribie ne fait pas l’unanimité parmi les théologiens orthodoxes : ce sont surtout les théologiens grecs qui y font appel sans tous l’interpréter de la même façon. Le rapport plus souple et plus pastoral à la loi et à une conception fortement juridique de l’Église qu’il permet s’explique historiquement par une volonté de se démarquer du juridisme catholique, souvent perçu comme exagéré par les Orientaux. Mais le théologien russe Georges Florovsky voit justement dans cette cause historique la preuve du caractère purement conjoncturel de cette théorie et de sa faiblesse. Il écrit, sévèrement : « L’explication “économique” n’est pas un enseignement de l’Église. Elle n’est qu’une “opinion théologique” personnelle, très tardive et contestable, née au cours d’une période de décadence de la théologie, d’un désir hâtif de se distinguer nettement de la théologie romaine [5]. »

Réception de l’économie dans le monde catholique

Dans la troisième partie d’un article de 1972 [6], Yves Congar a rassemblé des éléments possibles d’une théorie de l’économie dans la tradition occidentale : il énumère ainsi la dispense (avec la distinction d’Hincmar de Reims en 859/860 entre jugement large d’indulgence et jugement strict [7]), l’équité canonique, l’épikie (πιεικεία, qu’on traduit souvent par équité), l’application du principe Ecclesia supplet ou encore la sanatio in radice.
Thomas d’Aquin, dans la Somme de théologie, explique ainsi : « Comme il a été dit plus haut quand il était traité des lois, puisque les actes humains, à propos de quoi les lois sont données, consistent en des faits singuliers et contingents, qui peuvent connaître des variations infinies, il n’est pas possible d’établir aucune règle de loi qui ne soit quelquefois prise à défaut ; mais que les législateurs regardent à ce qui se produit le plus souvent, en fonction de quoi ils proposent une loi qu’en de certains cas il est pourtant contraire à une justice équitable d’observer, ainsi qu’au bien commun, qui est le propos visé par la loi. Ainsi la loi stipule qu’on restitue les dépôts, puisque c’est ce qui est juste dans la plupart des cas. Mais il arrive parfois que cela soit préjudiciable, comme lorsqu’un fou a laissé son épée en dépôt et la réclame alors qu’il connaît un accès de folie, ou si on la réclame pour combattre contre le pays. Dans ces cas-là et dans d’autres semblables il est mauvais de suivre la loi établie, et il est bon au contraire, passant outre aux termes de la loi, de suivre ce que réclame l’esprit de la justice et l’utilité commune. C’est à cela que s’ordonne l’epieikeia, qu’on nomme chez nous équité. Il apparaît clairement de là que l’epieikeia est une vertu [8]. »
Mais on trouve une réception directe de la première lettre canonique de Basile par le magistère le plus solennel de l’Église catholique dans le document conciliaire Orientalium Ecclesiarum, à propos de lacommunicatio in sacris entre catholiques et orientaux : « […] La pratique pastorale montre, cependant, en ce qui concerne les frères orientaux que l’on pourrait et devrait considérer les multiples circonstances relatives à chacune des personnes, circonstances dans lesquelles ni l’unité de l’Église ne se trouve blessée, ni les périls à éviter ne se présentent, mais dans lesquelles au contraire la nécessité du salut et le bien spirituel des âmes constituent un besoin urgent. C’est pourquoi l’Église catholique, en raison des circonstances de temps, de lieux et de personnes, a souvent adopté et adopte une manière d’agir plus douce, offrant à tous les moyens de salut et présentant le témoignage de la charité entre les chrétiens, par la participation aux sacrements et aux autres célébrations et choses sacrées. En cette considération, le Saint Concile, “afin que nous ne soyons pas un obstacle par la sévérité d’une sentence envers ceux qui sont sauvés” [en note : S. Basile, Epistula canonica ad Amphilochium, PG. 32, 669 B], en vue de favoriser toujours davantage l’union avec les Églises orientales séparées de nous, a fixé la manière d’agir suivante. […] [9] »
Il semble donc possible, dans certaines circonstances particulières et par souci pastoral, d’adoucir la rigueur de la loi, sans la remettre en cause. En tout cas, le magistère le plus solennel de l’Église le revendique. Le dernier canon du Code de droit canonique de 1983 s’achève avec un appel à l’équité canonique [10] à propos du transfert d’un curé : « Can. 1752. Dans les causes de transfert, les dispositions du can. 1747 seront appliquées, en observant l’équité canonique et sans perdre de vue le salut des âmes qui doit toujours être dans l’Église la loi suprême. » Cette dernière maxime, « le salut des âmes doit toujours être dans l’Église la loi suprême » ne conclut-elle pas de façon résolument « économique » les textes de lois de l’Église ?
[1] Les sources de la discipline canonique antique sont éditées par Périclès-Pierre Joannou, Fonti. Fascicolo IX. Discipline générale antique (IVe–IXe s.), t. II : Les Canons des Pères grecs, Grottaferrata : Tipografia Italo-Orientale, 1963 (Pontificia Commissione per la redazione del Codice di Diritto Canonico Orientale).
[2] πειδ δ λως δοξέ τισι τν κατ τν σίαν οκονομίας νεκα τν πολλν δεχθναι ατν τ βάπτισμα, στω δεκτόν.
[3] Ad Amphilochiam quæstio I, 14 = PG 101, 64–65.
[4] Voir par exemple la définition qu’en donne Jérôme Kotsonis, Problèmes de l’économie ecclésiastique, (Recherches et synthèses. Section de dogme, 2), Duculot, Gembloux, 1971 (1ère éd. : 1957), p. 182 : « L’Économie existe lorsque par nécessité ou pour le plus grand bien de certains ou de l’Église entière, avec compétence et à certaines conditions, une dérogation de l’Akrivie [= l’acribie] a été permise, temporairement ou de façon permanente, pour autant qu’en même temps la piété et la pureté du dogme demeurent inaltérées. »
[5] « Les limites de l’Église », Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale 10/37 (1961) 28-40, 1ère éd. : 1934, p. 35. P. 33, il estime que l’économie est une « capitulation devant l’équivoque et le vague ». Voir aussi sa note 1, p. 31.
[6] Yves Congar, « Propos en vue d’une théologie de l’“Économie” dans la tradition latine », Irénikon 45 (1972) 155-206
[7] Hincmar de Reims, de prædestinatione. Dissertatio posterior, c. 37, n. XI [PL 125,411D] : hæ sententiæ [sur la réception des clercs hérétiques] ad illam canonum formam pertinent, qua secundum rationis et temporis qualitatem aut propter ecclesiæ utilitatem, aut propter pacis et concordiæ unitatem, non præiudicatis maiorum statutis, quædam aliquando indulgentur, non ad illam qua pro lege irrefragabiliter tenenda constituuntur.
[8] Summa theologiæ, IIa IIæ, q. 120, c.
[9] Orientalium Ecclesiarum, 26 § 1.
[10] Sur l’équité canonique, on consultera en particulier le can. 19 et les commentaires qui en sont faits.

décembre 07, 2010

IMMACULEE CONCEPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE


8 DÉCEMBRE
IMMACULÉE CONCEPTION
DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

Références :


« Je vous salue Marie, pleine de grâce ». Depuis des siècles, des milliers, des millions de fois par jour, la Vierge Marie est saluée par les fidèles avec la salutation de l'Archange, que nous entendons résonner de nouveau dans l'Évangile d'aujourd'hui. Les enfants de l'Eglise apprennent des paroles de l'Archange Gabriel qu’en Marie Très sainte se réalise avec plénitude le mystère de la grâce de Dieu. L'Apôtre saint Paul enseigne que le Père fit demeurer toute plénitude en son Fils incarné (cf. Col 1,12-20), mais cette plénitude déborde du Christ, et de la Tête elle se répand sur le corps Mystique, qui est l'Eglise. Avant de descendre sur le corps, la plénitude du Christ se répand d’une façon unique, qu’on ne peut répéter, sur Marie, prédestinée dès l'éternité à être la Mère de Dieu.

Significativement, la liturgie rappelle dans la première lecture la figure d'Eve, la mère de tous les vivants. Les Pères ont vu en Marie la Nouvelle Eve, qui dénoua le noeud lié par la première femme. Le noeud de la désobéissance embrouillé par Eve, est dénoué par l'obéissance de Marie. Et comme Eve fut créée dans la pureté et dans l'intégrité, ainsi la Nouvelle Eve fut miraculeusement préservée de la contagion de la faute originelle, parce qu'elle devait donner l'humanité au Verbe, qui s'incarnait pour notre rachat. Saint Irénée compare la virginité de la terre pure dont fut tiré Adam à la virginité de l'humanité immaculée de Marie, dont fut tiré le second Adam : « Comme l'homme qui fut modelé le premier, Adam, reçut sa substance d'une terre inculte et encore vierge - Dieu, en effet, n'avait pas encore fait pleuvoir et l'homme n'avait pas travaillé la terre (cf. Gen 2,5) - […] ainsi, en récapitulant Adam en lui-même, Lui qui est le Verbe, il prit justement de Marie, qui était encore vierge, la génération qui est la récapitulation d'Adam » (Adversus haereses, III, 21, 10 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/cpq.htm).

Le bienheureux Pontife Pie IX a défini, le 8 décembre 1854, que c’est un dogme de foi révélé par Dieu que « la très heureuse Vierge Marie au premier instant de sa conception, par grâce singulière et privilège de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, a été préservée exempte de toute tache de péché original » (Denz. - Schönm., 2803 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/e1o.htm#d4l). Si la proclamation officielle du dogme est relativement récente, la profession de foi des chrétiens et de la liturgie elle-même, sur ce sujet, est très ancienne. En outre, quatre années plus tard, la Vierge Marie en personne, en apparaissant à Lourdes à sainte Bernadette, confirma de nouveau la vérité de la doctrine en se présentant par ces mots : « Je suis l'Immaculée Conception ».

La prédestination de Marie à cette grâce singulière - consistant dans la suspension du décret universel en vertu duquel chaque homme, dès l'instant de sa conception, est contaminé par le péché d'origine - nous mène dans les méandres les plus écartés du mystère du plan salvifique de la Très sainte Trinité. Dieu un et Trine a prévu depuis toujours l’incarnation future du Verbe, qui a pour fin la rédemption du genre humain tombé dans le péché, et il a donc prédestiné la Mère très pure de qui il aurait tiré l'humanité incontaminée, que le Fils aurait assumée pour rétablir en Lui la pureté originaire de la créature et la réorienter vers la gloire éternelle.
C’est pour ce motif que la liturgie, dans la deuxième lecture, nous rappelle, avec saint Paul, que le dessein de Dieu sur nous consiste à vouloir nous contempler, à la fin, saints et immaculés face à Lui. La pureté des origines a été perdue, apparemment de façon irrémédiable. Mais Dieu trouva la solution adaptée pour retourner le désastre causé par le mauvais usage de notre liberté. En Marie Immaculée, l'humanité brille de nouveau de cette pureté originaire qui semblait irrémédiablement perdue.

L'Immaculée Conception de Marie est la conséquence directe de sa Maternité divine. Saint Anselme d'Aoste l’écrit : « Il était juste que soit ornée d'une pureté supérieure, à laquelle on ne puisse rien concevoir de plus grand si ce n’est la pureté de Dieu même, cette Vierge à qui Dieu le Père devait donner son Fils de façon si spéciale, puisque ce Fils serait devenu le Fils commun et unique de Dieu et de la Vierge » (De conceptu virginali et originali peccato, XVIII). Ce lien entre le privilège de la Maternité divine et celui de l'Immaculée Conception de Marie, marque aussi sa supériorité à notre égard. Elle est certainement l’image parfaite de l'Eglise du Ciel, de la Jérusalem nouvelle et triomphante, qui n'a plus ni tache ni ride, au-delà de la douleur et de la mort. C’est pourquoi la Préface d'aujourd'hui déclare : « En Elle tu as marqué le début de l'Eglise, Épouse du Christ sans tache et sans ride, resplendissante de beauté ». Mais même au Ciel, Marie n'est pas et ne sera jamais une simple disciple, serait-ce la plus sublime, de son Fils. Elle est et sera toujours la Mère de Dieu, la Mère de l'Eglise, la Reine des anges et des saints. C’est pourquoi la Préface ajoute : « Et toi [Père saint], tu la prédestinais sur chaque autre créature pour être pour ton peuple avocate de grâce et modèle de sainteté ». Marie fut Immaculée parce qu'elle devait être la Mère de Dieu. Elle n’a pas seulement reproduit en elle la grâce originelle de la pureté, ni cet état final de vie bienheureuse, que nous aussi, en collaborant avec la grâce divine, nous pouvons espérer rejoindre un jour : Marie Immaculée est la Pleine de grâce. Pas seulement une disciple du Christ, qui a dépassé avec le secours de la grâce les liens du péché, mais plutôt le totius Trinitatis nobile triclinium, le noble lieu de repos de la Trinité (saint Thomas d'Aquin, Expositio salutationis angelicae, I). Cette partie élue de l'Eglise dont nous espérons nous aussi faire partie, qui pourra un jour chanter joyeusement devant le trône du Très haut, aura toujours pour Mère et Reine l'Immaculée Pleine de grâce.

CONGREGATIO PRO CLERICIS


décembre 06, 2010

Quand le politique touche gravement au religieux : l'Islamisation de l'Europe


MIEUX QU’UNE REPUBLIQUE ISLAMIQUE : L’EUROPE PAR LA VOLONTE DE  SES DIRIGEANTS NE DEVIENT-ELLE PAS UNE  COMMUNUATE EUROPENNE ISLAMIQUE ?


Posted: 03 Dec 2010 10:42 AM PST
COPENHAGUE, 3 déc 2010 (AFP) - Un député du Parti du peuple danois (PPD), allié parlementaire essentiel du gouvernement de centre-droit, a été condamné vendredi par un tribunal danois à une amende de 5.000 couronnes (670 euros) pour avoir proféré des propos racistes à l’égard des musulmans.
Le pasteur Jesper Langballe de l’Eglise évangélique-luthérienne d’Etat, a été condamné pour avoir enfreint l’article 266b qui interdit tout dénigrement d’un groupe de population ou de personnes pour leur race, couleur de peau, religion ou origine ethnique, selon le tribunal de Randers (ouest).
Il s’était élevé, dans une chronique publiée en janvier, contre “les musulmans qui tuent leurs filles (dans les crimes d’honneur) et qui ferment les yeux sur leurs viols par leurs oncles”.
Il a reconnu devant la Cour avoir enfreint la loi et avoir formulé “des propos sarcastiques” dans cette chronique, tout en considérant que l’article de loi sur le racisme était “une honte pour la société de droit”, qui “freine toute liberté d’expression”.
Le Parlement danois avait levé en juin son immunité parlementaire afin de permettre à la justice de le déférer devant les tribunaux pour ses propos considérés comme racistes par l’accusation publique.
Source : Afp-LaCroix



«L’objectif [du procès Wilders et du procès autrichien] est de réduire au silence toute opposition. Et de montrer que vous serez, vous aussi, traité comme un criminel si vous osez exprimer une opinion négative sur la religion la plus arriérée, la plus violente et la plus intolérante de la planète. »
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Texte intégral :
L’Europe d’aujourd’hui est pour le monde entier l’exemple éclatant de comment “l’on pisse dans sa propre eau potable”.
Partout sur ce continent, des lois sont votées pour étouffer la liberté d’expression, et les gens sont traînés devant la justice pour avoir exprimé leur opinion.
En Autriche, bientôt, Elisabeth Sabaditsch-Wolff passera au tribunal : elle est accusée d’avoir dénigré une religion, une accusation toute droit sortie de l’Inquisition. Son crime ? Avoir pointé du doigt les passages du Coran qui autorisent un homme à battre sa femme. Elle encourt pour cela une peine de trois ans de prison.
Voilà la nouvelle justice, style Eurabia.
Pendant ce temps, des politiciens hollandais s’inquiètent de la réputation de leur pays dans le monde car le Parti de la Liberté (Wilders) est aujourd’hui impliqué dans le gouvernement. lls ont tort de s’inquiéter. La réputation de leur pays ne pourrait être plus mauvaise qu’elle l’est maintenant, et ce grâce à eux.
Grâce aussi à une loi scélérate qui autorise à traîner l’homme politique le plus populaire du pays devant la justice pour avoir dit la vérité, et y être jugé par une commission de juges clairement partisans qui n’ont même pas été capables de tenir correctement leur rôle dans ce procès médiatique truqué, car ils n’ont eu ni la sagesse, ni la rigueur nécessaire pour garder secrète leur partialité.
Au moment même où le monde entier avait les yeux tournés vers la justice hollandaise, les juges véreux d’Amsterdam se sont montrés à la hauteur : il ont donné une telle démonstration d’incompétence et de partialité que le procès a dû être stoppé.
Plus soucieux d’idéologie que de justice, ils se sont révélés incapables de présider ne serait-ce qu’un concours du plus beau bébé. L’un d’entre eux à même eu le culot d’accuser Wilders de saper la justice ! Ils n’ont guère besoin de lui pour cela : ils le font très bien eux-mêmes. Ils sapent non seulement le système judiciaire hollandais, mais les fondations mêmes de la civilisation occidentale.
Le ministère public souhaite abandonner les poursuites, car il n’y a pas d’infraction caractérisée. Mais les juges veulent continuer, et faire un nouveau procès, car ils sont bien décidés à faire tomber Wilders.
L’objectif visé dans cette affaire, de même qu’en Autriche, n’a jamais été de faire un procès équitable. L’objectif est de réduire au silence toute opposition, en faisant des “exemples”. De montrer que vous serez, vous aussi, traité comme un criminel de droit commun si vous osez exprimer une opinion négative sur la religion la plus arriérée, la plus violente et la plus intolérante de la planète.
Voilà où nous en sommes en Europe aujourd’hui, comme au beau temps de l’Union Soviétique. Je suis surpris qu’ils n’aient pas encore essayé d’interner Wilders en hôpital psychiatrique. Ca viendra peut-être.
Pour rendre les choses encore pires, bien pires, il faut composer non seulement avec des juges véreux et des législateurs veules, mais aussi avec des journalistes paresseux et sectaires, qui tordent les mots pour mieux masquer la vérité, et accusent quiconque se lève pour défendre les valeurs occidentales d’extrême-droitisme, de fascisme, d’incitation à la haine, de racisme (c’est le sens du mot extrême-droite).
La vérité, c’est qu’en Europe aujourd’hui, la gauche est bel et bien devenue la nouvelle extrême-droite.
Cela se manifeste très crûment, en Grande-Bretagne, par cet étrange assortiment de gens qui se haïssent eux-mêmes, d’anti-démocrates, de relativistes, d’étudiants boutonneux, d’islamistes, d’antisémites et de fascistes d’extrême-gauche, qui composent l’organisation ironiquement dénommée “Unis contre le fascisme”.
Son mode d’action principal est d’attaquer violemment les manifestations pacifiques avec lesquelles ils sont en désaccord, comme le feraient des casseurs et des gros bras nazis Ils craignent la liberté d’expression, car ils savent qu’ils défendent l’indéfendable. “Unis contre le fascisme”, mais pas contre le fascisme religieux… Cela pourrait offenser les fascistes. Il ne faut pas y songer !
Ne vous inquiétez pas… Inutile de vous sentir coupable (comme si c’était possible) Nous le faisons à votre place, et nous payons, avec intérêts…
Et tout ça se passe partout en Europe.
Quiconque organise une manifestation pacifique pour défendre la démocratie ou les valeurs européennes doit s’attendre à être physiquement agressé par des bandes de bigots et de tarés belliqueux, qui doivent leur propre liberté à d’autres qui la défendent, et dont le maigre horizon se limite à la censure de contestations légitimes. Quelle avancée !
Ces gens ne sont bien sûr en rien “anti-fascistes”. Ils sont contre la liberté, contre la libre pensée, contre la libre parole anti toute liberté, sauf bien sur celle de recevoir des subsides de l’état. Les gauchistes et les islamistes partagent ce profond désir d’être reconnu par une société qu’ils font semblant de mépriser.
Et ils sont unis dans l’hypocrisie, l’intolérance, l’ignorance, la stupidité, et la haine. Le multiculturalisme en Europe est mort, et bien mort. comme l’ont montrées toutes les élections récentes.
Même les hommes politiques l’admettent aujourd’hui.
Certains s’accrochent encore à cette illusion, comme les Soviets s’accrochaient au communisme. Mais c’est terminé. Ces procès médiatiques et ces violentes attaques de manifs sont les symptômes de son agonie.
Ce sont les actes désespérés de gens aux abois, prêts à tout, et totalement égarés.
Criminaliser les opinions revient à admettre ouvertement que le législateur a perdu le contrôle. Il a créé une situation qu’il ne peut plus gérer. C’est ce qui arrive quand jamais on ne demande leur opinion aux gens, ou quand cette opinion est ignorée quand ils l’expriment.
Désormais, on ne peut plus l’ignorer, et cette opinion ne sera pas ignorée. Quoi qu’il arrive lors de ces deux procès, ce n’est que le début.
En Europe, le génie est sorti de la bouteille, et aucun fasciste de la diversité multiculturelle ne pourra l’y remettre. Des milliers de gens donnent déjà de la voix et se font entendre, pour s’opposer à l’incessante islamisation de la société.
Et ils seront bientôt des millions : des gens qui en ont assez du politiquement correct, qui en ont assez qu’on leur dise ce qu’ils ont le droit de dire ou de penser, et qu’on leur ordonne de respecter une religion qui ne respecte absolument personne.
Ces gens découvrent, lorsqu’ils s’expriment, qu’ils ne sont pas seuls, et qu’ils ne sont en rien des fascistes, des agitateurs haineux, ou des racistes, malgré ce que ne cesse de répéter une presse lâche et malhonnête. Comme beaucoup de ces gens, moi, je m’oppose à l’islam.
Pour la simple raison que l’islam s’oppose à moi, et à tout ce je crois juste. Et je me fiche de ce qu’éprouvent les musulmans, ou n’importe qui d’autre. Et personne ne devrait me dire que j’ai à m’en soucier.
Je pense que le traitement infect des femmes dans l’islam est un crime contre l’humanité, et rien de moins. Il est totalement immoral. Il n ‘y a pas de zone intermédiaire. Il est injustifiable, impardonnable, et empoisonne la terre entière. Il n’est pas différent, ou à relativiser. Il est arriéré et inhumain. Rien ne peut l’excuser, et rien ne peut excuser qu’on le défende.
Voila ce que je pense, et je le pense très, très fortement. Vous pouvez ne pas être d’accord. C’est votre droit. Comme j’ai le droit de le dire. Et j’INSISTE sur ce droit à le dire aussi ouvertement, aussi souvent, et aussi fort que je le veux.
Et tous ceux qui se sentent offensés peuvent continuer à l’être  et aller se faire foutre, avec tout le respect que je leur dois. Tout particulièrement en République islamique d’Autriche.
Limiter la liberté d’expression, c’est comme mettre un impôt sur l’air. Personne n’en a le droit, qui qu’ils soient, ou qui qu’ils pensent être, quel que soit le badge à la mode qu’ils portent, et quel que soit le livre sacré qu’ils tiennent dans leurs mains malpropres.
Qu’ils passent toutes les lois qu’ils veulent ! Ils peuvent en faire des guirlandes, ou les agiter comme autant d’étendards du haut des minarets de chaque mosquée. Nous résisterons à ces lois, et nous les renverserons. Car ce sont des lois de lâches, d’amadoueurs, dont les mensonges multiculturels frelatés ne seront bientôt plus qu’une embarrassante souillure de l’histoire.
Et le plus tôt sera le mieux, si vous me permettez. Paix. Ça, oui.